Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

DOI Heft:
Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0295

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
268

L'ART.

Le quatrième chapitre, qui est un essai sur le caractère de
l'art ancien du Cambodge et sa supériorité sur l'art indou,
prend ses exemples dans le Musée kmer, fondé par M. L. De-
laporte et faisant partie du Musée historique de l'antiquité, à
l'aile gauche du Trocadéro.

Le cinquième chapitre montre les causes, toutes tech-
niques, de la grossièreté apparente de certaines œuvres d'art
du Mexique et du Pérou, dans les collections données par
MM. Wiener et Pinart, au Musée ethnographique, installé au
premier étage du palais.

Le sixième chapitre — l'art égyptien à son origine, les
éléments asiatiques qui s'y rencontrent, l'antiquité de certains
procédés — est une étude des monuments exposés en 1878,
dans la section égyptienne, organisée par Mariette. Les mou-
lages de ces monuments sont placés dans le Musée historique
de l'antiquité, à l'aile gauche du palais.

Tel est le résumé des six chapitres de ce volume.

Il y a de bonnes raisons de croire qu'il est exact, puisque
nous l'empruntons à l'introduction du livre, et qu'il est donné
par l'auteur lui-même.

En réalité, ces six chapitres représentent autant de sujets
parfaitement distincts, qui ont été traités successivement dans
l'Art.

Nous n'aurons donc pas à en examiner l'esprit et la portée,
puisqu'ils sont connus de nos lecteurs.

Nous voulons seulement rappeler les deux points de vue,
ou pour mieux dire les deux principes qui dominent toute la
critique et dirigent les travaux de notre collaborateur, parce
que nous y attachons nous-même une importance capitale.

L'un, c'est que, pour quiconque veut se faire une idée juste
et exacte des différences qui se remarquent entre les arts des
différents peuples ou même dans la série des manifestations
artistiques d'une même race, il faut tenir grand compte, non
pas seulement des divergences ou des modifications intellec-
tuelles et morales qui se produisent dans les civilisations, mais
aussi, et dans une très large mesure, de la diversité des maté-
riaux et des instruments dont elles disposent. Là est la clef d'un
grand nombre de difficultés que la critique d'art purement
psychologique est absolument impuissante à expliquer. C'est
surtout dans les parties consacrées à l'art égyptien et à l'art du

Mexique et du Pérou que M. Soldi a insisté sur cette thèse,
qui est à nos yeux parfaitement justifiée.

L'autre principe, c'est l'identité de l'art partout avec lui-
même. M. Soldi ne manque jamais l'occasion de protester
contre le préjugé de la séparation des Beaux-Arts et de l'art
appliqué à l'industrie. Il suffirait, pour avoir raison de cette
distinction, de supprimer partout l'épithète, comme l'a fait
M. Gambetta en instituant le Ministère des Arts. On pourrait
même dire que le véritable titre serait le Ministère de l'Art.

En tout cas, cette distinction est bien étrange de la part
de gens qui définissent l'art la recherche de la beauté. Leur
but est évidemment de créer un ciel à part pour ce qu'ils
appellent le grand art, c'est-à-dire la recherche du beau dans
la figure humaine par la sculpture et la peinture, et d'exprimer
tout leur dédain pour le petit art qui se contente de la déco-
ration des objets d'utilité courante. C'est toujours au fond
le vieux mépris des amoureux du beau pour l'utile, qui se
manifeste jusque dans la morale en condamnant à une infé-
riorité irrémédiable les actes et les vertus entachés d'utilité.
Et cependant, si l'art consiste essentiellement dans la recherche
du beau, que peut-on lui demander de plus conforme à son
essence, que de travailler à relever et à embellir par son con-

tact la vulgarité des objets dont la destination immédiate est
l'utilité?

Pour nous, dans l'art décoratif, c'est-à-dire dans celui qui
a pour but la réalisation de la beauté, par quelque moyen que
ce soit, nous n'admettons d'autres inégalités que les différences
de degré déterminées par les inégalités de génie chez les artistes.
Si l'on tenait à trouver une différence de nature, il faudrait la
chercher dans la comparaison de cet art, qui se consacre spé-
cialement au plaisir des yeux, avec l'art expressif qui a surtout
pour objet la manifestation des sentiments et des caractères,
et par conséquent une satisfaction intellectuelle.

Une des thèses les plus intéressantes que M. Soldi ait
développées dans ce livre est celle de la supériorité de l'art du
Moyen-Age sur celui de la Renaissance. Il est certain que-
Fart du Moyen-Age a quelque chose de plus spontané, de
plus personnel que celui qui est sorti de l'étude et de l'imi-
tation des antiquités grecque et latine. Il nous parait difficile
de contester cette affirmation, au moins en ce qui concerne la
France et l'Allemagne. Il est certain qu'au point de vue de la
correction du dessin la Renaissance est supérieure au Moyen-
Age, mais quelle que soit l'importance réelle de cet élément
artistique, nous ne pouvons le placer au même rang que l'ori-
 
Annotationen