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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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La salle D'orange au Musée de la Haye
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0088

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LA SALLE D'ORANGE AU MUSÉE DE LA HAYE

Correspondance particulière de l'Art.

Depuis que M. J. K. J. de Jonge est chargé de la direction
du Cabinet royal de peinture à La Haye, ce muse'e a change' d'as-
pect et l'importance s'en est notablement accrue. Une nouvelle
salle est affecte'e aux portraits de princes de la maison d'Orange,
et de quelques personnages illustres qui se groupent autour
d'eux. L'hôtel du prince Johan Maurits, le Mauritshuis, où se
trouve ce musée, se prêtait déjà, du reste, à une salle d'Orange.
C'est ainsi qu'on a intitulé cette nouvelle collection. Elle se
compose de quelques portraits qui se trouvaient déjà parmi les
autres tableaux exposés, mais en premier lieu d'une quantité de
portraits remarquables qui avaient été jusqu'ici relégués aux
greniers. On y remarque d'abord un très-beau portrait du
prince Guillaume Ie'', le Taciturne. M. de Jonge a fait encadrer
convenablement ce portrait; le cadre contient en lettres dorées,
dont le type a été pris dans un livre de 1584, les inscriptions
suivantes ; en haut : « Mon Dieu, ayez pitié de mon âme ; mon
Dieu, ayez pitié de ce pauvre peuple », — paroles du prince
lorsqu'il tomba frappé par Balthasar Gérard, et telles qu'elles
ont été constatées dans les notules des États généraux, une
heure après sa mort.

En bas on lit : Willem, prince Van Oranien, geb. 1533,
vermd. 1584, c'est-à-dire : né en 1533, assassiné en 1584.

Autour de ce beau portrait bien caractéristique, digne d'un
Mierevelt, se groupent six autres, également sur cuivre, ceux
de ses fils, Philips Willem, Maurice et Frédéric-Henri, de sa
veuve Louise de Coligny.

C'était elle qui avait apporté de France le grand tableau
aussi beau que curieux qui orne ce même compartiment, et qui
représente les trois Coligny, fratres Colignii, — l'amiral Gas-
pard, le père de Louise de Coligny, et les autres frères, François,

et Odet le cardinal. Ils représentent les personnages exactement
comme dans l'estampe de Marc Duval, de 1579, reproduite
dans Y Histoire de France de Charton. Cette peinture, du plus
haut intérêt, vient en droite ligne des combles du musée où elle
est restée depuis une trentaine d'années.

Un peu plus loin on voit les portraits, grandeur naturelle
et en pied, de Frédéric-Henri, et de sa femme Amélie de Solms;
les portraits également de grandeur naturelle et en pied, du
grand électeur de Prusse et de son épouse Louise, fille de Fré-
déric-Henri ; ces deux derniers sont peints par Gérard Hon-
thorst; puis un grand portrait qui a beaucoup souffert, de Guil-
laume III, roi d'Angleterre ; ceux de Guillaume II, probable-
ment par Honthorst; de Johan Maurits, régent du Brésil, par de
Baen; ceux de l'amiral de Ruyter et de son fils, par Ferdinand
Bol; enfin une vingtaine de portraits par Johan von Rove Steyn,
bonnes peintures, sérieuses et simples et qui retracent les images
de Henri de Nassau, mort à la bataille du Mokcrheide en 1574,
(Ravesteyn l'a donc copié d'après une gravure ou un portrait
antérieur), du colonel Smelsink, etc. Tous ces guerriers, à la
taille robuste, aux ligures sévères ou joviales, portent des cui-
rasses, des échàrpes orange. C'est une collection remarquable
autant pour les physionomies que pour les costumes. Parmi les
vieilles toiles négligées, on a trouvé aussi deux grands portraits
fort intéressants, qui n'ont pas encore de destination, ce sont
ceux de Louis XIV, dans un splendide costume en dentelle
d'or, et celui de Marie-Thérèse.

La plupart de ces toiles étaient dans un état déplorable, mais
elles ont été restaurées très-habilement par M. Hopman, d'Am-
sterdam, qui s'est acquitté de sa tâche avec une grande con-
science.

ERRATA

Page 47. Chronique étrangère, i™ colonne, ligne 4 : au lieu de acheté à la vente Lewis, il faut : acheté sur les revenus du legs
Lewis ; ligne 8 : au lieu de demi-nature, il faut : à mi-corps; ligne 3 ;, au lieu de titulaire de la chaire des Beaux-Arts, fondation
Slade, il faut : titulaire du cours de peinture fondé par M. Slade; 2" colonne, ligne 13, au lieu de gravure, il faut : eau-forte.

Nécrologie. 2e colonne, ligne 41 : au lieu de M. Madon, il faut : M. Madou.

Le Directeur-Girant, EUGÈNE VÉRON.
 
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