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Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0274

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DE LA STATUAIRE CHRYSÉLÉPHAINTINE. IVe PARTIE.

PARAGRAPHE III.

De la statuaire colossale en or et ivoire. — Que son époque est celle de Phidias. — De la date
des premiers colosses en ce genre, ainsi que de la Minerve du Parthénon, et du Jupiter
d'Olympie.

L'ordre dorique appliqué à la construction des temples dont on vient de parler, fut, comme
chacun le sait, l'ordre par excellence des Grecs, et celui qui renferme le système originaire
de toute leur architecture. Il se composa de l'imitation-de toutes les parties de charpente
qui avaient servi dans la construction en hois des premiers temps. Cest là que se montre
à découvert le principe générateur des arts en Grèce ; c'est là qu on voit à quoi se réduit
l'invention dans les œuvres de l'homme, qui ne crée rien, mais qui procède en tout par
analogie ou par assimilation, et se trouve conduit souvent, sans s'en douter, par la nature
ou par l'instinct du besoin, soit aux découvertes utiles, soit aux résultats qui ont le plaisir
pour objet. Le travail du bois qui fut habituel, et, si l'on peut dire, exclusif, dans les pre-
miers siècles de l'art, ne fut d'abord appliqué qu'aux besoins vulgaires et aux emplois les
plus simples. Bientôt il devint le principe des combinaisons savantes et ingénieuses de
l'architecture; et cette heureuse transposition donna à cet art, par-tout ailleurs maîtrisé
par le caprice, un type constitutif, un système imitatif, et des règles positives.

L'art du statuaire dut aussi au travail de cette matière, et la pratique de plus d'un genre
de sculpture, et peut-être encore le goût du genre colossal. Nous avons dit (Partie III,
paragr. IX) que l'habitude des colosses enfermés dans les temples était fort ancienne en
Grèce, et qu'elle avait pu trouver ses exemples en Egypte et en Asie. Mais il fout bien
distinguer, lorsqu'on parle de figures colossales-, celles qui furent le produit d'un travail
sans art ou d'un art sans imitation, et celles où l'artiste eut à se régler sur les proportions
et les formes de la nature. On peut faire facilement en pierre et même en métal, des
colosses à la manière égyptienne; car à peine trouve-t-on qu'il y ait plus de mérite à
dresser de pareils simulacres, qu'à construire de hautes colonnes. Il n'y a tout au plus
qu'une hardiesse de mécanisme, celle de l'art n'y entre pour rien. Aussi toutes les nations
ont-elles fait, sans art et sans science, des colosses dont on ne vante que la masse.

Si les Grecs arrivèrent de très-bonne heure à produire l'ensemble des formes et la vérité
de la nature dans les figures colossales, ils le durent, non-seulement au grand exercice
qu'ils en firent, mais encore à l'habitude de la sculpture en bois, qui, plus qu'aucune
autre, se prête à tous les genres d'épreuves et d'essais, et offre les moyens les moins
dispendieux dans ce qui regarde soit la matière, soit l'exécution. Comme la sculpture
en bois avait été l'école de la sculpture en ivoire, pour tout ce qui tient aux procédés
techniques, il fut naturel aussi que l'une et l'autre marchassent à-peu-près de concert
pour le goût qui tient au colossal. La statuaire en ivoire n'attendait que l'occasion de
franchir aussi la mesure dans laquelle les difficultés particul ières de son travail l avaient
jusqu'alors retenue.

Les temples en s'agrandissant s'étaient embellis encore sous le rapport de la matière.
 
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