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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Lalanne, Ludovic: De quelques bijoux de seizième siècle à retrouver
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0123

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Lettre du xvi" siècle. Collection DalipharJ.

Cartouche composé et gravé far A. Mitelli.

u mois de septembre 073, trois semaines environ après l'arrivée à
Paris des ambassadeurs polonais chargés d'offrir au duc d'Anjou
(Henri III) la couronne de Pologne, Catherine de Médicis leur donna,
aux Tuileries, une fête magnifique. A un superbe souper succéda un
ballet, « le plus beau qui fût jamais faict au monde », dit un témoin
oculaire, Brantôme. « Il estoit composé de seize dames et damoiselles
des plus belles et des mieux apprises, qui comparurent dans un grand
roch tout argenté où elles estoient assises dans des niches en forme de
nuées. » Ces seize dames représentaient les seize provinces qui formaient
alors la France. Elles descendirent de leur rocher pour danser le ballet,
qui dura plus d'une heure; puis, la danse finie, « elles vindrent, ajoute Brantôme, à présenter
au roy, à la reyne, au roy de Pologne, à Monsieur, son frère, au roy et reyne de Navarre, et
autres grands et de France et de Polongne, chacune à chacun, une placque toute d'or, grande
comme de la paulme de la main, bien esmaillée et gentiment en œuvre, où estoient gravez les fruietz
et les singularitez de chasque province, en quoy elle estoit plus fertille : comme la Provence des
citrons et oranges, en la Champagne des bledz, en la Bourgogne des vins, en la Guyenne des
gens de guerre, et ainsy consécutivement de toutes autres provinces ». (Vie de Catherine de
Médicis.)

Que sont devenues ces seize plaques d'or, dont les unes durent probablement rester assez
longtemps en France, et dont les autres, comme on le voit, furent emportées au loin par les
ambassadeurs polonais ? Peut-être n'ont-elles pas toutes été détruites, et en existe-t-il encore soit
dans le trésor de quelque famille princière de l'étranger, soit dans des collections publiques ou
privées. Bien certainement le possesseur, quel quil soit, en ignore la provenance. Nous serions
très heureux si cette petite note pouvait servir à faire retrouver quelques-uns de ces bijoux, qu'il
serait, à ce qu'il nous semble, assez facile de reconnaître, grâce à la description qui en a été
donnée par Brantôme.

Ludovic Lalanne.
 
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