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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Leroi, Paul: Le ministère des arts, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0065

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L'ART.

plus que partout ailleurs, ils n'auraient pas commis l'inepte chinoiserie de son démembre-
ment; ils se seraient contentés, voulant absolument faire table rase du Ministère, de le
transformer purement et simplement en une direction, générale ou non, rattachée à tel ou tel
Département.

Les gens avisés des vrais besoins du pays n'eussent pas approuvé, mais ils eussent
compris, car c'est là un système qui, s'il n'est pas le bon, a du moins le mérite de pouvoir
se défendre.

Mais donner un morceau aux Travaux Publics, un fragment non moins important au
Ministère de l'Intérieur et des Cultes, et renvoyer le restant des débris à l'Instruction
Publique pour faire monter ce Département au rang de Ministère de l'Instruction Publique
et des Beaux-Arts, c'est tout simplement de la démence au premier chef.

Je l'ai dit, répété, imprimé et réimprimé et ne cesserai de le crier par-dessus les
toits : l'architecture est l'art primordial autour duquel se groupent la sculpture et la peinture,
ses nobles serviteurs immédiats. Or, vous avez envoyé les architectes se ranger d'un côté
sous la coupe des ingénieurs, en donnant les Bâtiments civils aux Travaux Publics, de l'autre
sous le bon plaisir de l'administration des Cultes que vous avez gratifiée des Edifices diocé-
sains. Mais ces mêmes architectes que vous avez rendus indépendants du Sous-Secrétariat
des Beaux-Arts, vous obligez littéralement ce dernier à vous les fabriquer à l'École des
Beaux-Arts et à la Villa Médicis jusqu'à ce qu'ils soient en état de se retourner précisément
contre cette même administration qui les a en quelque sorte créés.

III

J'ai cité dans mon précédent article exemples sur exemples de la situation vaudevillesque
que fait au Sous-Secrétariat des Beaux-Arts cet inintelligent partage d'attributions. Je pourrais
multiplier ces faits sur lesquels j'aurai du reste probablement à revenir; je n'en citerai
qu'un de plus aujourd'hui; j'en ai été témoin. M. Edmond Turquet avait destiné et fait
livrer au jardin du Palais-Royal une statue en remplacement d'une autre qui avait besoin
d'être restaurée. Le gardien, relevant 'des Travaux Publics, refusa catégoriquement de laisser
enlever cette dernière de son piédestal et de laisser dresser la statue nouvelle, qui dut
attendre à terre le résultat d'une interminable négociation entre les deux administrations.

Tous les bons esprits qui s'étaient réjouis comme d'un signe heureux de ce temps, de
voir la présidence du Conseil donnée à un Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-
Arts, s'imaginent peut-être que cette position prépondérante lui a tout au moins assuré des
relations plus promptes avec les bureaux des Départements de ses collègues. Grave erreur
en ce quifconcerne les Beaux-Arts. Il n'y a pas même sur ce point de contestation possible;
 
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