DOI Artikel:
Fouqué, Octave: Le drame lyrique et Richard Wagner, [2]
DOI Artikel:Un tableau de J. D. Linton
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0157
i4o L'ART.
gigantesque que la tétralogie des Niebelungcn, qui . a su la
réaliser, et qui ensuite s'est occupé de la présenter au public
dans des conditions exceptionnelles, sur un théâtre construit
d'après ses propres idées et à l'aide de procédés scéniques
combinés par lui, enfin par un personnel vocal et instrumental
choisi, formé, stylé par lui, de façon que tout partît de son
cerveau, portât son empreinte et obéit à son inspiration. Il y a
là, évidemment, un côté grandiose qui saisit l'imagination
d'une sorte de respect. »
Que restera-t-il de tant d'efforts théoriques et pratiques,
de ces œuvres, de ces systèmes? L'influence de Wagner doit-
elle dominer l'art en souveraine, ou bien tout ce qu'il a dit et
écrit l'aura-t-il été en vain? La question se pose naturellement
à la fin d'une étude comme celle-ci.
Il est bien difficile d'y répondre. Le métier de prophète
est plein de déceptions, et en musique moins qu'en tout autre
art il est facile de dire si une production est assez forte, assez
profonde, assez près de la vérité pour se soustraire au despo-
tique empire de la mode. La formule mélodique change tous
les vingt ans. Sous ce rapport, Wagner paraît plus à l'abri que
d'autres, sa « mélodie infinie » — je parle des dernières œuvres
— ne contenant aucun de ces éléments qui sont des germes de
mort. Le plus grand inconvénient de ces ouvrages est leur
dimension énorme et leur difficulté d'exécution. Mais la capa-
cité du public augmente tous les jours ; tous les jours aussi
s'élève le niveau artistique des exécutants ; en sorte que ce
que nous considérons comme un obstacle au développement
actuel d'une œuvre pourrait bien n'en être pas un dans
l'avenir.
(u lin prochainement.) Octave F o u q u e.
UN TABLEAU DE J. D. LINTON
M. A. Lepère a gravé excellemment, pour notre Revue, une importante toile d'un des principaux artistes anglais qui se
consacrent au genre historique. La Bénédiction de M. J. D. Linton figurait cette année au Salon de la Royal Academy of
Arts.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
gigantesque que la tétralogie des Niebelungcn, qui . a su la
réaliser, et qui ensuite s'est occupé de la présenter au public
dans des conditions exceptionnelles, sur un théâtre construit
d'après ses propres idées et à l'aide de procédés scéniques
combinés par lui, enfin par un personnel vocal et instrumental
choisi, formé, stylé par lui, de façon que tout partît de son
cerveau, portât son empreinte et obéit à son inspiration. Il y a
là, évidemment, un côté grandiose qui saisit l'imagination
d'une sorte de respect. »
Que restera-t-il de tant d'efforts théoriques et pratiques,
de ces œuvres, de ces systèmes? L'influence de Wagner doit-
elle dominer l'art en souveraine, ou bien tout ce qu'il a dit et
écrit l'aura-t-il été en vain? La question se pose naturellement
à la fin d'une étude comme celle-ci.
Il est bien difficile d'y répondre. Le métier de prophète
est plein de déceptions, et en musique moins qu'en tout autre
art il est facile de dire si une production est assez forte, assez
profonde, assez près de la vérité pour se soustraire au despo-
tique empire de la mode. La formule mélodique change tous
les vingt ans. Sous ce rapport, Wagner paraît plus à l'abri que
d'autres, sa « mélodie infinie » — je parle des dernières œuvres
— ne contenant aucun de ces éléments qui sont des germes de
mort. Le plus grand inconvénient de ces ouvrages est leur
dimension énorme et leur difficulté d'exécution. Mais la capa-
cité du public augmente tous les jours ; tous les jours aussi
s'élève le niveau artistique des exécutants ; en sorte que ce
que nous considérons comme un obstacle au développement
actuel d'une œuvre pourrait bien n'en être pas un dans
l'avenir.
(u lin prochainement.) Octave F o u q u e.
UN TABLEAU DE J. D. LINTON
M. A. Lepère a gravé excellemment, pour notre Revue, une importante toile d'un des principaux artistes anglais qui se
consacrent au genre historique. La Bénédiction de M. J. D. Linton figurait cette année au Salon de la Royal Academy of
Arts.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.