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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Lettres anglaises
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0286

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258 L'A

droite, et tenant de la main gauche le livre des Évangiles. Le
Sauveur est vêtu d'une tunique et d'un manteau drape's autour
du corps avec une ampleur toute magistrale. Les pieds sont nus,
la tète est imberbe et entourée de cheveux longs et flottants.

« Une inscription en email cloisonne', et compose'e de capi-
tales latines, borde les quatre coins du tableau central. La
bande d'inscription place'e, dans l'origine, au-dessus de la tète
du Christ, a e'te' brisée et perdue, celle qui est aux pieds ne pré-
sente que des fragments de mots. Il est facile pourtant de re-
constituer l'inscription, qui se compose des deux vers hexamètres
suivants :

« MATHEUS ET MARCUS LUCAS, SANCTUSQUE JOHANNES
« VOX HORUM QUATUOR REBOAT TE CHRISTE REDEMPTOR.

« Le Christ et l'inscription qui l'entoure forment saillie sur
le plat de la reliure. En contre-bas de la bordure émaillée règne
une seconde bordure en or représentant un rinceau de feuillages.
Les angles et les milieux sont occupés par des pierres précieuses
serties dans des chatons ciselés. Enfin, pour encadrer sa compo-
sition, l'artiste a disposé sur les quatre côtés de la couverture
une troisième bordure formée de plaques d'émaux cloisonnés,
au nombre de huit, alternant avec le même nombre de pierres
fines montées sur des plaques d'or décorées d'ornements exé-
cutés au repoussé et en filigrane. »

Ici M. de Ganay nous apprend dans une note que M. Gaul-
heur, de Genève, auteur d'un Mémoire sur quelques livres caro-
lins, a dit en décrivant cet Evangéliaire que « trois de ces émaux
ont été arrachés, ce qui était vrai alors; mais ils ont été restitués
depuis par les Religieux de Sion, qui avaient d'abord voulu les
garder ».

RT.

La description de la reliure se termine ainsi : « Les quatre
émaux fixés dans la bordure inférieure sont identiquement sem-
blables. Les émaux des bordures latérales sont appareillés entre
eux. Les cabochons alternés avec ces pièces émaillées sont sertis
dans des chatons de travail varié, encadrés avec beaucoup d'art
au milieu d'ornements qui se répètent sur six d'entre eux et se
composent de dauphins accostés de serpents qui s'enroulent en
formant la moitié d'un S. Ce motif principal est complété par
de petites pierreries enchâssées aux quatre angles et par tout un
système de décoration en filigrane qui laisse bien peu de place
inoccupée sur la plaque du fond. Dans le principe, les yeux des
dauphins et des serpents étaient figurés par des rubis presque
imperceptibles qui ont disparu en grande partie. Les cabochons
fixés aux deux angles inférieurs appartiennent à une époque plus
rapprochée ; l'un d'eux est tout à fait moderne. »

M. Edouard Aubert, qui a étudié cette somptueuse reliure
dans le tome XXX des Mémoires de la Société des Antiquaires
de France (année 1874), conclut en ces termes : « En résumé,
on doit se contenter d'admirer la reliure de ce précieux manus-
crit, connu sous le nom d'Evangéliaire de Chari.emagne ,
comme une œuvre d'art hors ligne et digne de l'attention des
archéologues ; mais il faut renoncer à considérer ce monument
comme un don du grand empereur des Francs à la cathédrale
de Sion. »

On le voit, les manuscrits, — et je suis loin d'avoir tout indi-
qué, — n'ont rien à envier aux imprimés chez M. de Ganay; ils
y occupent de plein droit le premier rang ; il ne me reste qu'à
souhaiter de voir autoriser l'étude et la reproduction de leurs
miniatures dans l'intérêt de l'histoire de l'art et pour la plus
grande joie des délicats.

Paul Leroi.

LETTRES ANGLAISES

Londres, 29 mai 1877.

Grâce à M. Philip Cunliffe Owen, la Dulwich Collège Gal-
lery a eu, vers la fin de l'an dernier, plus de visiteurs quotidiens
en quelques semaines qu'elle n'en reçoit pendant des années.
Il s'agissait de réparer et améliorer le local qu'occupent à Dul-
wich les tableaux —■ plus de trois cents —■ légués par Sir Peter
Francis Bourgeois, qui, tout Royal Academician qu'il fut, et
premier paysagiste de George III, et peintre en titre de Stanislas,
roi de Pologne, devrait depuis longtemps à l'incommensurable
médiocrité de ses œuvres l'oubli le plus profond, s'il ne s'était
assuré l'immortalité par son don princier. Les Governors of
Dulwich Collège allaient faire empiler les tableaux les uns à la
suite des autres quand l'éminent directeur du South Kensington
Muséum offrit de les exposer au Bethnal Green Muséum pendant
toute la durée des travaux. Inutile de dire que l'ouverture ren-
contra l'accueil le moins empressé ; c'était s'exposer à des frais,
à des risques, etc. Avec l'intelligente initiative et l'esprit de dé-
cision pratique qui le distinguent en toutes choses, M. Owen
répliqua immédiatement que son administration prendrait à sa
charge frais, risques et périls, et la galerie fut aussitôt transportée

de Dulwich à Bethnal Green, où on l'installa parfaitement et
sans l'ombre de danger !,

M. John C. L. Sparkes, Head Master of LambethSchool 0/
Art, and 0/ the Art Department of Dulwich Collège, venait pré-
cisément de publier, bj- Order of the Governors, en un volume
in-8 de 244 pages2, a descriptive Catalogue of the Pictures in
the Dulwich Collège Gallery, travail dont l'utilité était depuis
longtemps reconnue, mais que l'on semblait négliger en raison
précisément de son impérieuse nécessité. Il y a donc lieu avant
tout de se montrer reconnaissant envers M. Sparkes pour avoir
comblé une lacune de cette importance. L'a-t-il bien comblée ?
Ceci est une autre question qu'il s'agit d'examiner avec soin.

Son travail débute par cette note qui révèle une mesure
d'un excellent exemple et dont l'adoption ne saurait trop être
recommandée à l'administration de tous les musées :

« N. B. — Catalogues of many of the Continental Galleries,
and o] those in this Country, as well as a few works on Art
generally, are kept in the Gallery, and may be consulted by
Visitors on application to the Attendant 3. »

Rien de plus utile, en effet, que de réunir dans chaque
musée la collection des catalogues de tous les autres musées, et
de les tenir à la disposition du public, ainsi que les principaux

1. On l'a depuis réintégrée sans plus d'encombre dans son ancien local de Dulwich, à distance assez respectueuse du moderne Dulwich Collège, vaste construc-
tion récente que le dessin de M. Watkins fait connaître aux lecteurs de l'Art. La galerie que l'on vient de restaurer fut construite de 1S12 à 1S14 par l'architecte
Sir John Soane, à qui les notions les plus élémentaires d'élégance et de goût ont complètement fait défaut, à en juger du moins par ce lourd et disgracieux édifice,
massif de briques et de pierres, dépourvu de tout caractère.

2. I.ondon, 1876 ; printed by William Clowes and Sons, Stamford Street and Charing Cross.

). « Les catalogues de plusieurs musées du continent et de ceux de ce pays, ainsi que quelques ouvrages sur l'art, se trouvent dans la galerie et peuvent être
consultés par les visiteurs en s'adressant au surveillant. 1
 
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