Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

DOI Artikel:
Énault, Louis: L' art algérien, [2]
DOI Heft:
Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0345

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
NOTRE BIBLIOTHÈQUE.

28y

une des Vénus du Vatican est si frappante, qu'il est difficile de
ne pas croire à une copie ou à une réplique ; un Neptune qui
n'a plus qu'une jambe, mais dont on admire les bras et la poi-
trine de nageur, reproduit, trait pour trait, une statue du môme
dieu, faisant partie de la collection Coke, en Angleterre. Le petit
Bacchus, couronné de pampre, d'une si étonnante conservation,
a été trouvé à Tanaramusa-Castra, près du col de la Mouzaïa.
A ses pieds, un tigre soumis regarde, sans y boire, la coupe que
lui présente le fils de Jupiter et de Sémélé. — Peut-être trouve-
rait-on l'original de ce joli morceau à Naples, dans le musée
Bourbon. Le groupe du Faune et de l'Hermaphrodite, témoi-
gnage de l'imagination parfois libertine et dévergondée de l'art
ancien, a été découvert à Cherchell : le type original est à Romej
et fait partie de la collection Malatesta.

Le musée de sculpture contient aussi un certain nombre de
moulages. Telle est, par exemple, la réduction d'un monument
célèbre en Algérie, sous le nom de Tombeau de la Chrétienne ;
telle encore la réduction du tombeau des Rois numides, près de
Batna, dans la province de Constantine.

Un escalier de marbre blanc vousconduit au premier ét-age,

NOTRE BIB

CLXXXVI1I

Mélodies, par le comte d'Osmoy et Alexandre Georges, avec
eaux-fortes de MM. de Beaulieu, Bouguereau, Détaille,
Hédouin, J. P. Laurens, J. Lefebvre, A. Masson, le comte
d'Osmoy, Th. Ribot, Teyssonnières et Veyrassat. Un volume
gr. in-40 de 146 pages. Paris, Théod. Michaëlis, éditeur, 45 et
47, rue de Maubeuge.

Voilà un recueil de mélodies comme on n'en a pas encore
vu. Sauf la page de titre, qui rappelle et résume tout le mauvais
goût des publications habituelles des éditeurs de musique, tout
y est tour à tour élégant ou hardi, gracieux ou étrange, toujours
artiste. M. le comte d'Osmoy a du reste triple qualité pour cela.
Poète, musicien, aquafortiste, il ajoute à tout cela un entrain,
une bonne grâce, un esprit qui donnent au reste encore plus de
valeur. Il a été pendant plusieurs années rapporteur de la
commission du budget, pour ce qui concerne les beaux-arts.
C'est un de ces amateurs, comme il s'en trouve une dizaine à
Paris, qui nés avec le goût des arts et toutes les dispositions pour
y conquérir une place importante, ont trouvé dans les facilités
de la vie des tentations trop multiples pour avoir l'énergie et le
temps de se vouer à des études sérieuses et prolongées. S'il n'y a »
pas à les en plaindre, je crois que nous, nous pouvons nous
en plaindre.

Mais à quoi bon récriminer contre ce qui est ? qui pourra
compter ce que la fortune a tué d'artistes par ses rigueurs, ce
qu'elle en a énervé par ses faveurs ? Et à quoi servirait de le faire,
si c'était possible ?

Les mélodies que contient ce volume sont jolies et de bonne
facture, la première surtout : Partons tous deux. Le sujet n'est
pas neuf, mais le sentiment est vrai et bien rendu. C'est la pièce
principale du volume, ce qui ne veut pas dire que les autres
soient à dédaigner, tant s'en faut.

Le collaborateur de M. d'Osmoy, pour la partie musicale, a
été M. Alexandre Georges, un jeune compositeur dont le nom
n'est pas inconnu aux amateurs de bonne musique. M.Georges est
le maître de chapelle de Sainte-Cécile. C'est lui qui a écrit les
Chants d'automne, dont le succès a été interrompu par la faillite
du directeur de l'Opéra de Liège. Sans cet accident, qui sait si
M. Alexandre Georges n'aurait pas dans le monde musical une
situation plus en rapport avec son talent?

où les verdures d'un jardin suspendu contrastent par leurs tons
vigoureux avec la pâleur des blanches colonnes d'albâtre ; c'est
là que se trouve la Bibliothèque proprement dite, ornée de
plans, de cartes et de vues archéologiques d'Alger. L'art ici est
représenté par d'admirables manuscrits arabes, où s'étalent toutes
les merveilles de la calligraphie orientale, et que met à votre
disposition avec une bonne grâce parfaite le plus aimable et le
plus courtois des bibliothécaires, notre honoré confrère, M. Mac-
Carthy.

Au second étage, quelques fragments antiques, et un certain
nombre de médailles, trouvées pour la plupart en Algérie, atten-
dent encore un classement méthodique.

Tout en haut, un grand salon mauresque, où l'on forme en
ce moment un musée d'objets indigènes qui ressortissent moins
peut-être de I'Art que de la curiosité, couronne l'édifice, et offre
le repos de ses divans au visiteur — et au lecteur — fatigués
peut-être d'une excursion dont nous espérons que l'intérêt aura
fait pardonner la longueur.

Louis Enault.

LI OTH È Q_U E

Les pièces de vers, toutes composées par M. le comte
d'Osmoy, sont d'une facture rapide, facile, d'un mouvement
] élégant et spirituel. II y a surtout une légende bretonne, qui est
d'un naturel plein de charme. Je ne résiste pas au plaisir de la
transcrire ici :

— D'où venez-vous si crotté. .
Monsieur le curé ?

D'où venez-vous si crotté,
Monsieur le curé?

— De la foire et du marché,
Simonne, ma Simonne,

De la foire et du marché.
Ma petite mignonne.

— Que m'avez-vous apporté,
Monsieur le curé ?

Que m'avez-vous apporté,
Monsieur le curé ?

— Des souliers plats pour danser»
Simonne, ma Simonne,

Des souliers plats pour danser,
Ma petite mignonne.

— Quand est-ce qu* vous m' les don'roz,
Monsieur le curé ?

Quand est-ce qu' vous m' les don'rez,
Monsieur le curé ?

— Quand tu sauras travailler,
Simonne, ma Simonne,
Quand tu sauras travailler,
Ma petite mignonne.

— Je sais bien coudre et filer,
Monsieur le curé,

Je sais,bicn coudre et filer,
Monsieur le curé,

— - Faudra donc te les donner,
Simonne, ma Simonne,
Faudra donc te les donner,
Ma petite mignonne.

— ,1e voudrais bien m' confesser,
Monsieur le curé,

Je voudrais bien m' confesser,
Monsieur le curé !

— Dis-moi ton plus gros péché,
Simonne, ma Simonne,
Dis-moi ton plus gros péché,
Ma petite mignonne.

— C'est de trop vous aimer,
Monsieur le curé !

C'est de trop vous aimer.
Monsieur le curé.

\
 
Annotationen