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Courriers des Ètats-Unis
DOI Artikel:Les médailles du salon
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214 L'A
certains effets, certains aspects poe'tiques de la nature, sont ren-
dus non sans charme par des artistes qui se plaisent aux acci-
dents et aux exceptions ; mais il en est bien peu qui osent inter-
préter quelque site simple et sans intérêt apparent, bien peu
surtout qui réussissent à le rendre tel qu'il est. Ils ont pour la
plupart une propension à l'extraordinaire ; ils recherchent les
moments bizarres, les caprices de la nature, et parfois ils obtien-
nent une sensation agréable ou saisissante, mais toujours éphé-
mère. Il est bien rare que les oeuvres de ce genre conservent
leur intérêt, à plus forte raison qu'elles en prennent davantage
avec le temps.
Cette tendance paraît maintenant abandonnée, et nos paysa-
gistes, sans sacrifier à un matérialisme vulgaire les éléments
poétiques de l'art, sans passer des excès de l'imagination aux
exagérations de cette exactitude rigoureuse et plate qui est la
négation même de l'art, témoignent d'une connaissance plus
profonde des véritables exigences du paysage, et serrent la réa-
lité de plus près.
J'abuserais de l'espace que vous voulez bien mettre à ma
disposition si je me livrais à de longues descriptions. Je me bor-
nerai à citer quelques tableaux qui me paraissent particulière-
ment remarquables.
Voici, à mon sens, les meilleurs paysages de l'exposition :
Automne et l'Enclos, par George Inness;
L'Hiver dans les montagnes et Feuillage d'automne, par
Jervis Me Entée ;
Les Cèdres et l'Entrée du désert, par R. Swain Gifford ;
La Rivière de Connecticut, par J. B. Bristol;
Le Soir dans les bois et le Matin dans les bois, par W. Whit-
tredge ;
Automne, par S. R. Gifford;
Le Lac George ; îles Harbour, par H. W. Robbins.
La Roche aux mouettes, par W. T. Richards",
Le Port d'Alger en plein soleil, par Samuel Coleman;
Paysage, par A. H. Wyant;
Rivière, par Arthur Quartley ;
Au bord du détroit de Long Island, par R. W. Hubbard.
Soleil couchant sur la baie de Fundy, par J. C. Nicoll;
Automne, par C. H. Meller;
La Pyramide de Sakkarah, par Lockwood de Forest.
Les plus beaux paysages sont ceux de M. Inness que j'ai
cités en première ligne. Immédiatement après ce grand artiste, —
car M. Inness mérite ce titre, — il faut placer MM. Me Entée et
Whittredge.
Les tableaux de genre les plus dignes d'attention sont :
Le Vagabond et Sauve-qui-peut, par Eastman Johnson ;
RT.
Une Blanchisserie en Bretagne, par Edgar M. Ward;
La Tonte des moutons dans les montagnes de la Bavière,
par Walter Shirlaw ;
La Réponse du cor, par Winslow Homer;
Le Jeune Franklin apprenti typographe, par E. W. Perry ;
La Cruche cassée et une Main secourable, parW. M. Chase;
La Réprimande, par Miss Emily Sartain ;
La Petite Bonne d'enfants, par Miss Cornelia Conant;
Le Sabotier, par Edgar E. Ward.
Parmi les portraits et les tableaux de §tyle, il en est quelques-
uns d'un réel mérite. Ce sont :
Parke Godwin, par Thomas Le Clear;
L'Évêque Beckwith, de Géorgie, par Thomas Hicks;
Portrait d'une jeune femme et d'une jeune fille lisant, par
Benjamin C. Porter;
Portrait de femme, par Daniel Huntington ;
Œnone et Vénus, par Henry A. Loop.
L'œuvre de M. Loop est véritablement admirable.
Il y a aussi à signaler quelques bons intérieurs, notamment :
La Salle du Sénat dans le palais des Doges, par George
H. Jewell;
Une Vieille Maison de la Nouvelle-Angleterre, par W. Whit-
tredge ;
L'Église Saint-Marc à Venise, par B. C. Porter.
MM. W. H. Beard et J. H. Beard ont de caractéristiques
peintures d'animaux.
Il faut citer aussi dans ce genre : Pâturage, ciel couvert, par
A. H. Thayer, et une Course pour la vie, par R. M. Shurtlefl,
deux tableaux excellents; Retour de l'abreuvoir, bonne peinture
de bétail par J. A. Oertel.
Les Chrysanthèmes de W. C. Bauer, les Fleurs des champs
de E. C. Lambdin, et les Fleurs aquatiques de Miss Fidelia
Bridges sont bien rendues.
M. Morston Ream expose un beau tableau de fruits, le seul
qui mérite d'être signalé.
Il y a quelques bons dessins à l'exposition, mais on a beau-
coup de peine à les voir. On peut en dire autant de quelques
peintures d'un vrai mérite qui avaient droit à une meilleure
place. Aussi n'épargne-t-on pas le Comité de placement.
