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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Wauters, Alphonse: Les tapisseries de Bruxelles et leurs marques, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0269

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244 L'ART.

légale de Bruxelles, l'écusson entre deux B ; de plus elles sont signées, les premières Leyniers
Rydams, les autres F (François) ou Jac. (Jacques) Van der Borght ; enfin, toutes les descriptions
de Bruxelles sont d'accord à ce sujet ; mais la popularité des Gobelins, dont le nom se donne en
Allemagne même à des tentures datant d'une époque bien antérieure à la fondation de cet
établissement, a égaré les idées, de même que l'on a trop attribué à Arras toutes les anciennes
tapisseries, parce qu'elles s'appellent en Italie des Ara\\i.

Il y a quelques années une exhibition s'ouvrit à Gand, grâce aux soins intelligents des
hommes les plus instruits, des amateurs les plus zélés de cette ville. On en publia le catalogue
sous le titre de Chambre syndicale provinciale des arts industriels à Gand, fondée en i8j6.
Exposition dans les salles du Palais de l'Université le 12 août i^j-j. IIP section. Section
rétrospective (Gand, imprimerie de Eug. Van der Haeghen. mdccclxxvii). L'on y signale, sous
les nos 859 et suivants, « des tapisseries d'Audenarde, fin du xvne siècle 1 », (provenant du
Vieux-Bourg, aujourd'hui propriété de la ville). Or ces prétendues Audenardes portent les deux B
caractéristiques, et la signature P. Van den Hecke. Celui-ci n'est pas un inconnu; quel amateur
n'a pas eu l'occasion d'examiner de ses produits? Fils de Jean-François et petit-fils de François,
qui tous les deux figurent dans le Catalogue de la collection de Benvick et d'Albe, Pierre Van
den Hecke habita comme eux la rue Haute, à Bruxelles, où sa demeure et ses ateliers formaient
le coin méridional de la rue Haute et de la rue de l'Éventail, et où il mourut en 1752.

Van den Hecke ne laissa que des filles et, après lui, sa fabrique se ferma, comme cela se fit
pour celle de Leyniers dans l'hiver de 1767-1768 et pour celle des Van der Borght à la mort de
Jacques, qui expira célibataire le i3 janvier 1794. Peu de mois après, la Belgique fut réunie à la
République française; le fonds du dernier fabricant de Bruxelles passa par achat entre les mains
de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, qui le fit transporter au château de Cassel, où il périt
dans un incendie. Ainsi s'éclipsa une industrie splendide sur laquelle le silence a été longtemps
gardé, et dont l'immense importance ne sera vraiment appréciée que lorsqu'on possédera des
catalogues détaillés des riches dépôts, comme le Garde-meuble de Paris, les palais de Vienne et
de Madrid, le Vatican, où les souverains pontifes, les empereurs, les rois se sont plu à accumuler
les produits des fabricants bruxellois.

Alphonse Wauters,

Archiviste de la ville de Bruxelles,

1. Page 1 1 5. Membre de l'Académie royale de Belgique.

Cul-de-lampe composé et dessiné pour l'Art par Habert-Dys.
 
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