JACQUES CALLOT
TROIS CENT QUARANTE- TROIS DESSINS DE JACQUES CALLOT,
DE LA COLLECTION DE LA GALERIE DES OFFICES DE FLORENCE ET DE COLLECTIONS PARTICULIERES,
DÉCRITS ET MESURÉS AVEC NOTICE ET ÉCLAIRCISSEMENTS.
(suite)1
POCHADES EN UNE MINUTE
Nous nous servons exprès de cette expression pour caractériser ce genre
rapide de dessin où Callot se montre sous un aspect nouveau qui met les con-
naisseurs dans le secret d'un de ses procédés. Aussi, sans tenir compte du
classement officiel qui a ses exigences différentes de notre point de vue, au lieu
de disperser ces dessins, notre description les réunit en un groupe particulier.
N° 86. — Un Turc. Vu de face, coitîé d'un turban avec une aigrette, vêtu
d'un cafetan et d'un manteau descendant jusqu'à la cheville. Porte une longue
barbe. Les pieds sont à peine exécutés.
Dessin en pochade, d'un crayon épais, légèrement ombre, à la sanguine, sur
papier octogone. Hauteur, om,o8j; largeur, o,n,o77. Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N» ioj du classement
actuel. A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.
>jo 87. — Gentilhomme vu de dos. Il a le poing droit sur la hanche, et tient
son chapeau à la main, la tête nue, et fort petite, n'est pas plus détaillée que si
c'était un œuf. Le collet de chemise est exagéré de grandeur. Le bras droit a
une manche pendante. Un ample manteau descendant jusqu'à la cheville couvre
le reste du corps. On aperçoit l'épée. Les jambes et les pieds ne sont qu'un trait
et ressemblent à des épingles.
Croquis en quatre coups de crayon rapides, à la sanguine, ombré. Hau-
teur, om,o88 ; largeur, om,oy2. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la collec-
tion des dessins du musée des Offices. N° 122 du classement actuel. A été pho-
tographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Finit
Ici nous envisageons Callot sous un nouvel aspect, en étudiant sa manière
d'enlever une pochade. En quatre coups de crayon il faisait d'abord le squelette,
l'aplomb, l'attitude, négligeant la tête et les pieds. Ses dessins soignés ne nous
livrent pas cette précieuse confidence, ("est ici que Callot est le plus curieux
à étudier, je dirai le plus instructif. Il n'y a rien dans ses pochades et pourtant
tout y est.
N* 88. — Gentilhomme vu de dos, le poing sur la hanche. Coiffé d'un cha-
peau à larges bords, orné d'une aigrette. Il est drapé par le travers du corps des
plis d'un manteau qui lui descend jusqu'au jarret. On aperçoit le bas de ses
hauts-de-chausses, noués au genou avec des rubans.
Croquis à la sanguine sur papier octogone, fait et ombré avec un crayon
épais. Hauteur, om,o88; largeur, om,o88. Fait partie de l'ancien fonds Médicis
de la collection des dessins du musée des Offices. N° 102 du classement actuel.
A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.
N° 89. — Trois gentilshommes, un vu de face, un de profil, un par derrière.
Composés pour études. Tous les trois ont la tête nue, des collets plats de linge
d'une grandeur un peu exagérée, d'amples manteaux qui leur descendent
jusqu'à la cheville. Celui du gentilhomme vu de face est jeté sur une épaule, en
sorte que l'on aperçoit son pourpoint court et ses hauts-de-chausses bouffants
serrés aux genoux. Il étend horizontalement le bras droit. Sous les manteaux
sont les rapières. Ces personnages sont de rapides croquis en quatre coups de
crayon. Leur stature semble démesurée et singulièrement allongée.
Croquis à la sanguine. Hauteur, om,o88; largeur, om,io5. Fait partie de
l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N* 92
du classement actuel. A été photographié dans le recueil des Callot publié par
M. Carlo Pini.
N° 90. — Deux gentilshommes semblables aux trois précédemment décrits,
c'est-à-dire d'une stature démesurément allongée, avec des têtes nues trop
petites qui semblent des têtes d'épingles, et avec les amples manteaux qui leur
descendent jusqu'à la cheville. L'un est vu de dos et l'autre de profil. En ce
dessin-ci les tètes nues sont néanmoins un peu mieux indiquées. Quant à l'en-
semble, il participe toujours de ce croquis précipité en quatre coups de crayon,
où l'unique préoccupation de l'artiste a été de mettre bien d'aplomb les attitudes
de la charpente humaine. Aussi ces deux pièces ont-elles de l'analogie puis-
qu'elles émanent d'un procédé identique d'exécution, et que la présente pièce
n'est que le revers de la feuille où sont tracés les trois gentilshommes.
