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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Goncourt, Edmond de: La maison d'un artiste au XIXe siècle, [4]: les portraits gravés de femmes du XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0328

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268 L'ART.

« The celebrated G....rd or Grimhard from Paris. Sous l'empanachement de grandes plumes, et
dans le rose et le bleu tendres d'une robe de danseuse, on voit la Guimard avec un visage qui
a le décharnement d'une tête de mort, agiter des bras et des mains qui sont les bras et les mains
d'une ostéologie.

Mlle Héligsberg, dans le ballet du Jaloux puni. Dessinée par de Janvry, gravée par Condé. Cette
danseuse, qu'on trouve sur les états de l'Opéra attachée aux chœurs de la danse pendant les
années 1783 et 1784 , est représentée en habit d'homme , glissant sur la pointe d'un pied , ses
gracieuses et sveltes formes modelées avec amour dans un collant, et ses beaux grands yeux
dans un petit minois chiffonné, ressortant de dessous les bords relevés d'un chapeau de
montagnard.

Mlle La Chanterie, de l'Opéra. Dessinée par Pierre, gravée en manière de sanguine par
Gilsberg. Cette danseuse très inconnue, dont un rapport de police nous raconte les amours
scandaleuses , avait les traits purs d'une belle statue, des traits qui ont valu à la femme cette
grande étude qui a le caractère d'une tête d'expression pour les écoles de dessin.

Théodore Dauberval. La tête de la danseuse philosophe, qui demandait à Rousseau un cours
d'instruction pour se conduire à l'Opéra, apparaît dans un médaillon grand comme un dessus de
bonbonnière, semblable à un camée mutin de l'antiquité.

Louise-Magdelène Lany, pensionnaire du Roi, née à Paris le 19 novembre 1733, reçue à
l'Académie royale de musique en novembre 1748, et retirée en avril 1767. Dessinée par de
Carmontelle. Une nerveuse femme au grand nez aquilin, aux traits marqués, faisant des élévations
dans des souliers de satin blanc au haut talon.

M"0 Marie Salle, la Terpsichore française. Peinte par Fenouil, gravée par Petit. Salle, la
grâce et la décence du ballet, est représentée tenant une colombe dans ses mains. Une figure
plate, un long nez droit, une grande bouche sardonique, des traits où il y a comme la masculinité
fade d'un abbé blondin.

Passons à la Comédie-Française en donnant le pas à la Tragédie.

Hyppolyte de la Tude Clairon , comédienne française, pensionnaire du Roi, a débuté le
19 septembre 1743, dans le rôle de Phèdre, reçue le 22 octobre suivant. La tragédienne d'art, à
la tête de grisette, au « mouvement lascif de la bouche », est représentée dans la Médée de
Longepierre, en son joli dramatisé, les narines dilatées, les yeux écarquillés.

On retrouve la Clairon-Médée dans une autre estampe non terminée ', sur un char aux
enroulements de serpents, la tête de Méduse sur la poitrine, échevelée, et brandissant d'une main
une torche, d'une autre main un poignard, et déclamant :

A tes deux iils, j'ai sçu percer le flanc,
Regarde ce poignard et cette main sanglante.

Edmond de Goncourt.

{I.a suite prochainement.)

1. C'est l'estampe d'après Vanloo, ou la tête est gravée par Beauvarlet, et le fond par Cars.
 
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