LA RESIDENCE D'UN PATRICIEN MILANAIS. 235
mation qui ne consiste pas seulement, à ce qu'il paraît, dans
le changement du sujet des compositions. Au procédé qui
était d'abord celui de la peinture à fresque sur stuc, on substi-
tua celui des nombreuses figures de Saintes de Bernardino
Luini, qu'on a enlevées de l'église de Saint-Maurice au Monas-
tero maggiore et qui sont peintes sur un enduit de chaux
fraîche; c'est un procédé sourd et froid, qui ne s'introduisit
dans la peinture italienne qu'à partir de la seconde moitié du
xvi° siècle.
Nous n'avons pas encore dit que, lorsqu'on enleva sur
AliPR NDO
La Casa Ponti, a Milan. Décoration d'une des fenêtres du Cortile
Dessin de John Wititins.
les murs les couches nouvelles de couleur et les anciennes
restaurations, on découvrit qu'à l'origine on n'avait point
épargné les dorures ; on en voyait apparaître une incroyable
profusion : elles montaient au-dessus des chapiteaux et se
répandaient partout jusqu'au toit. Elles constituaient la note
et comme le sourire général de cette décoration, et on n'aurait
pas pu regarder La restitution comme complète sans ce der-
nier rayonnement de splendeurs métalliques. Ce, fait, qui
aurait pu arrêter bien des amateurs vulgaires, n'a pas amené-
un moment d'hésitation de la part du propriétaire, le chevalier
Ponti. Et aujourd'hui, quand on entre dans le cortile et
qu'on y attache ses regards, on le prend pour une œuvre
mation qui ne consiste pas seulement, à ce qu'il paraît, dans
le changement du sujet des compositions. Au procédé qui
était d'abord celui de la peinture à fresque sur stuc, on substi-
tua celui des nombreuses figures de Saintes de Bernardino
Luini, qu'on a enlevées de l'église de Saint-Maurice au Monas-
tero maggiore et qui sont peintes sur un enduit de chaux
fraîche; c'est un procédé sourd et froid, qui ne s'introduisit
dans la peinture italienne qu'à partir de la seconde moitié du
xvi° siècle.
Nous n'avons pas encore dit que, lorsqu'on enleva sur
AliPR NDO
La Casa Ponti, a Milan. Décoration d'une des fenêtres du Cortile
Dessin de John Wititins.
les murs les couches nouvelles de couleur et les anciennes
restaurations, on découvrit qu'à l'origine on n'avait point
épargné les dorures ; on en voyait apparaître une incroyable
profusion : elles montaient au-dessus des chapiteaux et se
répandaient partout jusqu'au toit. Elles constituaient la note
et comme le sourire général de cette décoration, et on n'aurait
pas pu regarder La restitution comme complète sans ce der-
nier rayonnement de splendeurs métalliques. Ce, fait, qui
aurait pu arrêter bien des amateurs vulgaires, n'a pas amené-
un moment d'hésitation de la part du propriétaire, le chevalier
Ponti. Et aujourd'hui, quand on entre dans le cortile et
qu'on y attache ses regards, on le prend pour une œuvre