Dessin à la sanguine. Les dimensions sont nécessairement les mêmes que
celles du recto de la feuille puisqu'elles en sont le verso. C'est-à-dire qu'elles
sont en hauteur om,o88 ; en largeur, 0M,toy, Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N° 92 du classement
actuel. N'a pas «té photographié.
N° 91. — Un gentilhomme suivi d'un autre. Le premier, vu de profil, tête
nue, a le cou entouré d'une collerette de linge, plate, et le corps couvert d'un
ample manteau qui lui descend jusqu'au mollet et que soulève tant soit peu son
épée. Il tient son chapeau à la main. Le second gentilhomme, vu de face, a la
tête découverte et ressemble au précédent pour le costume, sauf que le bras
droit est laissé libre de ses mouvements, et que les plis d'un des pans sont jetés
sur le bras gauche. Il tient également son chapeau à la main. Cette pochade est
du genre de celles où l'artiste ne se proposait d'autre but que de bien saisir
l'ensemble et l'aplomb d'une personne. Il en résulte des têtes trop petites, sou-
vent inachevées, non plus que les pieds, et des corps beaucoup trop allongés.
Croquis à la sanguine, à peine ombré. Hauteur, om,o88 ; largeur om,o98.
Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins du musée des
Offices. N° 94 du classement actuel. A été photographié dans le recueil des
Callot publié par M. Carlo Pini.
N* 92. — Un gentilhomme, vu de face, fait le geste de vouloir tirer son
épée sur la garde de laquelle il porte la main. La tête et le chapeau sont à peine
indiqués. Le collet plat de la chemise, raide, amidonné, en fer à cheval, est d'une
grandeur exagérée. Il porte un pourpoint finissant à la taille, avec des manches
pendantes, courtes et mesquines. Ses hauts-de-chausses bouffants sont noués au
genou. Ses jambes finissent à rien par des pieds presque invisibles. Il n'a point
de manteau.
Ce dessin est au crayon noir, lestement esquissé en quelques coups de
crayon, et cependant il est ombré. Hauteur, o"\09j ; largeur, om,o<îj. Il fait
partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins du musée des
offices. N° 1 j7 du classement actuel. Il a été photographié dans le recueil des
Callot publié par M. Carlo Pini.
N° 93. — Un gentilhomme se promenant. Vu de profil, mais la tête tournée
en trois quarts. Le pied droit ert avant, il est coiffé d'un chapeau orné d'un
bouquet de plumes. Grand collet plat de chemise. Il est enveloppé d'un man-
teau qui lui descend jusqu'aux genoux, mais dont il sort le bras droit et le
coude avec lesquels il en serre le pan contre sa poitrine.
Pochade au crayon noir, en quatre coups de crayon rapides, et ombrée
légèrement. Hauteur, o'",072; largeur, om,o)?. Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N° 136 du classe-
ment actuel. A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo
Pini.
N° 94. — Sept figures sur une même feuille, gentilshommes, et en outre
des griffonnis. Ils sont sur trois rangs.
Premier rang du haut, deux gentilshommes, ou plutôt la même esquisse
deux fois. Il est vu de face, une jambe en avant, l'autre en retraite. II a le
poing droit sur la hanche, il porte le chapeau à larges bords, orné de plumes,
le grand collet plat de chemise, le pourpoint à épaulettes, les hauts-de-chausses
bouffants à nœuds de rubans aux genoux, l'épée au côté, le manteau bandou-
lière de l'épaule gauche à la hanche droite.
Ce dessin, simple contour sans être ombré, est exécuté au crayon noir.
Deuxième rang au milieu. Un gentilhomme seul, vu de profil, le bras droit
tendu horizontalement s'appuyant sur une canne. Chapeau à larges bords et à
plume, grand collet plat de chemise, pourpoint court à épaulettes, hauts-de-
chausses bouffants, manteau jeté sur l'épaule gauche.