Le contingent de la sculpture est pauvre, au double point de
vue de la qualité et de la quantité.
Le catalogue de l'exposition est illustré cette année de
107 photogravures qui, à l'exception de six, reproduisent en fac-
similé des dessins faits par les artistes d'après leurs œuvres.
HORATIO N. POWERS.
LES MEDAILLES DU SALON
Les différents jurys de l'exposition des artistes vivants se
sont réunis, le 22 mai, au Palais de l'Industrie pour procéder à
la distribution des récompenses accordées à l'occasion du Salon
de 1877.
Toutes les sections du jury, réunies en assemblée générale,
ont d'abord statué sur le Prix du Salon, qui a été décerné à
M. Henri Peinte, sculpteur, auteur du Sarpédon (n° 4061 du
catalogue).
Les jurys, également réunis en assemblée générale, ont
décidé ensuite que deux médailles d'honneur seront conférées :
l'une à M. Jean-Paul Laurens, auteur de la Mort de Marceau,
l'autre à M. Henri Chapu, qui a exposé la Pensée (n° 3643) et la
statue de Berryer (n° 3644).
Les différentes sections ont tenu ensuite des séances séparées
pour l'attribution des médailles et mentions honorables ; mais
les délibérations n'ont pu être terminées et ont été remises au
vendredi 25 mai, sauf les médailles de gravure qui ont été décer-
nées comme suit :
1™ médaille. — Redlich (eau-forte : le Sermon de Skarga,
d'après M. Matejko). 7 voix.
2'- médaille. — Laguillermie (eau-forte : Gulliver dans Vile
de Lilliput, d'après M. Vibert). 5 voix.
2e médaille. — Levasseur (gravure au burin : le Ravisse-
ment de saint Paul, d'après le Poussin). 7 voix.
3'' médaille. — Jacquet (Achille) (gravure au burin : le Cou-
rage militaire, d'après M. Paul Dubois). 6 voix.
3» médaille. — M. Boilvin (dix eaux-fortes pour une édition
de Rabelais). 4 voix.
3" médaille. — Thiriat (douze gravures au burin pour
l'Illustration, l'Art et le Magasin pittoresque). 6 voix.
3e médaille. — Lamotte (deux gravures au burin : Saint
Jean le Précurseur, d'après M. Perrault, et le Marché des Inno-
cents, d'après M. Bayard). 6 voix.
certains effets, certains aspects poe'tiques de la nature, sont ren-
dus non sans charme par des artistes qui se plaisent aux acci-
dents et aux exceptions ; mais il en est bien peu qui osent inter-
préter quelque site simple et sans intérêt apparent, bien peu
surtout qui réussissent à le rendre tel qu'il est. Ils ont pour la
plupart une propension à l'extraordinaire ; ils recherchent les
moments bizarres, les caprices de la nature, et parfois ils obtien-
nent une sensation agréable ou saisissante, mais toujours éphé-
mère. Il est bien rare que les oeuvres de ce genre conservent
leur intérêt, à plus forte raison qu'elles en prennent davantage
avec le temps.
Cette tendance paraît maintenant abandonnée, et nos paysa-
gistes, sans sacrifier à un matérialisme vulgaire les éléments
poétiques de l'art, sans passer des excès de l'imagination aux
exagérations de cette exactitude rigoureuse et plate qui est la
négation même de l'art, témoignent d'une connaissance plus
profonde des véritables exigences du paysage, et serrent la réa-
lité de plus près.
J'abuserais de l'espace que vous voulez bien mettre à ma
disposition si je me livrais à de longues descriptions. Je me bor-
nerai à citer quelques tableaux qui me paraissent particulière-
ment remarquables.
Voici, à mon sens, les meilleurs paysages de l'exposition :
Automne et l'Enclos, par George Inness;
L'Hiver dans les montagnes et Feuillage d'automne, par
Jervis Me Entée ;
Les Cèdres et l'Entrée du désert, par R. Swain Gifford ;
La Rivière de Connecticut, par J. B. Bristol;
Le Soir dans les bois et le Matin dans les bois, par W. Whit-
tredge ;
Automne, par S. R. Gifford;
Le Lac George ; îles Harbour, par H. W. Robbins.
La Roche aux mouettes, par W. T. Richards",
Le Port d'Alger en plein soleil, par Samuel Coleman;
Paysage, par A. H. Wyant;
Rivière, par Arthur Quartley ;
Au bord du détroit de Long Island, par R. W. Hubbard.
Soleil couchant sur la baie de Fundy, par J. C. Nicoll;
Automne, par C. H. Meller;
La Pyramide de Sakkarah, par Lockwood de Forest.
