Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

DOI Artikel:
Chasrel, T.: L' exposition de N. Diaz
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0213

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'EXPOSITION DE N. DIAZ

Lettre de Mitelli î.

rès-intéressante l'exposition de N. Diaz, ouverte
depuis le 9 mai à F École nationale des Beaux-Arts.
Et cependant malgré le zèle du comité de l'exposi-
tion, présidé par M. le baron Taylor, fondateur et
président de l'Association des artistes, et par
M. Guillaume, réminent directeur de l'École, malgré
la bonne volonté des amateurs qui au nombre de
soixante et dix-neuf, ont consenti à se dessaisir
momentanément de leurs tableaux et de leurs des-
sins, il s'en faut de beaucoup que l'exposition soit
complète, et que, fidèle à son programme, elle nous
donne « l'œuvre » de Diaz. Il n'y a pas lieu de s'en
étonner. Comme le dit fort bien M. Jules Claretie
dans l'excellente notice biographique qui sert de
préface au catalogue de l'exposition, « le jour où
l'on voudra mener à bonne fin le catalogue des œu-
vres de ce maître exquis, on entreprendra une diffi-
cile tâche. Les tableaux que l'auteur des Chiens sous bois et de l'Amour désarmé a signés, sont
presque innombrables ou du moins fort nombreux », trop nombreux assurément pour qu'on puisse
jamais songer à les réunir; mais ce choix, d'ailleurs considérable, puisqu'il comprend 179 tableaux
et dessins du maître, suffit du moins à présenter une idée de l'ensemble de l'œuvre, et des données
favorites du peintre.

Il en est au moins quatre que l'on peut compter : la femme, la fleur, le paysage sincère et
l'Orient de fantaisie.

Nous parlons des sujets qu'il affectionnait, plutôt que de ses différentes manières, car Diaz,
à vrai dire, n'a jamais eu qu'une manière de peindre, plus ou moins serrée ou lâchée, selon qu'il
était plus ou moins harcelé par la commande.

Trop profondément personnelle pour ne pas être une, trop impressionnable pour être mono-
tone, cette manière est toute spontanée, libre et franche d'allures, pleine de vie et de santé même
en ses défaillances, et il n'y manque guère qu'un peu de prétention pour en faire un style.

Diaz a eu ses heures d'ambition, ses rêves de « grande peinture », et, fort heureusement pour
sa renommée, son bon sens aiguisé de malice a tenu la bride à son imagination un instant
échauffée par de trop vastes conceptions. C'est à peine s'il a laissé à la critique le temps de lui
en signaler les dangers. Sans doute il n'y aura pas renoncé sans regrets. Quel est l'artiste qui
n'a pas son «violon d'Ingres» dans un coin de son atelier?

Nature généreuse et passionnée, prompte à l'enthousiasme et aux saintes colères qui font les
vrais artistes, Diaz n'avait pas pour son œuvre ces complaisances infatuées qui gâtent les talents
les plus distingués. On raconte qu'à Théodore Rousseau qui lui disait : « Personne n'a peint
comme toi le sous-bois », Diaz impatienté répondit : « Laisse donc, je connais un chemin dans le
paysage et tu les connais tous ».

Le sous-bois est en effet son genre par excellence, sa création, ainsi que le constatait l'auteur

1. Tirée de VAlfabeto in sogno, exemplarepar disegnare, di Giuseppe M* Mitelli, pittore Bolognese. MDCLXXXIII.
 
Annotationen