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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Japonisme: conférences de M. Burty
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Exposition de portraits nationaux:à l'exposition universelle de 1878
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0137

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J APONISM E

CONFERENCES DE M. BURTY

Notre collaborateur M. Philippe Burty a donné dernière-
ment deux conférences sur le Japon. Déjà nos lecteurs ont pu
se rendre compte de sa compétence en cette matière1. Le Japon
ancien et le Japon moderne, tel était le titre de la première con-
férence, titre déterminé par les conditions nouvelles qu'a faites à
ce pays la révolution politique et sociale de 1868. L'honorable
conférencier n'a pas insisté sur le tableau confus, pour nous
autres Européens, qu'offre en ce moment une société qui a
passé d'une forme féodale à une forme constitutionnelle, où les
princes sont devenus des préfets appointés, où la classe des
Samura'è, trop nombreuse pour les cadres d'officiers de la nou-
velle armée, se trouve dans un état d'inaction redoutable.

Son but, d'ailleurs, n'était point de faire une leçon d'his-
toire, mais de dégager des faits historiques et géographiques les
faces caractéristiques du génie de ce peuple. L'art, un art élé-
gant, robuste, varié, intelligent, en est une des plus hautes
manifestations. L'arrivée des étrangers, la commande commer-
ciale en changent notablement l'expression. Mais cependant les
expositions de Vienne et de Philadelphie ont montré, alors que
l'extrême Orient est depuis longtemps endormi dans la routine,
des produits conçus dans le goût moderne, et encore d'une
exécution supérieure. Le Japon joue donc, à l'extrémité du
monde, un rôle analogue à celui de la France, dans le rajeunis-
sement perpétuel de l'invention ou de l'adaptation des modèles
antérieurs.

M. Burty s'est occupé surtout du Japon ancien, comme on
dirait ici de la France qui finit avec le xvine siècle. Il a parlé de
la céramique, des ivoires sculptés avec un art infini, de l'emploi
varié des métaux et des patines, du papier, des étoffes, etc.,
cherchant surtout à expliquer la signification des sujets religieux,
poétiques, familiers, guerriers, qui reviennent sans cesse sous le
pinceau des artistes, puisant dans les romans et les poésies qui
ont été traduits, dans les matériaux qu'il a patiemment et abon-
damment ramassés depuis quinze ans. Les longues guerres des
familles rivales de Taïra et de Genzi lui ont fourni les épisodes
qui caractérisent ce peuple, les armes, la poésie, la femme.

M. Burty a intéressé vivement son auditoire en traçant sur
le tableau une carte du Japon, en montrant la race Aïno, descen-

dant par le nord du continent asiatique, et une race jaune
d'origine inconnue, débarquant de l'ouest sur les côtes des
grandes îles, et refoulant la population primitive. Le Japon,
longue épine dorsale d'un soulèvement volcanique, baigné par
le tiède courant équatorial, a les montagnes qui font le carac-
tère libre, les côtes poissonneuses qui font l'esprit sain, le riz qui
fait le ventre sobre, les courtes neiges du printemps qui font
les nerfs subtils. La neige couvrant légèrement les fleurs est
un sujet poétique familier au pinceau japonais. L'observation
directe de la nature animée, — les oiseaux, les fleurs, le bam-
bou, les jeux d'enfants, — fait au Japon une place à part et tout
à fait supérieure dans le classement des modes esthétiques
propres aux différentes races qui ont brillé dans les arts en
quelque temps que ce soit. Le Japon exerce en ce moment sur
la France et l'Angleterre une influence utile.

Sieboldt en approchant des côtes pèche des serpents de mer.
Hubner vit un vol de papillons s'abattre sur le pont'de son pa-
quebot. Le monstre et le papillon, telles sont les deux formes
extrêmes qui caractérisent cet art imaginatif et sensuel.

Dans sa deuxième conférence, M. Burty a lu et commenté
le roman traduit par M. Turettini, de Genève, Komati et Sakitçi,
ou la Rencontre de deux nobles cœurs dans cette pauvre exis-
tence. Ce roman, écrit vers 1820, par Riutéi Tanefico, est très-
vif et très-gai, bien moins dans la manière des histoires senti-
mentales et ridiculement chevaleresques qui florissaient alors
en Europe, que sur le mode vif et actionné de Dumas père.
L'héroïne est une petite chanteuse de maison de thé. Le prolo-
gue offre une scène des temps féodaux très-caractéristique, une
scène de chasse où s'engage entre les suivants d'un haut sei-
gneur une discussion sur le sens d'un morceau de poésie. Cha-
cun des paragraphes a été, pour le conférencier, l'occasion de
digressions sur l'histoire, la géographie, les mœurs du Japon qui
ont paru intéresser vivement l'auditoire.

Une troisième conférence sera consacrée aux guerres qui, du
xne au xvc siècle, éclatèrent entre les maisons rivales des Genzi et
des Taïra, et sont absolument analogues, dans le détail comme
dans les péripéties, aux guerres de la Rose blanche et de la Rose
rouge.

EXPOSITION DE PORTRAITS NATIONAUX

A L'EXPOSITION UN

Une décision ministérielle du 17 avril institue dans le palais
du Champ-de-Mars une exposition de portraits nationaux, et
charge la commission de l'inventaire des richesses d'art de la
France, de l'organisation de cette exposition.

Voici le règlement de cette exposition :

Art. ior. Une exposition de portraits nationaux aura lieu au
palais du Champ-de-Mars pendant la durée de l'Exposition
universelle internationale de 1878; elle sera placée dans la pre-
mière des grandes galeries consacrées aux beaux-arts. Construit
en pierre et soigneusement aménagé, ce bâtiment présentera
toutes les garanties désirables au point de vue de la sécurité des
objets qui y seront exposés.

Art. 2. La commission de l'inventaire des richesses d'art de
1. Voir l'Art, I" année, tome II, pages 1 et 337.

IVERSELLE DE 1878

la France, instituée près le ministère de l'instruction publique et
des beaux-arts, est chargée de l'organisation de cette exposition
ainsi que de l'admission des œuvres destinées à y figurer.

Art. 3. Pourront figurer à l'exposition des portraits natio-
naux les œuvres d'art se rattachant aux genres indiqués ci-
après :

i° Peinture;

20 Dessin, aquarelle, pastel, miniature, émaux;

30 Sculptures, bustes, statuettes, médaillons, cires, camées
et pierres gravées.

Art. 4. Les œuvres d'art dont la commission aura sollicité
elle-même le prêt seront transportées aux frais du commissariat
général (emballage compris) et retournées de même sans frais,
après la clôture de l'Exposition.
 
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