Les plus beaux paysages sont ceux de M. Inness que j'ai
cités en première ligne. Immédiatement après ce grand artiste, —
car M. Inness mérite ce titre, — il faut placer MM. Me Entée et
Whittredge.
Les tableaux de genre les plus dignes d'attention sont :
Le Vagabond et Sauve-qui-peut, par Eastman Johnson ;
RT.
Une Blanchisserie en Bretagne, par Edgar M. Ward;
La Tonte des moutons dans les montagnes de la Bavière,
par Walter Shirlaw ;
La Réponse du cor, par Winslow Homer;
Le Jeune Franklin apprenti typographe, par E. W. Perry ;
La Cruche cassée et une Main secourable, parW. M. Chase;
La Réprimande, par Miss Emily Sartain ;
La Petite Bonne d'enfants, par Miss Cornelia Conant;
Le Sabotier, par Edgar E. Ward.
Parmi les portraits et les tableaux de §tyle, il en est quelques-
uns d'un réel mérite. Ce sont :
Parke Godwin, par Thomas Le Clear;
L'Évêque Beckwith, de Géorgie, par Thomas Hicks;
Portrait d'une jeune femme et d'une jeune fille lisant, par
Benjamin C. Porter;
Portrait de femme, par Daniel Huntington ;
Œnone et Vénus, par Henry A. Loop.
L'œuvre de M. Loop est véritablement admirable.
Il y a aussi à signaler quelques bons intérieurs, notamment :
La Salle du Sénat dans le palais des Doges, par George
H. Jewell;
Une Vieille Maison de la Nouvelle-Angleterre, par W. Whit-
tredge ;
L'Église Saint-Marc à Venise, par B. C. Porter.
MM. W. H. Beard et J. H. Beard ont de caractéristiques
peintures d'animaux.
Il faut citer aussi dans ce genre : Pâturage, ciel couvert, par
A. H. Thayer, et une Course pour la vie, par R. M. Shurtlefl,
deux tableaux excellents; Retour de l'abreuvoir, bonne peinture
de bétail par J. A. Oertel.
Les Chrysanthèmes de W. C. Bauer, les Fleurs des champs
de E. C. Lambdin, et les Fleurs aquatiques de Miss Fidelia
Bridges sont bien rendues.
M. Morston Ream expose un beau tableau de fruits, le seul
qui mérite d'être signalé.
Il y a quelques bons dessins à l'exposition, mais on a beau-
coup de peine à les voir. On peut en dire autant de quelques
peintures d'un vrai mérite qui avaient droit à une meilleure
place. Aussi n'épargne-t-on pas le Comité de placement.
Le contingent de la sculpture est pauvre, au double point de
vue de la qualité et de la quantité.
Le catalogue de l'exposition est illustré cette année de
107 photogravures qui, à l'exception de six, reproduisent en fac-
similé des dessins faits par les artistes d'après leurs œuvres.
HORATIO N. POWERS.
LES MEDAILLES DU SALON
Les différents jurys de l'exposition des artistes vivants se
sont réunis, le 22 mai, au Palais de l'Industrie pour procéder à
la distribution des récompenses accordées à l'occasion du Salon
de 1877.
Toutes les sections du jury, réunies en assemblée générale,
ont d'abord statué sur le Prix du Salon, qui a été décerné à
M. Henri Peinte, sculpteur, auteur du Sarpédon (n° 4061 du
catalogue).
Les jurys, également réunis en assemblée générale, ont
décidé ensuite que deux médailles d'honneur seront conférées :
l'une à M. Jean-Paul Laurens, auteur de la Mort de Marceau,
l'autre à M. Henri Chapu, qui a exposé la Pensée (n° 3643) et la
statue de Berryer (n° 3644).
Les différentes sections ont tenu ensuite des séances séparées
pour l'attribution des médailles et mentions honorables ; mais
les délibérations n'ont pu être terminées et ont été remises au
vendredi 25 mai, sauf les médailles de gravure qui ont été décer-
nées comme suit :
1™ médaille. — Redlich (eau-forte : le Sermon de Skarga,
d'après M. Matejko). 7 voix.
2'- médaille. — Laguillermie (eau-forte : Gulliver dans Vile
de Lilliput, d'après M. Vibert). 5 voix.
2e médaille. — Levasseur (gravure au burin : le Ravisse-
ment de saint Paul, d'après le Poussin). 7 voix.
3'' médaille. — Jacquet (Achille) (gravure au burin : le Cou-
rage militaire, d'après M. Paul Dubois). 6 voix.
3» médaille. — M. Boilvin (dix eaux-fortes pour une édition
de Rabelais). 4 voix.
3" médaille. — Thiriat (douze gravures au burin pour
l'Illustration, l'Art et le Magasin pittoresque). 6 voix.
3e médaille. — Lamotte (deux gravures au burin : Saint
Jean le Précurseur, d'après M. Perrault, et le Marché des Inno-
cents, d'après M. Bayard). 6 voix.