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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Burty, Philippe: Le Salon de 1880, [5], La sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0331

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LE SALON DE 1880. 271

de travail, et Y Arlequin dans la tribune de l'orchestre, là où les musiciens feraient rage les soirs où
nous réunirions tout ce que Paris compte de plus raffiné en hommes d'esprit et en jolies femmes.
Il est si vif et si moqueur, cet Arlequin, le torse renversé, les jambes nerveuses, les bras croisés,
et la batte à la main ! Et sous son masque à demi soulevé, on voit rire une bouche large et
sensuelle. La vie palpite dans tout cet être jeune, bien portant et railleur, et ce vêtement fait de
petits triangles de laine fine ou de soie ne dissimule rien de l'anatomie. Malgré tout, la matière

Enfance d'Ohphée.
Dessin de Ch. Kreutzberger, d'après le marbre de E. Delaplanche. (Salon de 1880.)

monochrome du marbre, du plâtre ou du bronze, n'évoque pas encore un souvenir suffisamment
précis de cet être bizarre qu'a créé la comédie italienne, chat par les bonds, serpent par
le miroitement des paillettes, carlin par le mufle noir. On va crier au mauvais goût ! Eh bien,
si nous étions ce riche de tout à l'heure, nous essayerions d'émailler cet Arlequin. Les Japonais
ont produit des merveilles d'harmonie en associant les colorations métalliques; chez nous, ces
essais de polychromie n'ont été tentés que par des cuistres ou par des timides. Si de vrais artistes
s'en mêlaient, y apportaient la fantaisie de leur goût, on verrait assurément naître des choses
exquises.
 
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