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Chesneau, Ernest: L' art et l'électricité, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0205
l82
L'ART.
\
MM. Christofle et Bouilhet s'inspirent fréquemment de l'ornementation de style japonais, mais
ils ont su aussi demander à nos artistes des compositions personnelles d'un goût excellent, dont
nous reproduisons plusieurs spécimens dignes d'éloges.
Une des plus curieuses applications de la galvanoplastie est assurément la reproduction
authentique, identique, absolue, intégrale en quelque sorte, de l'œuvre du statuaire. Le modèle
est moulé en gutta-percha chaude et sous une certaine pression. Après un refroidissement partiel,
la gutta-percha encore flexible s'enlève tout d'une pièce, formant un moule qui reproduit exacte-
ment le modèle tout entier, avec ses saillies, ses angles rentrants et ses revers, pourvu que le
tout ne présente pas de reliefs trop considérables. Dans ce dernier cas, lorsqu'il s'agit d'une
ronde-bosse, celle-ci est moulée en plusieurs parties
qui sont ensuite réunies. Ce moule est déposé dans
des bains de sulfate de cuivre qu'un courant galva-
nique décompose de telle sorte que le métal se
dépose molécule par molécule dans son creux. Pour
enlever la pièce, on est forcé de couper et de briser
la gutta-percha, qui a acquis par le refroidissement
.r——"a dureté du bois. Ces pièces, généralement fort
l^^i^M^KAyV X m- P-\ minces, qui présenteraient peu de résistance, sont
if^^ii^/^'%^W fourrées intérieurement de grenaille de cuivre, fondue
Xi(^Jp^j^^Ê>^f_ï^l au chalumeau à gaz sur les fourneaux à souder. On
——--- -—— a donc de la sorte aussi sûrement que par la fonte
•- ___________ - à cire perdue, procédé excellent mais si rarement
' { employé, l'œuvre même de l'artiste avec toutes les
ke^~r*^*^'5ziîgÈÊèiàÊ& vibrations et les accents nerveux de la « folie du
_" Pouce »•
t?^$~% Ofi Sa^ °lue la galvanoplastie se prête également
/'/s^\ if 'O à la grande décoration monumentale; — à la vulffa-
f <^t^) M pzÀj risation infiniment précieuse des chefs-d'œuvre en
il x^^WfjMï.i métal, comme ce trésor d'Hildesheim célèbre auiour-
lÀ d'hui dans le monde entier, grâce à ses reproduc-
y,\ Aj^^l tions galvaniques; — à la décoration du meuble, et
■X\\<t^--' ' la galvanoplastie massive, employée à cet effet, réunit
J11 Win!/ ^^^JÉs tous les caractères du bronze fondu et ciselé; —
■jy '?). . • S ,X\^^^^'T^ JÉË 6n^n >d ^ c^corat'on Par mcrustati°n de l'or et de
^^jj^^fe?"^~j ^^a-Sa^^ 11 y a là les éléments d'un art absolument nou-
- • ■ —— - - --' veau qu'il appartient à nos artistes d'utiliser. Et
cette recommandation ne s'adresse pas seulement aux
Grand Cornet du trésor d'Hildesheim. dessinateurs de modèles pOUf l'orfèvrerie, mais à liOS
(Orfèvrerie galvanique de la maison Christofle et G'".) . . _ ,
statuaires qui doivent y trouver des ellets de plas-
tique polychrome dont leur goût doit déterminer la mesure.
Dans un ordre d'idées plus humble mais d'une grande utilité pratique, je signalerai les dépôts
de nickel sur les moules galvanoplastiques à toute épaisseur obtenus par MM. Boudreaux, et
l'application du procédé à la fabrication des clichés typographiques.
On sait que pour la chromotypographie il faut aciérer les clichés de cuivre que les couleurs
mettraient rapidement hors de service s'ils n'étaient défendus par une couche protectrice. Dès
l'apparition du nickelage, MM. Boudreaux substituèrent le nickel à l'acier, pour cette opération;
mais ce dépôt sur le cliché d'une couche préservatrice un peu épaisse l'empâte et lui fait perdre
de sa finesse. Le remède était à côté du mal, il suffisait de faire directement des clichés de
nickel. On est arrivé aujourd'hui à déposer sur un moule en cire ou en gutta-percha une couche
de nickel solide et compacte dont l'épaisseur est illimitée. Le nickel est aussi dur que l'acier,
L'ART.
