Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

DOI Artikel:
Leroi, Paul: Silhouettes d'artistes contemporains, [2]: Frederick S. Church
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0232

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
SILHOUETTES D'ARTISTES CONTEMPORAINS. 209

une de ses pattes grelottantes. La mine du pauvre amour et l'air de la bête emplumée sont
impayables !

Rêverie, de beaucoup la moins remarquable des six eaux-fortes que l'auteur a autorisé l Art
à reproduire, est cependant bien curieuse; Y humour iste se retrouve tout entier dans ce phoque sur
lequel est accoudée la rêveuse Sirène. On ne fait pas plus sottement la roue ; on ne pose pas
plus vaniteusement pour le beau. L'animal se rengorge absorbé dans ses pensées de victoires et
conquêtes. Ce phoque-là, nous l'avons tous connu ; il est immortel.

Dans la planche intitulée A Bit of Nature — qu'il faudrait traduire littéralement par
Un Brin de nature, — comme le caprice réclame bien vite ses droits au beau milieu de ce
croquis que Ton sent pris sur le vif!

Et puis, qualité maîtresse dont on ne saurait trop faire cas, quelle simplicité de moyens et
que de choses dites et dites à souhait, par de simples indications dont la valeur d'art l'emporte
sur la foule d'œuvres d'école laborieusement soignées et aussi vides qu'elles sont minutieusement
achevées !

Avec M. Frederick Church, nous sommes ramenés à la véritable eau-forte de peintre, inspi-
ration rapidement fixée en traits impérissables sur le cuivre.

Bien que nous soyons sous le charme en étudiant de telles œuvres, nous ne pouvons nous
défendre de trop naturels soucis. Que de temps n'a-t-on pas ignoré l'école anglaise en France?
Que n'a pas coûté, que ne coûte pas à l'avenir de l'art français cet aveuglement plus ou moins
volontaire !

Une école américaine se forme, grandit chaque jour et bientôt sonnera l'heure où elle deviendra
menaçante, — des tempéraments tels que celui de M. Church l'indiquent suffisamment. — Dieu
veuille qu'on ne s'aperçoive pas trop tard que la manufacture de Sous-Cabanels qui fonctionne à
l'École des Beaux-Arts, sous prétexte d'ateliers, tue toute originalité en ce pays et qu'on ne
trouve quelqu'un en art qu'à l'étranger ! Il y a sept ans que nous signalons sans cesse le mal.
Quel remède le pouvoir a-t-il un seul instant tenté d'y apporter?

Paul Leroi.

Cul-de-lampe
compose pour l'Art par Habert-Dys.

Tome XXVII.

2q
 
Annotationen