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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Burty, Philippe: Le Salon de 1880, [6], les étrangers
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0366

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3o6 L'ART.

M. Jan Van Beers, de qui nous nous rappelons un jeune garçon, en soie jaune d'or,
marchant sur des échasses, aime à couper la queue du chien; il a, cette année, avec un Soir
d'été, un jeune Charles-Quint bien pâlot, et culotté de chausses d'une soie d'un blanc aveuglant.
— On a beaucoup remarqué VErudit, de M. Van Hove. C'est une étude de détails scrupuleux,
mais sans trop d'exagération. Modèle et peintre ont dépensé beaucoup de patience.

M. Coosemans évoque le souvenir de Th. Rousseau, dans sa mélancolique composition, les
Sapinières de Kinroy (Limbourg), au coucher du soleil. — M. Robert Mois, après une Marine, à
Anvers, est venu peindre, à Paris, le Quai Henri IV, qui, avec le Panthéon couronnant la colline
à gauche et Notre-Dame formant fond, est assurément un des endroits les plus nobles et les plus
délicats du monde. Il fallait que les étrangers nous l'apprissent, car c'est Jongkind, l'illustre
Jongkind, un des promoteurs du mouvement impressionniste, qui a le premier posé son chevalet
sur ces berges de la Seine à son entrée dans Paris.

Souvenir d'Italie.
Dessin de F. E. J. de Schennis, d'après son tableau. (Salon de 1880.)

Nous groupons la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et Norwège. Un lien
commun les réunit; c'est cette lumière argentine, limpide, virginale, si l'on peut dire, qui de ces
hauts sommets que rayait le patin mystique de Seraphitus et Seraphita, descend dans les fiords,
baigne les côtes, laisse étinceler les mers comme un métal poli. Ce phénomène astral va au
cœur des artistes de ces contrées, et c'est encore les doux combats de la lumière dans les paisibles
intérieurs que ces peintres observent à leur retour à la maison.

Est-ce qu'il y a des crimes, des rancunes, dans ces pays candides? Des jalousies, peut-être,
l'homme partout poursuivant ce qu'il ne peut atteindre. Des morts aussi, l'homme partout
perdant les êtres adorés. M. Edelfelt nous le dit dans un langage simple et profondément
émouvant \ Le Convoi d'un enfant, en Finlande, est au point de vue du sentiment vrai, de
l'observation des êtres, de la composition et de la technique, une des œuvres tout à fait hors
ligne de ce Salon de 1880. Le dessin qui commentera ces lignes nous dispense d'une description;
il est excellent et rend même la limpidité de l'atmosphère. La touche s'y affirme avec une netteté
magistrale.

1. Une troisième médaille n'est point suffisante pour signaler cette œuvre. Le ruban de la Légion d honneur devrait l'attacher.
 
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