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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Faucon, Maurice: Benozzo Gozzoli a San Gimignano, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0144

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BENOZZO GOZZOLI A SAN GIMIGNANO. 127

à leur patron national saint Sébastien. La ville fut épargnée. La commune voulut perpétuer le
souvenir d'une protection si efficace ; elle fit venir de Florence, de préférence à tout autre, môme
à Filippo Lippi, alors occupé aux peintures du dôme de Prato, le maître qui venait d'acquérir
tant de gloire par ses peintures du palais Médicis. Benozzo était dans toute la force de son âge
et de son talent : il avait quarante-quatre ans.

Des deux églises principales de San Gimignano, Tune, la Collegiata, était déjà décorée de
peintures du xive siècle, exécutées par des peintres siennois. Dans le bas côté de gauche, le vieux
Bartolo di Fredi, disciple et presque contemporain de Giotto, avait peint en 1356, avec un vif
sentiment du pittoresque et du naturel, des scènes de l'Ancien Testament. Aimant et se plaisant
à représenter la vie extérieure, les costumes, les fêtes du corps, plutôt que les sentiments de
l'âme, il offre de l'affinité avec Benozzo, et celui-ci, quand il eut à traiter plus tard au Campo

Fresque de Benozzo Gozzoli, a San Gimignano.
Saint Sébastien, le Christ et la Vierge détournent la colère divine du peuple de San Gimignano. (Partie supérieure.)

Dessin de David-Riquier.

Santo quelques-uns des mêmes sujets, put chez lui puiser une indirecte inspiration. Dans sa Fabri-
cation du pain, dans VEntrée des animaux dans l'Arche (fresques non restaurées), il dessine
de fermes raccourcis et dispose des plans de personnages qui se pressent sans se confondre. Dans
la nef de droite Berna avait peint la vie de Jésus-Christ (i38o). Enfin, au grand arc se voyaient
le Paradis et l'Enfer de Taddeo di Bartolo, un vrai giottesque, un peintre d'âmes celui-là. Ces
fresques ont défié les âges et la main des restaurateurs ; aujourd'hui encore elles donnent à l'œil
émerveillé le régal d'une église toute enluminée, comme un livre d'heures. — La seconde église,
Sant Agostino, construite en 1280, n'avait guère d'autre peinture qu'une Nativité de la Vierge,
par Bartolo di Fredi, dans la chapelle Saint-Guillaume. Ce fut là, sur la muraille de gauche,
que Gozzoli représenta son Sébastien.

Au-dessus d'un piédestal où on lit ces mots : Sancte Sebastiane, intercède pro devoto populo
tuo, le saint se tient debout, les mains jointes, vêtu de chausses collantes et d'une tunique courte,
 
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