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MM. Christofle et Bouilhet s'inspirent fréquemment de l'ornementation de style japonais, mais
ils ont su aussi demander à nos artistes des compositions personnelles d'un goût excellent, dont
nous reproduisons plusieurs spécimens dignes d'éloges.
Une des plus curieuses applications de la galvanoplastie est assurément la reproduction
authentique, identique, absolue, intégrale en quelque sorte, de l'œuvre du statuaire. Le modèle
est moulé en gutta-percha chaude et sous une certaine pression. Après un refroidissement partiel,
la gutta-percha encore flexible s'enlève tout d'une pièce, formant un moule qui reproduit exacte-
ment le modèle tout entier, avec ses saillies, ses angles rentrants et ses revers, pourvu que le
tout ne présente pas de reliefs trop considérables. Dans ce dernier cas, lorsqu'il s'agit d'une
ronde-bosse, celle-ci est moulée en plusieurs parties
qui sont ensuite réunies. Ce moule est déposé dans
des bains de sulfate de cuivre qu'un courant galva-
nique décompose de telle sorte que le métal se
dépose molécule par molécule dans son creux. Pour
enlever la pièce, on est forcé de couper et de briser
la gutta-percha, qui a acquis par le refroidissement
.r——"a dureté du bois. Ces pièces, généralement fort
l^^i^M^KAyV X m- P-\ minces, qui présenteraient peu de résistance, sont
if^^ii^/^'%^W fourrées intérieurement de grenaille de cuivre, fondue
Xi(^Jp^j^^Ê>^f_ï^l au chalumeau à gaz sur les fourneaux à souder. On
——--- -—— a donc de la sorte aussi sûrement que par la fonte
•- ___________ - à cire perdue, procédé excellent mais si rarement
' { employé, l'œuvre même de l'artiste avec toutes les
ke^~r*^*^'5ziîgÈÊèiàÊ& vibrations et les accents nerveux de la « folie du
_" Pouce »•
t?^$~% Ofi Sa^ °lue la galvanoplastie se prête également
/'/s^\ if 'O à la grande décoration monumentale; — à la vulffa-
f <^t^) M pzÀj risation infiniment précieuse des chefs-d'œuvre en
il x^^WfjMï.i métal, comme ce trésor d'Hildesheim célèbre auiour-
lÀ d'hui dans le monde entier, grâce à ses reproduc-
y,\ Aj^^l tions galvaniques; — à la décoration du meuble, et
■X\\<t^--' ' la galvanoplastie massive, employée à cet effet, réunit
J11 Win!/ ^^^JÉs tous les caractères du bronze fondu et ciselé; —
■jy '?). . • S ,X\^^^^'T^ JÉË 6n^n >d ^ c^corat'on Par mcrustati°n de l'or et de
^^jj^^fe?"^~j ^^a-Sa^^ 11 y a là les éléments d'un art absolument nou-
- • ■ —— - - --' veau qu'il appartient à nos artistes d'utiliser. Et
cette recommandation ne s'adresse pas seulement aux
Grand Cornet du trésor d'Hildesheim. dessinateurs de modèles pOUf l'orfèvrerie, mais à liOS
(Orfèvrerie galvanique de la maison Christofle et G'".) . . _ ,
statuaires qui doivent y trouver des ellets de plas-
tique polychrome dont leur goût doit déterminer la mesure.
Dans un ordre d'idées plus humble mais d'une grande utilité pratique, je signalerai les dépôts
de nickel sur les moules galvanoplastiques à toute épaisseur obtenus par MM. Boudreaux, et
l'application du procédé à la fabrication des clichés typographiques.
On sait que pour la chromotypographie il faut aciérer les clichés de cuivre que les couleurs
mettraient rapidement hors de service s'ils n'étaient défendus par une couche protectrice. Dès
l'apparition du nickelage, MM. Boudreaux substituèrent le nickel à l'acier, pour cette opération;
mais ce dépôt sur le cliché d'une couche préservatrice un peu épaisse l'empâte et lui fait perdre
de sa finesse. Le remède était à côté du mal, il suffisait de faire directement des clichés de
nickel. On est arrivé aujourd'hui à déposer sur un moule en cire ou en gutta-percha une couche
de nickel solide et compacte dont l'épaisseur est illimitée. Le nickel est aussi dur que l'acier,