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Burty, Philippe: M. Alfred Gauvin: artiste en damasquine
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0088
l y a quelques mois, s'offrit une occasion — combien le cas est
rare et reposant dans la vie du critique! — de signaler à l'atten-
tion du public et des édiles parisiens un artiste d'une habileté et
d'une conscience à part, dont le nom et l'œuvre ne sont connus que
dans un centre restreint, qui lutte obscurément contre les diffi-
cultés de la vie courante, et qui voudrait attacher son nom à une
œuvre unique dans le nouvel Hôtel de ville de Paris.
M. Alfred Gauvin — c'est le nom de cet artiste, certainement
des plus savants dans le travail peu répandu aujourd'hui de la
damasquine ■— était venu me montrer un coffret en fer damas-
Lettre tirée d'un manuscrit du XVH* sijcle.
quiné et argent repoussé, auquel il avait consacré plusieurs années
de veilles. J'obtins sans peine des directeurs de l'Art que M. Gauvin exposât cette œuvre,
qui m'intéressait fort, dans leur galerie de l'avenue de l'Opéra. En même temps, je publiai
dans la République française une courte notice qui eut les honneurs de la reproduction ici même
et dans un certain nombre de journaux. Aujourd'hui, je reprends cette notice en l'amplifiant,
autant pour être utile à Alfred Gauvin en le présentant derechef aux abonnés de l'Art, que pour
fournir quelques détails précis sur l'incrustation, la damasquine et le repoussé, arts dont les
procédés n'ont jamais été clairement expliqués, qui ont fourni tant de chefs-d'œuvre, surtout chez
les peuples de l'Orient, et que notre société nouvelle aurait grand tort de laisser succomber faute
d'encouragement.
Je pense que je puis élaguer de cette entrée en matière le chapitre « historique ». Ce que
je sais sur l'histoire de la damasquine, je le noierai dans mon texte au courant de la rédaction.
C'est d'ailleurs assez peu. Les notes deviendront plus claires lorsque mon lecteur connaîtra les
procédés techniques. Qu'il veuille bien m'accompagner chez Gauvin. Je l'ai prévenu. 11 nous
attend. 11 va travailler sous nos yeux et répondre à toutes nos questions.
C'est un peu loin, à Plaisance, boulevard du Maine.
Plaisance est un quartier familier, semé de jardinets. Après l'école, les petites filles jouent
tout au milieu de la rue. Un fiacre intrigue ; on se penche pour voir qui passe. Les fenêtres, au
Tome XXVII. 10
rare et reposant dans la vie du critique! — de signaler à l'atten-
tion du public et des édiles parisiens un artiste d'une habileté et
d'une conscience à part, dont le nom et l'œuvre ne sont connus que
dans un centre restreint, qui lutte obscurément contre les diffi-
cultés de la vie courante, et qui voudrait attacher son nom à une
œuvre unique dans le nouvel Hôtel de ville de Paris.
M. Alfred Gauvin — c'est le nom de cet artiste, certainement
des plus savants dans le travail peu répandu aujourd'hui de la
damasquine ■— était venu me montrer un coffret en fer damas-
Lettre tirée d'un manuscrit du XVH* sijcle.
quiné et argent repoussé, auquel il avait consacré plusieurs années
de veilles. J'obtins sans peine des directeurs de l'Art que M. Gauvin exposât cette œuvre,
qui m'intéressait fort, dans leur galerie de l'avenue de l'Opéra. En même temps, je publiai
dans la République française une courte notice qui eut les honneurs de la reproduction ici même
et dans un certain nombre de journaux. Aujourd'hui, je reprends cette notice en l'amplifiant,
autant pour être utile à Alfred Gauvin en le présentant derechef aux abonnés de l'Art, que pour
fournir quelques détails précis sur l'incrustation, la damasquine et le repoussé, arts dont les
procédés n'ont jamais été clairement expliqués, qui ont fourni tant de chefs-d'œuvre, surtout chez
les peuples de l'Orient, et que notre société nouvelle aurait grand tort de laisser succomber faute
d'encouragement.
Je pense que je puis élaguer de cette entrée en matière le chapitre « historique ». Ce que
je sais sur l'histoire de la damasquine, je le noierai dans mon texte au courant de la rédaction.
C'est d'ailleurs assez peu. Les notes deviendront plus claires lorsque mon lecteur connaîtra les
procédés techniques. Qu'il veuille bien m'accompagner chez Gauvin. Je l'ai prévenu. 11 nous
attend. 11 va travailler sous nos yeux et répondre à toutes nos questions.
C'est un peu loin, à Plaisance, boulevard du Maine.
Plaisance est un quartier familier, semé de jardinets. Après l'école, les petites filles jouent
tout au milieu de la rue. Un fiacre intrigue ; on se penche pour voir qui passe. Les fenêtres, au
Tome XXVII. 10