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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Wauters, Alphonse: Les tapisseries de Bruxelles et leurs marques, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0245

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222

L'ART.

Mais comment reconnaître leurs produits, puisqu'ils ne portaient pas encore de marque légale
ni de monogramme ou de signature ? Ici les différences dans le travail doivent servir de guide
et l'on peut, je crois, jusqu'à preuve du contraire, considérer comme bruxelloises ces belles
tentures où nous retrouvons le mode de travailler des maîtres du xvie siècle. Entre elles et
les tapisseries de Madrid, dont l'origine bruxelloise est authentiquement prouvée, il y a
une analogie frappante : variété et richesse dans les bordures, accumulation de plusieurs
sujets sur une seule pièce, nombreuses légendes latines en prose ou en vers, tous ces indices
d'une provenance commune se retrouvent dans les unes et dans les autres.

Ce qui est hors de doute, c'est que Bruxelles était le centre de fabrication auquel les étran-
gers, les princes surtout, s'adressaient de préférence. D'après l'ambassadeur vénitien Marino
Cavalli, qui écrivait en i55i, Bruxelles, Audenarde et Enghien étaient les localités les plus
renommées à cette époque comme lieux de fabrication de tapisseries. Pendant tout son règne,
Charles-Quint se plut à orner ses palais de tentures historiées et en donna souvent en cadeau à
des membres de sa famille ou à des personnes de sa cour. Son fils, Philippe II, partagea ce
goût. A leur exemple, les gouverneurs généraux des Pays-Bas, les ministres, les grands capitaines
commandaient des tentures ou les recherchaient. La plupart des nobles : les Nassau, les d'Arem-
berg, les Croy, les Ligne, se plaisaient à en décorer leurs hôtels et leurs manoirs. Cet engouement
était partagé par les monarques étrangers et le*s rois de France n'étaient pas moins admirateurs
des tapisseries de Bruxelles que les rois d'Espagne et les archiducs Albert et Isabelle.

Il est encore un autre côté par lequel la tapisserie historiée réclame une attention particulière.
C'est le lien intime qui existe entre elle et la peinture. Il n'est pas possible d'en séparer l'histoire
de celle de cette dernière et, pendant toute la durée de l'existence de la fabrication bruxelloise,
le talent et la manière des artistes flamands exercèrent sur elle une influence considérable. Il est
hors de doute que Roger Van der Weyden, l'élève chéri et le continuateur de Jean Van Eyck1,
qui occupa à Bruxelles une position hors ligne de 1430 à 1464, date de sa mort, contribua aux
progrès réalisés par ses compatriotes, h,'Histoire d'Herkenbald, du musée de Berne, où se trouvent
reproduits les tableaux peints pour la ville de Bruxelles par Roger, nous montre la différence
immense qui sépare les tentures bruxelloises de celles de l'Artois, dont un spécimen signé et daté
de 1402 existe à la cathédrale de Tournai.

Plus tard ce ne sont pas seulement Van Orley, Mabuse, Vermeyen, Coxie, Campana, etc., qui
travaillent pour les tapissiers bruxellois, mais aussi les princes de l'art italien : Raphaël, Jules
Romain, le Véronèse, etc.

« Le xviu siècle, dit Jacquemart, c'est, à nos yeux, la perfection clans l'art de la tapisserie ; le
style s'y montre au plus haut degré; le coloris y est abandonné à l'intelligence de l'ouvrier; il
suit les progrès de la teinture sans jamais chercher à s'astreindre au fondu des cartons; c'est
grand, décoratif, et, quel que soit le degré de complication de la tenture, elle reste ce qu'elle doit
être et ne fait pas trou dans les murailles pour y enfoncer des perspectives impossibles2. »

Stimulés par leurs succès, par le renom de leurs coopérateurs, les industriels innovent,
essayent. Quelques-uns poussent le sentiment de l'initiative à un point qu'il a rarement atteint.

middelste punt van den witten donderdage, daer vore de selve Gielys sal doen stellen de Vier Lceraers, waer af sinte Gregorius hebben sal ni
zinen handen een zoborie metten sacramente ende d'andere leeraers ende bisscoppen daer neffens knyelende, onder eenen tabernakel rykelic
geclect gelyc dat behoort; te leveren dit voers. stuc tappytwerck in de coudemerct van Bergen op ten Zoom in den jare LXXV1II proxima;
ende de voers. Gielys sal hebben van elken ellen int viercantte van den voers. stucke werex VI scellinge groote vleems, daer oppe de voers.
Gielys bekende terstont ontfangen hebbende V -H- groote vleems van den voers. Janne Pasmer, ende daer afhy voert noch V-H-groote vleems
ontfangen sal in de coudemerct van Bergen naesteomende ; ende trest daer af zal de selve Gielys ontfangen als hy tvoergenoemt stuc werex
ten tyde voerg. leveren sal. Salvo dat de voers. Gielys den voerg. patroen sal moeten doen vernyeuwen op sinen coste ; ende ingevalle den
voers. Jan Pasmer tvoerg. stuc werex duncken mochte nyet goet zynde navolgende den pryse voergenoemd, ende hy mits desen eeneghe
geschillen daer af hadde jegen den voerg. Gielise, dat men die geschillen daer af tusschen hen beyden modereren sal by werckluyden van den
selven wercke hen verstaende, die zy te beyden ziden daer toe kiesen ende nemen selen. Et obtulerunt ex utraque se ipsos et omnia sua,
ubicumque locorum consistentia.

« Sub sigillo opidi.

« XXV septembris (1477).»

1. Il est inutile de faire observer ici que, quoique l'on ait dit, je n'admets pas l'origine tournaisienne de Roger, dont le nom français
de la Pasture n'est qu'une traduction imparfaite du nom flamand de Van der Weyden, en latin de Pascuis.

2. Histoire du Mobilier, p. 137.
 
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