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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Chronique de l'hôtel Drouot
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0077

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CHRONIQUE DE

L'HOTEL DROUOT

Les ventes ont succédé aux ventes sans que rien de vrai-
ment digne de sérieux intérêt se soit produit. Beaucoup de
liquidations de tableaux modernes couronnées du plus médiocre
succès, tel est le fait le plus saillant des dernières semaines.
Nous venons heureusement d'entrer dans une période mieux
faite pour attirer l'attention des curieux.

Le 9 avril a commencé la vente de la Collection du duc de
Berwick et d'Albe (commissaire-priseur : Mc Escribe ; experts :
MM. Bloche, Clément et Haro); elle durera jusqu'au 20 avril.

Du 16 avril au 12 mai auront lieu les enchères qui verront
se disperser les Dessins et Estampes composant la collection de
M. Ambroise Firmin-Didot dont le nom suffit à éveiller toutes

les sympathies (commissaire-priseur : M" Maurice Delestre,
assisté de M. G. Pawlowski, officier d'Académie, bibliothécaire
du défunt, et de MM. Danlos fils et Delisle, marchands d'es-
tampes).

Les 20 et 21 avril, Me Baudry, assisté de M. Etienne Cha-
ravay, archiviste-expert, continuera la vente de la magnifique
collection à'Autographes et documents historiques composant la
collection de M. Benjamin Fillon, en adjugeant les 3"et 4°séries
consacrées aux hommes d'État et à la Révolution française.

Enfin les 23, 24, 25, 26, 27 et 28 avril, M™ Charles Pillet et
Appert procéderont dans l'hôtel de la rue Pigalle, n° 12, à la
vente des Tableaux importants de l'école moderne et de quelques

Un Homme de guerre.
l'Y.c-simile d'une eau-forte de Léopold Flameng d'après le tableau de Meissonier. (Galerie Oppenheim.

tableaux anciens, marbres, objets d'art et de curiosité composant
la galerie de feu M. Oppenheim. Les objets d'art et de curiosité
n'y révèlent guère l'esprit de suite d'un connaisseur; c'est
plutôt le pèle-mèle d'un nouveau riche pressé de jouir que le
choix médité d'un collectionneur; mais hâtons-nous d'ajouter
que ces achats un peu faits à l'aventure ont presque toujours
porté sur d'excellents objets et que les morceaux si divers ainsi
réunis seront sans doute chèrement disputés et méritent pour la
plupart de l'être. Néanmoins les tableaux sont le principal
attrait de cette vente, les modernes surtout dont depuis long-
temps une aussi belle série n'a été offerte aux enchères. On
voit là la Sentinelle de Bargue, sorte d'édition elzévirienne
de Gérome dont M. Oppenheim avait acquis le Rex Tibicen;
Tome IX.

Un coup de canon, le tableau populaire de Berne-Bellecour
et son meilleur tableau; les Danseurs italiens de Bonnat,
un Brion, trois Corot, un Daubigny, le Bouclier turc de De-
camps, les deux Foscari, une des plus célèbres toiles d'Eugène
Delacroix; puis Diaz, et Dupré, et Fortuny, et Fromentin,
Hébert, Isabey, Leys, Marilhat, de Nittis, Pasini, Pettenkofen,
Robert-Fleury, Théodore Rousseau, Roybet, Tissot, Troyon,
Van Moer, Willems et Ziem ; en voilà plus qu'il n'en faut pour
attirer les passionnés de peinture, et cependant il faut y ajouter
la surprise sans précédent de six Meissonier ; jamais autant
d'œuvres du maître ne se sont rencontrées à la fois en vente
publique ; aussi s'attend-on à des enchères vertigineuses pour
le Portrait du Sergent, Innocents et malins, Une chanson, Un

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