Dessin d'une extrême finesse, au crayon noir, retouché avec quelques traits
à la sanguine.
Auprès est un gentilhomme à peine esquissé, dont on ne distingue qu'une
jambe à la sanguine.
A côté on observera des études de jambes, l'une d'un mollet, l'autre d'une
jambe d'un écorché, ce qui démontre jusqu'où Callot portait la recherche des
études.
Troisième rang inférieur. Le premier gentilhomme, dans le coin à la droite
du regardant, vu de profil, le bras tendu horizontalement, appuyé sur sa canne,
n'est autre chose qu'un croquis plus grossier du gentilhomme si finement dessiné
du rang du milieu déjà décrit plus haut, exécuté à la sanguine et au crayon
noir mélangés.
Viennent après, dans le même rang inférieur, deux gentilshommes sem-
blables, car ils sont la double répétition du même modèle refait avec plus de
soin. Ils sont vus de trois quarts, tant de corps que de visage, et paraissent
marcher pesant sur la jambe droite, et tirant la jambe gauche qu'ils allongent.
Ils sont vêtus du costume identique, du chapeau à plumes, du grand collet plat
de chemise, du manteau descendant à mi-cuisse, des hauts-de-chausses bouf-
fants noués au genou, et portent l'épée en verrouil. Celui grossièrement esquissé
est à la sanguine, avec quelques traits au crayon noir, et son voisin, plus délica-
tement exécuté, est au crayon noir avec quelques traits de sanguine.
Les griffonnis informes sont à la sanguine.
Nous répéterons ici notre remarque faite sur le dessin décrit précédemment,
que Callot achevait à peine ses jambes et ses pieds pour ne s'occuper que de la
justesse du mouvement et de la cambrure du jarret. Dimensions de la feuille
entière : Hauteur, om,2}6\ largeur 0"',i84. Fait partie de l'ancien fonds Médicis
de la collection des dessins du musée des Offices. N* 16 du classement actuel.
A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlot Pini.
N° 95. — Cinq figures sur une même feuille. Gentilshommes.
i. Voir l'Art, i' Année, tome IV, pages 286 et 509, et y année, tome Ier, pages 39, 138 et 161, tome II, page 92.
Tome IX.
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TROIS CENT QUARANTE- TROIS DESSINS DE JACQUES CALLOT,
DE LA COLLECTION DE LA GALERIE DES OFFICES DE FLORENCE ET DE COLLECTIONS PARTICULIERES,
DÉCRITS ET MESURÉS AVEC NOTICE ET ÉCLAIRCISSEMENTS.
(suite)1
POCHADES EN UNE MINUTE
Nous nous servons exprès de cette expression pour caractériser ce genre
rapide de dessin où Callot se montre sous un aspect nouveau qui met les con-
naisseurs dans le secret d'un de ses procédés. Aussi, sans tenir compte du
classement officiel qui a ses exigences différentes de notre point de vue, au lieu
de disperser ces dessins, notre description les réunit en un groupe particulier.
N° 86. — Un Turc. Vu de face, coitîé d'un turban avec une aigrette, vêtu
d'un cafetan et d'un manteau descendant jusqu'à la cheville. Porte une longue
barbe. Les pieds sont à peine exécutés.
Dessin en pochade, d'un crayon épais, légèrement ombre, à la sanguine, sur
papier octogone. Hauteur, om,o8j; largeur, o,n,o77. Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N» ioj du classement
actuel. A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.
>jo 87. — Gentilhomme vu de dos. Il a le poing droit sur la hanche, et tient
son chapeau à la main, la tête nue, et fort petite, n'est pas plus détaillée que si
c'était un œuf. Le collet de chemise est exagéré de grandeur. Le bras droit a
une manche pendante. Un ample manteau descendant jusqu'à la cheville couvre
le reste du corps. On aperçoit l'épée. Les jambes et les pieds ne sont qu'un trait
et ressemblent à des épingles.
Croquis en quatre coups de crayon rapides, à la sanguine, ombré. Hau-
teur, om,o88 ; largeur, om,oy2. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la collec-
tion des dessins du musée des Offices. N° 122 du classement actuel. A été pho-
tographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Finit
Ici nous envisageons Callot sous un nouvel aspect, en étudiant sa manière
d'enlever une pochade. En quatre coups de crayon il faisait d'abord le squelette,
l'aplomb, l'attitude, négligeant la tête et les pieds. Ses dessins soignés ne nous
livrent pas cette précieuse confidence, ("est ici que Callot est le plus curieux
à étudier, je dirai le plus instructif. Il n'y a rien dans ses pochades et pourtant
tout y est.
