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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Chronique française
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0294

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CHRONIQUE

FRANÇAISE

Exposition universelle de 1878. — Le Journal officiel du
2 juin a publié une note portant jusqu'au 15 juin au lieu du
ior juin, le délai qui est accordé aux artistes, afin que ceux-ci
puissent envoyer la notice contenant la désignation et la dimen-
sion des œuvres qu'ils désirent exposer.

Le prix biennal. — On annonce que le prix biennal de
20,000 francs, qui est attribué cette année aux beaux-arts, vient
d'être décerné à M. Chapu, l'auteur de la Pensée, et de la statue
de Berryer, exposées au Salon de cette année.

Au Louvre. — Le conservateur du musée égyptien du
Louvre, le savant M. Pierret, a eu la main heureuse la semaine
dernière ; il a découvert et acheté pour le musée un très-curieux
chaton de bague quadrangulaire (chaton tournant) en jaspe
vert. C'est un monument unique. Il offre la double représenta-
tion du roi Thoutmès II de la 18e dynastie. D'un côté le pharaon
désigné par son prénom saisit par la queue un lion qu'il s'ap-
prête à frapper de sa massue. C'est une scène emblématique de
force victorieuse à la louange du roi ; elle est d'une extrême
rareté ; le sens en est expliqué par le mot Ken, qui exprime la
vaillance en égyptien. Sur l'autre face, Thoutmès II est figuré
lançant des flèches du haut de son char de guerre : devant lui
un homme tombe, frappé à mort ; un autre est foulé aux pieds
par l'attelage royal.

Cette représentation, assez fréquente sur les murs extérieurs
des temples, ne se rencontre pas d'ordinaire sur des objets de
petites dimensions.

La petite pierre gravée qui vient d'entrer dans la collection
du Louvre, déjà riche en objets de cette nature, est d'autant
plus intéressante que le règne de Thoutmès II fut très-court et
que les monuments portant son nom sont très-rares.

On vient de placer au Louvre, dans le grand escalier qui
mène des antiques aux peintures, plusieurs statues de marbre
antiques qui se trouvaient précédemment dans le vestibule
assyrien. Ainsi, l'on voit à droite, en montant, le torse colossal
connu sous le nom du Torse d'Arles, à gauche, en pendant, un
autre torse de femme, et près du groupe connu sous le nom de
Nisbide et son Pédagogue, deux statues de femme non encore
classées par le catalogue.

Un certain nombre d'autres objets jusqu'à présent laissés en
magasin (soit parce qu'ils n'étaient pas catalogués, soit parce

CHRONIQUE

Angleterre. — M. Jules Dalou, dont le succès à l'exposi-
tion de la Royal Academy est éclatant, vient, sur la proposition
de M. Poynter, directeur de l'Art Department au South Ken-
sington Muséum , d'être nommé professeur de sculpture aux
écoles d'art dépendantes de ce musée ; cette nomination faisant
suite à celles de M. A. Legros comme professeur de peinture à
University Collège et comme professeur de gravure à l'eau-
forte à South Kensington, continue le système d'intelligentes et
pacifiques conquêtes de l'Angleterre au profit du développe-
ment du goût et de l'organisation de l'enseignement vraiment
sérieux cette fois dans toutes les branches de l'art.

Autriche. — Deux amateurs de Vienne ont fait l'acquisi-
tion de l'importante bibliothèque de livres et manuscrits laissés
par Ambros, réminent musicologue décédé l'année dernière.
Cette bibliothèque ne comprend pas moins de 1,500 ouvrages
ayant trait à la musique. C'est certainement une des collections
les plus complètes en ce qui concerne les œuvres des anciens
maîtres flamands, italiens et allemands. Ambros a travaillé toute
sa vie avec une ardeur infatigable pour la réunir. Les acquéreurs
ont acheté cette bibliothèque pour l'empêcher de s'éparpiller et
auraient l'intention de la donner à quelque institut musical.

qu'ils n'étaient pas décrits) ont été aussi placés dans le vestibule
des prisonniers barbares. Je citerai notamment plusieurs bas-
reliefs, diverses scènes bachiques, des courses d'amours, etc.,
enfin un ancien bouclier votif, sur lequel se trouve un portrait
qu'on croit être celui de Claudius Drusus.

Avant de quitter le Louvre, constatons que le travail des
nouvelles étiquettes avance toujours, quoique lentement, dans
la sculpture antique; il portera bientôt sur les galeries du
premier étage, comprenant là céramique, les terres cuites, etc.
Il est fort à désirer qu'il soit terminé avant la fin de l'année,
pour qu'on puisse commencer l'impression du nouveau cata-
logue avant l'Exposition de 1878. Il ne faut pas que les étran-
gers qui viendront à cette époque à Paris soient exposés à
n'avoir dans les mains d'autre guide que l'ancien catalogue de
sculpture, qui est, pour les amateurs et pour les artistes, une
véritable duperie.

La statue de George Sand. — Le lundi 4 juin, au Théâtre-
Français, à la première représentation du Marquis de Villemer,
on a pu voir au foyer la statue de George Sand, que M. Perrin
a eu la délicate attention de faire mettre en place précisément le
jour de la reprise du chef-d'œuvre de notre grand écrivain.

Cette statue, une des œuvres les meilleures de Clésinger, a
été exécutée d'après nature il y a une vingtaine d'années ; elle
représente George Sand assise. M. Emile de Girardin en fit l'ac-
quisition, et c'est dans son hôtel de la rue La Pérouse que, peu
de temps après la mort de Mme Sand, M. Waddington, alors
ministre des Beaux-Arts, eut l'occasion de l'admirer. Il témoigna
le désir de l'acheter, et M. de Girardin la céda pour un prix
relativement modique, à condition qu'on la placerait au Théâtre-
Français.

La statue de George Sand a été posée au fond de la longue
galerie continue au grand foyer ; elle a pris la place d'une autre
statue de Clésinger, la Tragédie, qui a été transportée sous le
péristyle.

Les expositions de province. — Outre l'exposition rétros-
pective de Lyon, on compte actuellement en province trois
expositions artistiques : celle d'Angers, ouverte le 19 mai, et qui
doit durer jusqu'à la fin de juin; celle d'Angoulème et celle de
Compiègne.

Victor Champier.

ÉTRANGÈRE

Belgique. — Tandis que la ville d'Anvers achetait au prix
énorme,de 18,000 francs la Lady Godiva de Van Lerius, artiste
tout à fait secondaire, l'administration du magnifique Musée
anversois, mieux avisée, achetait à très-bas prix, — à un mar-
chand anglais, dit-on, —■ deux toiles de premier ordre de deux
peintres hollandais dont la galerie anversoise ne possédait jus-
qu'ici aucune œuvre. Les Oiseaux, de Melchior de Hondecoeter,
bienquede son plus beau faire, n'ont été payés que 6,000 francs,
prix très-inférieur à ce qu'atteignent régulièrement en vente
publique les compositions de cette importance de ce maître
peintre, et une Nature morte, connue comme le chef-d'œuvre
de Willem van Aelst, qui a figuré avec grand honneur au
nombre des Trésors d'art exposés à Manchester, n'a coûté au
Musée d'Anvers que 8,500 francs. Ces toiles sont vierges de
toute restauration. On ne saurait trop féliciter le Musée d'An-
vers d'acquisitions d'un tel mérite.

Pays-Bas. — Le gouvernement vient d'acquérir pour le
Musée royal de La Haye une œuvre de Cornelis Dusart d'une
qualité tout à fait exceptionnelle et d'une parfaite conservation ;
le maître n'était pas représenté dans cette riche collection.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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