Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

DOI Artikel:
Société de l'histoire de l'art franҫais: le triptyque du "buisson ardent"- Nicolas Froment$nElektronische Ressource
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0026

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
t

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE L'ART FRANÇAIS

LE TRIPTYQUE DU « BUISSON ARDENT »

NICOLAS FROMENT

j^T "^^^ W^^^p)- E 13 mars dernier avait lieu, dans la salle de la commission des
Jh^&FwS. monuments historiques, sous la présidence de M. le marquis de
Chennevières, directeur des Beaux-Arts, l'assemblée générale annuelle
des membres fondateurs de la Société de l'histoire de l'art français.

L'intérêt de la séance, après l'allocution fort applaudie du direc-
teur des Beaux-Arts, président d'honneur, a consisté dans l'exposé
des travaux de la Société pendant l'année 1876, présenté par M. de
Montaiglon, président du Comité.
Lettre de>an cousin, xvi« siècle. Parmi les documents dont M. de Montaiglon a annoncé la

publication dans le prochain volume des Nouvelles Archives de l'art
français, il en est un dont l'importance exceptionnelle n'a échappé à personne. Ce document donne
d'une manière authentique, indiscutable, le nom de l'auteur du fameux triptyque de la cathédrale
d'Aix, qui représente le Buisson ardent.

M. de Montaiglon, après avoir fait remarquer que l'opinion qui avait autrefois attribué la
paternité de cette œuvre de premier ordre au roi René était abandonnée depuis longtemps, a
passé en revue tous les grands peintres du xvc siècle auxquels les différents historiens de l'art
flamand ont voulu donner le triptyque d'Aix ; il en a enfin nommé le véritable auteur.

D'un compte authentique., conservé dans les archives des Bouches-du-Rhône, il résulte que le
Buisson ardent a été peint, vers 147), par un peintre jusqu'ici inconnu, nommé Nicolas
Froment. Les articles de ce compte, qui se complètent l'un l'autre de la manière la plus heu-
reuse, le nomment tantôt Nicolas, peintre^ d'Avignon, tantôt Nicolas Froment, d'Avignon. Son
véritable nom est donc Nicolas Froment, nom qui appartient plutôt au nord qu'au midi de la
France ; de plus, il était fixé à Avignon, où il exécuta, à l'occasion de fêtes données pour le roi
René, plusieurs travaux éphémères, décorations d'arcs de triomphe, écussons, etc.

Cette découverte ne va pas jusqu'à infirmer l'opinion de ceux qui attribuent à l'école flamande
le triptyque d'Aix. Il reste évident que le style et les procédés de la peinture se rapprochent bien
plus des écoles du Nord que de celles de l'Italie. Il est possible que Nicolas Froment, issu d'une
famille flamande, ait reçu ses premières leçons des élèves immédiats des Van Eyck, c'est même
très-probable. Mais, sans entrer dans le champ très-vaste des conjectures et des hypothèses, un
fait, considérable pour l'histoire de l'art, résulte des documents qui viennent d'être découverts : le
triptyque du Buisson ardent est du peintre jusqu'ici inconnu, Nicolas Froment, domicilié à
Avignon vers 147^.

Nous n'insisterons pas sur les autres parties du discours de l'honorable président. Nous
savons depuis longtemps comment la Société de l'histoire de l'art français s'acquitte de la tâche
qu'elle a entreprise et tous les services qu'elle a rendus et qu'elle rend chaque jour à l'histoire de
l'art et des artistes en France. Elle annonce la publication prochaine des Procès-Verbaux des
séances de l'ancienne Académie de peinture et de sculpture. Nous reviendrons sur cette impor-
tante collection, dont le premier volume paraîtra dans quelques jours.
 
Annotationen