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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Fétis, Édouard: Les portraits historiques de M. Gallait au sénat belge
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0209

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LES PORTRAITS HISTORIQUES DE M. G ALLAIT

AU SÉNAT BELGE

'est une excellente idée qu'a eue le
^Jj )! Sénat belge de faire orner de peintures
la salle de ses séances. L'ensemble du
^sfrw' plan conçu pour la réalisation de ce
projet comprend trois grands tableaux et
lâMf quinze portraits en pied. L'exécution des
^Sp portraits a été confiée à M. Louis
j Gallait qui avait, depuis longtemps, ac-
[ cepté cette tâche importante dont l'achè-
I vement s'est fait attendre à cause du

........j grand nombre d'engagements pris par

; l'artiste. M. Gallait s'est enfin mis à
j l'œuvre, décidé à ne plus interrompre

........j son travail, qui sera probablement ter-

.égk; miné dans le courant de cette année.
vÊÉS;. Est-ce seulement à titre de déco-

MÊjw;-. ration que les sénateurs belges ont com-
mandé ces peintures, ou bien ont-ils
pensé qu'il était bon que les membres
IpJ j); des assemblées chargées de veiller à la
"""" chose publique eussent sous les yeux
l'image des grands hommes qui se sont
illustrés par des services rendus au pays? Une telle pensée, celle d'exposer aux regards des magis-
trats, dans le lieu de leurs réunions habituelles, des peintures dont les sujets soient de nature à
leur inspirer le sentiment du devoir, une telle pensée, dis-je, n'est pas nouvelle en Belgique. Il
était jadis d'usage, dans ce pays, d'orner les salles des séances des conseils communaux de tableaux
représentant des actions propres à inspirer l'amour de la justice. Ce fut pour se conformer à cette
tradition que les magistrats de Bruxelles commandèrent à Roger Wanderweyden les grandes pages
qui passaient pour ses chefs-d'œuvre, qui ont disparu, ayant sans cloute été détruites lors du
bombardement de Bruxelles en 169), et dont on a cru trouver des reproductions dans les tapis-
series de Berne provenant des dépouilles de Charles le Téméraire. Les sujets de ces peintures
étaient l'empereur romain Trajan, faisant mettre à mort un de ses soldats qui a tué le fils d'unê
pauvre veuve, et Herkinbalde Burban, autrement dit Archambaud, comte de Bourbon, tuant de sa
propre main son neveu pour le punir d'avoir fait violence à une jeune fille. Les deux superbes
tableaux de Stuerbout qui sont aujourd'hui au musée de Bruxelles et qui représentent deux épisodes
d'une légende intitulée la Justice de l'empereur Othon, ont la même origine. C'est pour être placés
dans la salle du conseil de l'hôtel de ville de Louvain qu'ils furent peints en 1468. Si ces deux
exemples ne suffisaient pas, on en pourrait citer bien d'autres. L'idée de l'influence morale des
arts n est donc pas une nouveauté, une invention de notre temps, comme on affecte de le croire.
Nos pères appliquaient cette idée naïvement; nous y mettons des prétentions philosophiques, voilà
toute la différence.

Tome IX. -,

• "T

Lettre manuscrite tirée d'une bible de Charles le Chauve (ix' siècle).
 
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