N* 88. — Gentilhomme vu de dos, le poing sur la hanche. Coiffé d'un cha-
peau à larges bords, orné d'une aigrette. Il est drapé par le travers du corps des
plis d'un manteau qui lui descend jusqu'au jarret. On aperçoit le bas de ses
hauts-de-chausses, noués au genou avec des rubans.
Croquis à la sanguine sur papier octogone, fait et ombré avec un crayon
épais. Hauteur, om,o88; largeur, om,o88. Fait partie de l'ancien fonds Médicis
de la collection des dessins du musée des Offices. N° 102 du classement actuel.
A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.
N° 89. — Trois gentilshommes, un vu de face, un de profil, un par derrière.
Composés pour études. Tous les trois ont la tête nue, des collets plats de linge
d'une grandeur un peu exagérée, d'amples manteaux qui leur descendent
jusqu'à la cheville. Celui du gentilhomme vu de face est jeté sur une épaule, en
sorte que l'on aperçoit son pourpoint court et ses hauts-de-chausses bouffants
serrés aux genoux. Il étend horizontalement le bras droit. Sous les manteaux
sont les rapières. Ces personnages sont de rapides croquis en quatre coups de
crayon. Leur stature semble démesurée et singulièrement allongée.
Croquis à la sanguine. Hauteur, om,o88; largeur, om,io5. Fait partie de
l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N* 92
du classement actuel. A été photographié dans le recueil des Callot publié par
M. Carlo Pini.
N° 90. — Deux gentilshommes semblables aux trois précédemment décrits,
c'est-à-dire d'une stature démesurément allongée, avec des têtes nues trop
petites qui semblent des têtes d'épingles, et avec les amples manteaux qui leur
descendent jusqu'à la cheville. L'un est vu de dos et l'autre de profil. En ce
dessin-ci les tètes nues sont néanmoins un peu mieux indiquées. Quant à l'en-
semble, il participe toujours de ce croquis précipité en quatre coups de crayon,
où l'unique préoccupation de l'artiste a été de mettre bien d'aplomb les attitudes
de la charpente humaine. Aussi ces deux pièces ont-elles de l'analogie puis-
qu'elles émanent d'un procédé identique d'exécution, et que la présente pièce
n'est que le revers de la feuille où sont tracés les trois gentilshommes.
Dessin à la sanguine. Les dimensions sont nécessairement les mêmes que
celles du recto de la feuille puisqu'elles en sont le verso. C'est-à-dire qu'elles
sont en hauteur om,o88 ; en largeur, 0M,toy, Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N° 92 du classement
actuel. N'a pas «té photographié.
N° 91. — Un gentilhomme suivi d'un autre. Le premier, vu de profil, tête
nue, a le cou entouré d'une collerette de linge, plate, et le corps couvert d'un
ample manteau qui lui descend jusqu'au mollet et que soulève tant soit peu son
épée. Il tient son chapeau à la main. Le second gentilhomme, vu de face, a la
tête découverte et ressemble au précédent pour le costume, sauf que le bras
droit est laissé libre de ses mouvements, et que les plis d'un des pans sont jetés
sur le bras gauche. Il tient également son chapeau à la main. Cette pochade est
du genre de celles où l'artiste ne se proposait d'autre but que de bien saisir
l'ensemble et l'aplomb d'une personne. Il en résulte des têtes trop petites, sou-
vent inachevées, non plus que les pieds, et des corps beaucoup trop allongés.
Croquis à la sanguine, à peine ombré. Hauteur, om,o88 ; largeur om,o98.
Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins du musée des
Offices. N° 94 du classement actuel. A été photographié dans le recueil des
Callot publié par M. Carlo Pini.
N* 92. — Un gentilhomme, vu de face, fait le geste de vouloir tirer son
épée sur la garde de laquelle il porte la main. La tête et le chapeau sont à peine
indiqués. Le collet plat de la chemise, raide, amidonné, en fer à cheval, est d'une
grandeur exagérée. Il porte un pourpoint finissant à la taille, avec des manches
pendantes, courtes et mesquines. Ses hauts-de-chausses bouffants sont noués au
genou. Ses jambes finissent à rien par des pieds presque invisibles. Il n'a point
de manteau.
