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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Tardieu, Charles: Le salon de Paris 1877, [7], les récompenses
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0305

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LE SALON DE PARIS

1877

LES RÉCOMPENSES
IIP

ous en sommes aux mentions honorables de
la peinture. La liste en est longue; nous n'a-
vons fait que l'entamer en nous arrêtant devant
l(X l'Adoration des Mages, de M. Paul Bréham;
et la sculpture nous appelle. On nous excusera
donc de nous hâter.

Ce n'est pas que cette liste ne prête à
certains étonnements. Par exemple, on a peine
à concevoir qu'un paysagiste aussi calé que
M. Léonce Chabry, qu'on nous passe l'expres-
sion, un artiste qui expose depuis une ving-
taine d'années, ou peu s'en faut, et dont le
talent solide est attesté par mainte toile appré-
ciée des connaisseurs, arrive aujourd'hui seu-
lement à une simple mention honorable, à
l'ancienneté en quelque sorte, et en compa-
Lcttre de Miteii;3. gnie de jeunes conscrits pleins d'avenir sans

doute, mais d'un avenir problématique, auquel il reste beaucoup à faire pour rattraper le
peintre de la Gorge du Riou-Mayou, à Tramesaïgue (Hautes-Pyrénées).

Il n'y a évidemment aucune comparaison à établir entre ce paysage de M. Chabry et ceux
de MM. Émile Le Marié des Landelles et Jules Ferry, mentionnés aussi honorablement que le
sien. Le tableau de chasse de son compatriote M. Jules Ferry, Bordelais comme lui, rappelle les
hivers forestiers auxquels se plaisait M. Chabry à ses débuts, et le souvenir est d'un bon augure
pour le jeune peintre; ses Bêtes de compagnie poussées par la traque remiseront peut-être un jour
en quelque gorge de Tramesaïgue, nous le leur souhaitons de grand cœur. Les Bords de l'Aven
(Finistère), de M. Le Marié, ne sont pas sans mérite; les arbres ont de la tournure, mais la toile
est médiocrement aérée, et la pratique du peintre laisse encore beaucoup à désirer. Ces deux
paysages donnent des espérances, mais il est presque dérisoire- de mettre sur la même ligne le
tableau de M. Chabry.

En effet, nous sommes ici en présence d'une œuvre mûre et forte, et non pas seulement
d'une des meilleures mentions honorables de la peinture, mais d'un des paysages les plus remar-
quables du Salon. Le site est sévère et triste, poétique par sa sévérité même, l'atmosphère
étouffée et pesante, le sol aride; c'est une retraite d'anachorète ou un asile pour les touristes
égarés; la chapelle qui se dresse dans le fond, au pied de la montagne, dépend sans doute de
quelque congrégation hospitalière. Pas de séduction banale dans ce lieu sombre, sauvage et nu,
qui n'est pas fait pour inspirer les mélodistes du paysage ou pour ravir les amants de la belle

î. Voir l'Art, y année, tome ii, pages 121, 145, 169, 195, 217 et 247.
2. Voir l'Art, 5" année, tome ii, pages 217 et 247.

j. Tirée de VAlfabeto in sogno, exemplareper disegnare, di Giuseppe M" Mitelli, pittore Bolognese. MDCLXXXIII.
 
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