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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0112

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96

L'ART.

en cire enchâssé d'ébène de M. le duc de Lorraine », le docte
Courrier Européen de l'Art et de la Curiosité nous apprend
d'abord que la collection de M. Spitzer renferme « deux mé-
daillons présumés du duc et de la duchesse de Lorraine Henri
de Guise (sic)* », et ajoute « qu'un de ces médaillons est peut-
être le même que le « portrait en cire, enchâssé d'ébène, de
« M. le duc de Lorraine » décrit dans l'Inventaire » de la reine.
Jusqu'ici on avait cru que le Balafré, Henri de Lorraine, était
duc de Guise, et que le duc de Lorraine — de i 54-5 à 1608 —
fut Charles II, dont le prédécesseur, François I0P, avait suc-
cédé, en 1544, à Antoine. Mais la Galette des Beaux-Arts a
changé tout cela. Elle a fait mieux encore ; elle publie à l'appui
le médaillon d'un gentilhomme pour qui la cinquantaine a bel
et bien sonné, et elle nous le donne pour le portrait de Henri
de Guise, qui, né en i55o, fut assassiné à Blois le 28 dé-
cembre 1588, c'est-à-dire à l'âge de trente-huit ans.

Nous ne sommes pas au bout des nouveautés imprévues
qui enrichissent cette livraison de la Galette; on y trouve2
dans le Journal du voyage du Cavalier Bernin en France,
publié et annoté par M. Ludovic Lalanne, un portrait que
l'on nous présente comme étant celui du cardinal Mazarin,
auquel ledit portrait ne ressemble en aucune façon. La raison
en est concluante : le soi-disant cardinal Mazarin n'est autre
que le cardinal Antoine Barberini. Il va sans dire que le savant
bibliothécaire de l'Institut est complètement étranger à cette
preuve éclatante de compétence iconographique.

Puisque nous parlons de M. Ludovic Lalanne, hâtons-
nous d'apprendre à nos lecteurs qu'il a bien voulu nous
réserver le résultat de ses dernières recherches ; l'Art aura pro-
chainement la bonne fortune de commencer la publication
d'une série de découvertes du plus haut intérêt artistique.

■— Le samedi i5 octobre, a eu lieu la réouverture des
cours, des ateliers et des collections de l'Ecole nationale des
beaux-arts.

Le chiffre des inscriptions, pour l'année scolaire de
1881-1882, est de 1,195, soit :

Architecture ; 734; architectes de première classe, 267;
architectes de deuxième classe, 467.

Peinture : élèves dans les divers ateliers.

Sculpture : 214 pour les quatre ateliers.

Le même jour s'est faite la réouverture de la Bibliothèque.
Les personnes étrangères sont admises à travailler à la Biblio-
thèque sans permission spéciale, la première fois qu'elles s'y
présentent; si elles veulent continuer à la fréquenter, elles
doivent obtenir une carte qui les y autorise, conformément au
règlement.

— On vient de découvrir une partie de la mosaïque qui
doit être le sujet principal de la décoration du Panthéon.

Cet ouvrage, commencé en 1877, est à peine ébauché;
seuls, les dessins sur fond d'or qui caractérisent la compo-
sition peuvent en donner une idée.

Cette mosaïque est établie dans le genre de celle que l'on
admire dans l'avant-foyer du Grand-Opéra, c'est-à-dire par
l'assemblage habilement combiné d'une immense quantité de
petits morceaux de verre, de couleurs variées.

Quand on entre au Panthéon, on n'entend qu'un cliquetis
continuel, partant des galeries supérieures où sont installés les
ateliers.

C'est dire que cet ouvrage est loin d'être terminé. Les
artistes qui en sont chargés avaient demandé dix ans pour
mener leur œuvre à bonne fin. L'état des travaux à ce jour
permet d'espérer qu'on ne mettra pas dix ans; mais il faut
compter encore au moins trois ans et demi de travail.

— M. Charles Lamoureux, l'ancien chef d'orchestre à

1. Page 293.

2. Page 36i.

l'Opéra, annonce les Nouveaux-Concerts, qui s'ouvriront le
23 octobre. L'inauguration officielle a été précédée d'une
séance par invitation, à laquelle on a convoqué la presse.

— M. Eugène Guillaume, l'éminent sculpteur, inspecteur
général de l'enseignement du dessin, vient d'être chargé par
le gouvernement d'une mission en Angleterre, ayant pour but
d'étudier l'organisation des écoles de dessin de ce pays. Il sera
accompagné de MM. Jules Comte et Dutert, attachés aux
Beaux-Arts.

— Un monument vient d'être érigé à la mémoire de Sil-
vestre de Sacy. Il se trouve dans la cour d'honneur de l'Ecole
des langues orientales vivantes, rue de Lille.

Le piédestal porte l'inscription suivante : Silvestre de Sacy
(i758-i838).

L'œuvre est due au ciseau de M. L. Rochet.

— Le jury chargé du classement des maquettes du
concours, pour une statue de la République à ériger à Lyon
sur la place du même nom, a décerné le premier prix
(2,5oo francs) à M. Savoye, sculpteur lyonnais, le second
prix à M. Fontan, et le troisième à M. Mathelin, également
statuaire lyonnais.

Le jury était présidé par M. Guillaume, membre de
l'Institut.

— Le Progrès de la Côte-d'Or nous annonce une décou-
verte archéologique importante qui vient d'être faite sur le
territoire de Saint-Julien-du-Val, au lieu dit aux Vernes.
Dans un trèfle appartenant à M. le marquis du Parc, on a
trouvé, enfouis à cinquante centimètres du sol, des restes de
constructions de la belle époque gallo-romaine, que l'on peut
d'ores et déjà faire remonter au m", peut-être au n° siècle de
notre ère.

Ces constructions sont toutes en pierre blanche et couvrent
une surface immense que l'on peut évaluer à 4 ou 5,000 mètres
carrés.

L'objet le plus curieux est certainement une baignoire ou
bassin en mosaïque, dont les conduites en pierre, pour
l'écoulement des eaux, sont encore en place, parfaitement
cimentées, et comme si elles avaient été posées l'année
dernière.

Une fontaine, que le drainage a fait disparaître il y a
quelques années, la fontaine des Vernes, coulait à vingt mètres
de ces thermes.

Des amphores brisées, ■— l'une contenait de la cendre et
des restes d'ossements, — des vases funéraires, des terres de
Samos ornementées, de la verrerie, des médailles, de menus
objets de bronze encore indéterminés et beaucoup d'osse-
ments d'animaux, parmi lesquels des défenses de sangliers,
complètent les trouvailles faites jusqu'à ce jour aux Vernes.

Une remarque importante : les ruines de tant de construc-
tions n'ont produit aucun exhaussement du sol.

La commission des antiquités de la Côte-d'Or s'occupe de
cette découverte et prendra la direction des fouilles. On se
demande, à l'heure qu'il est, tandis que les fouilles continuent
et ne sont pas encore terminées, si on est en présence d'une
ville gallo-romaine ou d'une grande villa.

— Une statue va être élevée à Rouen à Armand Carrel.

— M. E. Reyer travaille activement à un opéra intitulé
Salammbô; le plan du livret a été tracé par Gustave Flaubert,
peu de temps avant sa mort. Le célèbre romancier, à la
demande de M. Reyer, avait accepté pour collaborateur
M. Camille du Locle, l'auteur du poème de Sigurd.

D'intéressantes lettres relatives à l'opéra de Salammbô ont
été écrites, dit un de nos confrères, par M. Gustave Flaubert
à M. Reyer, qui — jusqu'à présent — s'est refusé à les publier.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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