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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Tristram, W. O.: Henry Merritt: Critique d'art et romancier
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0012

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4 L'ART.

de : Paul Brill ;—■ Plans Holbein en Angleterre ;—■ Dietrich;— Gérard Dow ; — Notice sur les
tableaux de l'Exposition internationale. Tous ces articles sont d'une rédaction très soignée, et,
suivant l'expression de M. Basil Champueys, dans la préface, « ont le mérite de ne s'occuper que
d'oeuvres d'artistes d'une réputation bien établie, et, par conséquent, n'ont pas eu à subir les
atténuations que dicte souvent à l'auteur la bonté de son cœur ».

Henry Merritt naquit à Oxford, le 8 juin 1822. 11 était le cinquième des neuf enfants d'un
tailleur qui remplissait aussi les fonctions de souffleur au théâtre.

Les quinze premières années de sa vie sont l'histoire d'un combat perpétuel contre la faim ;
c'est une existence de vagabond, passée en compagnie d'éleveurs de chiens, de preneurs de rats, de
braconniers et de toute la multitude des maraudeurs, qui s'attachent naturellement à une grande
Université. A l'âge de sept ans, il fut envoyé à la Blue Coat School ; le dimanche, il chantait
l'alto et des parties de solo à l'église de Carfax; ses appointements se composaient de 3 fr. 13 cent,
au jour de Noël, et de trois gâteaux de deux sous, par an. Son maître, pour le récompenser de
sa bonne conduite, avait l'habitude de le mener à la galerie de peinture de la bibliothèque
Bodléienne. De cette époque date son goût pour les tableaux, et une vocation pour la peinture,
que la famine même ne parvint pas à étouffer.

En s'acquittant des différentes tâches de garçon de courses, de collecteur de dettes, etc.,
pour 1 fr. 87 cent, par semaine, il dépensait ses économies à l'achat d'un journal de deux sous,
et le temps qu'il avait de reste à en copier les illustrations. C'est ainsi qu'il mena une vie
extrêmement précaire jusqu'à l'âge de quinze ans. Il priait son père, à cette époque, de le laisser
devenir artiste. Son père lui répondit par la plaisanterie suivante : « Avant de faire des peintures,
tu ferais bien mieux de faire des cadres». Aussi le mit-il en apprentissage pour sept ans chez
un encadreur et doreur, ce Sept ans de travaux forcés », dit Merritt. A la fin de cet apprentissage,
un de ses frères, qui s'était enrichi par des gains indubitablement illicites, en remplissant les
fonctions de bedeau de collège, lui déclara, sans justifier du reste en quoi que ce soit son
accusation, a qu'il déshonorait le pays ». Sur quoi il le pria de quitter Oxford immédiatement.
Avec toute sa fortune dans une caisse de trente centimètres carrés, Henry Merritt partit pour
Londres, gagnant à pied, comme tant d'autres célébrités l'ont fait avant lui, ce grand théâtre de
l'ambition. Il se logea dans les quartiers aux rues étroites et misérables, situés entre Holborn et
le Strand. A un moment, il chercha à gagner sa vie en coloriant, à 6 fr. 2f cent, la pièce, des
gravures d'après les vieux maîtres; il était si économe que souvent il ne dépensait que deux sous
pour son coucher. Quand ce moyen d'existence lui manquait, il était réduit au dénûment le plus
absolu. Enfin, la fortune vint : au moment où le besoin et la faim semblaient devoir terminer la
lutte pour toujours, un marchand de tableaux, attiré par la délicatesse extraordinaire de son
pinceau, l'employa à réparer des oeuvres anciennes. « C'est ainsi, dit M1"* Merritt, que la misère
et le hasard triomphèrent d'un génie qui ne put tirer des moyens d'existence de leur sol infertile. »

En devenant restaurateur de tableaux, Merritt perdit tout espoir d'arriver à la gloire par la
peinture. Dès lors, il voua son génie avec une rare sympathie et une énergie persévérante, qui
ne cessa qu'avec sa vie, à sauver de la destruction les œuvres d'autrui. Bien que sa situation fût
assez modifiée pour lui permettre de louer un grand atelier dans Lion's Square, sa vie était toujours
très précaire; on dit que bien des nuits il resta dans l'obscurité pour économiser une bougie, avec
une pipe de marc de café pour tout luxe. Sa pauvreté ne l'empêcha pas de montrer une générosité
bien rare. Un de ses frères était venu le voir, Henry lui donna un souverain, le seul argent qu'il
possédât, pour lui procurer le plaisir de visiter les beautés de la capitale, tandis que lui-même
se privait de manger. Bientôt Merritt fut présenté à un certain John Parrington, pour lequel il
restaura une collection de peintures. Ce monsieur, reconnaissant l'habileté consommée du pauvre
artiste, lui donna une occupation constante et le reçut comme un ami dans sa maison de campagne.

Une nouvelle ère commença pour lui, lorsqu'en 18) 2 un de ses amis, lié avec des journalistes,
le présenta au «.Leader». Depuis sa première jeunesse, Merritt n'avait négligé aucune occasion
de perfectionner ses connaissances littéraires. Le résultat de ses rapports avec le «Leader», puis
plus tard avec « l'Athenœum », fût la publication d'une série d'articles traitant de questions
 
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