Ce dessin est au crayon noir, lestement esquissé en quelques coups de
crayon, et cependant il est ombré. Hauteur, o"\09j ; largeur, om,o<îj. Il fait
partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins du musée des
offices. N° 1 j7 du classement actuel. Il a été photographié dans le recueil des
Callot publié par M. Carlo Pini.
N° 93. — Un gentilhomme se promenant. Vu de profil, mais la tête tournée
en trois quarts. Le pied droit ert avant, il est coiffé d'un chapeau orné d'un
bouquet de plumes. Grand collet plat de chemise. Il est enveloppé d'un man-
teau qui lui descend jusqu'aux genoux, mais dont il sort le bras droit et le
coude avec lesquels il en serre le pan contre sa poitrine.
Pochade au crayon noir, en quatre coups de crayon rapides, et ombrée
légèrement. Hauteur, o'",072; largeur, om,o)?. Fait partie de l'ancien fonds
Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N° 136 du classe-
ment actuel. A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo
Pini.
N° 94. — Sept figures sur une même feuille, gentilshommes, et en outre
des griffonnis. Ils sont sur trois rangs.
Premier rang du haut, deux gentilshommes, ou plutôt la même esquisse
deux fois. Il est vu de face, une jambe en avant, l'autre en retraite. II a le
poing droit sur la hanche, il porte le chapeau à larges bords, orné de plumes,
le grand collet plat de chemise, le pourpoint à épaulettes, les hauts-de-chausses
bouffants à nœuds de rubans aux genoux, l'épée au côté, le manteau bandou-
lière de l'épaule gauche à la hanche droite.
Ce dessin, simple contour sans être ombré, est exécuté au crayon noir.
Deuxième rang au milieu. Un gentilhomme seul, vu de profil, le bras droit
tendu horizontalement s'appuyant sur une canne. Chapeau à larges bords et à
plume, grand collet plat de chemise, pourpoint court à épaulettes, hauts-de-
chausses bouffants, manteau jeté sur l'épaule gauche.
Dessin d'une extrême finesse, au crayon noir, retouché avec quelques traits
à la sanguine.
Auprès est un gentilhomme à peine esquissé, dont on ne distingue qu'une
jambe à la sanguine.
A côté on observera des études de jambes, l'une d'un mollet, l'autre d'une
jambe d'un écorché, ce qui démontre jusqu'où Callot portait la recherche des
études.
Troisième rang inférieur. Le premier gentilhomme, dans le coin à la droite
du regardant, vu de profil, le bras tendu horizontalement, appuyé sur sa canne,
n'est autre chose qu'un croquis plus grossier du gentilhomme si finement dessiné
du rang du milieu déjà décrit plus haut, exécuté à la sanguine et au crayon
noir mélangés.
Viennent après, dans le même rang inférieur, deux gentilshommes sem-
blables, car ils sont la double répétition du même modèle refait avec plus de
soin. Ils sont vus de trois quarts, tant de corps que de visage, et paraissent
marcher pesant sur la jambe droite, et tirant la jambe gauche qu'ils allongent.
Ils sont vêtus du costume identique, du chapeau à plumes, du grand collet plat
de chemise, du manteau descendant à mi-cuisse, des hauts-de-chausses bouf-
fants noués au genou, et portent l'épée en verrouil. Celui grossièrement esquissé
est à la sanguine, avec quelques traits au crayon noir, et son voisin, plus délica-
tement exécuté, est au crayon noir avec quelques traits de sanguine.
Les griffonnis informes sont à la sanguine.
Nous répéterons ici notre remarque faite sur le dessin décrit précédemment,
que Callot achevait à peine ses jambes et ses pieds pour ne s'occuper que de la
justesse du mouvement et de la cambrure du jarret. Dimensions de la feuille
entière : Hauteur, om,2}6\ largeur 0"',i84. Fait partie de l'ancien fonds Médicis
de la collection des dessins du musée des Offices. N* 16 du classement actuel.
A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlot Pini.
N° 95. — Cinq figures sur une même feuille. Gentilshommes.
i. Voir l'Art, i' Année, tome IV, pages 286 et 509, et y année, tome Ier, pages 39, 138 et 161, tome II, page 92.
Tome IX.
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