Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

DOI Artikel:
Notre bibliothèque
DOI Artikel:
Courriers des Ètats-Unis
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0238

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
COURRIER DES

admirables graveurs de Reynolds les dernières pages de son
e'tude sur le maître, accorde à ce dernier une très-médiocre
puissance d'invention ; les preuves à l'appui ne lui manquent
pas; elles ne sont que trop manifestes quand Sir Joshua a eu la
fâcheuse inspiration de se lancer dans l'allégorie ; un exemple
des plus frappants est son portrait de Garrick entre la Tragédie
et la Comédie. Celle-ci est charmante, l'artiste s'étant borné à
reproduire les traits d'une adorable jeune anglaise au sourire
épanoui, mais la terrible Tragédie, il a fallu inventer son terri-
fique aspect et l'invention n'a abouti qu'au plus ridicule échec.
Le tableau, qui appartient à M. W. Angerstein et qui a des par-
ties si magistrales, en est littéralement déparé.

M. Wedmore, qui excelle à caractériser non-seulement un
homme, mais sa carrière entière, en deux mots, dit de Sir Joshua :
« Il fut d'un bout à l'autre de sa carrière un peintre de portraits
commandés » (He was from first to last a paid painter of por-
traits), et il en déduit avec infiniment de sagacité qu'il est devenu
par la force même de cet encombrement de commandes et du
milieu social — l'idéal même du high life—dans lequel s'est écou-
lée sa vie, le portraitiste attitré de toutes les grâces, de toutes les
séductions conventionnelles, sans jamais atteindre aux plus hauts
sommets de l'art du portrait. Il interprète à merveille l'extério-
rité dont les élégances mondaines ou la tenue gentlemanlike le
frappent immédiatement ; mais il ne fixe pas sur la toile l'être
moral ; ce domaine-là lui est fermé ; c'est aux grands maîtres
d'Italie, « à Hais et Holbein, à Rembrandt et Velasquez », s'em-
presse d'ajouter M. Wedmore, « jamais à Reynolds », qu'il faut
en demander la traduction superbe. La classe trop nombreuse
de ceux à qui la routine est chère et qui en fait de jugements
ne connaissent que les jugements tout faits, s'étonnera à coup
sûr du rang assigné ici à Frans Hais, le plus grand, après Rem-
brandt, de tous les maîtres hollandais pour quiconque a étudié
son œuvre ou même pour qui n'en connaît, par exemple, que
le prodigieux portrait de l'amiral De Ruyter, l'un des plus purs
joyaux de la collection de Lord Spencer.

Y a-t-il rien qui puisse mieux confirmer la conclusion de
M. Wedmore que la supériorité de Van der Helst sur Rem-
brandt, cette incroyable hérésie hautement proclamée par Sir
Joshua après avoir été étudier le Banquet du premier et cette
magnifique création du génie, la Ronde de nuit pour la désigner
sous son titre aussi populaire qu'erroné ?

11 faut savoir se borner, sinon je vous dirais combien sont
heureusement narrées les trop courtes carrières de Girtin et
Walker, la création du fameux Liber Studiorum de Turner, etc.
Old Crome—les lecteurs de l'Art ont eu la bonne fortune d'avoir
la primeur de sa notice1 — suffirait à décider tous ceux qui lisent
l'anglais à donner aux Studies in English Art une place choisie
sur les rayons de leur bibliothèque ; je leur ai réservé la surprise
de découvrir à la page 141 l'étude sur Cotman, l'ami d'OId
Crome, son concitoyen et son second à la tète de l'École de
Norwich. Cette étude-là est tout écrite con amore. Dès les pre-
miers mots, M. Wedmore affirme que plus le goût se dévelop-
pera plus Cotman sera tenu en haute estime, et ses dernières

COURRIER DES

La 42° exposition annuelle de l'Académie nationale amé-
ricaine de dessin est ouverte à New-York. L'Académie se com-
pose actuellement de quatre-vingt-trois membres et quarante
deux associés, mais les académiciens n'ont pas le monopole des
expositions qu'elle organise, et il arrive fréquemment que des
artistes, sans aucun lien avec l'Académie, y soient représentés. C'est
précisément le cas de l'exposition de cette année. Quelques-unes
des bonnes choses de l'exposition ont pour auteurs des artistes
étrangers à l'Académie.

ÉTATS-UNIS. 213

lignes formulent l'avis de tous les véritables connaisseurs : « la
foule ne tient guère compte de Cotman, mais sa place est parmi
les plus grands de l'art anglais. »

La popularité qui a été si lente à venir à Crome ne peut
plus tarder longtemps à honorer la mémoire d'un artiste de la
valeur de Cotman. Il n'est pas le seul de l'École de Norwich
que l'on ignore par trop; je porte au talent de M. Wedmore
trop de sympathie pour qu'il ne me pardonne pas de terminer
par une toute petite querelle ; lui qui a eu grand soin de citer
les principaux disciples de Old Crome, comment a-t-il omis le
nom de son beau-frère Ladbrooke ? Il est le père de toute une
génération d'artistes et fut lui-même un paysagiste distingué.

Paul Leroi.

LXXVII

The China collector's pocket companion by Mrs. Bury Pal-
liser. Second édition, London : Sampson Low, Marston,
Low, and Searle, Crown Buildings, 188, Fleet Street, iSjS.
Un volume in-18 de 164 pages. — A manual of marks on

pottery and porcelain ; a dictionary of easy reference

by W. H. Hooper and W. C. Phillips. London : Macmillan
and C", 1876. Un volume in-16 de 238 pages.

Le premier de ces deux livres a été accueilli avec tant de
faveur par les collectionneurs de porcelaines, qu'il n'est pas sur-
prenant qu'une seconde édition du consciencieux travail de
Mmc Palliser soit devenue nécessaire, et cependant, si bien fait
qu'il soit, il n'a point satisfait entièrement aux exigences des
curieux ; nous n'en voulons d'autre preuve que le vif succès
obtenu depuis par la publication du Dictionnaire des marques
des porcelaines et des faïences dû à la savante collaboration de
MM. Hooper et Phillips. Non-seulement la forme adoptée par
eux rend les recherches plus faciles, mais leurs patientes étu-
des leur ont permis de donner avec sûreté de précieuses addi-
tions; elles sont surtout importantes dans la partie consacrée
aux produits de l'Orient dont s'est particulièrement occupé
M. Hooper; il a en effet relevé un grand nombre de marques
qui sont publiées pour la première fois. Ces deux bénédictins
« de l'Art de terre » ont tout droit de réclamer pour leur publi-
cation l'indiscutable mérite d'être la plus complète et la plus
pratiquement ordonnée qui ait paru jusqu'ici.

Deux observations seulement : M. Phillips écrit, page 173,
Rose Du Barré pour Rose Du Barry ; et, page 170, il tombe, au
sujet de l'un des peintres de Sèvres, Michel, dans la même
erreur que Mm0 Bury Palliser, erreur commise antérieurement
déjà par M. W. Chaffers dans ses Marks and Monograms on
Pottery and Porcelain. Tous trois donnent Michel comme un
spécialiste peignant exclusivement des bouquets de fleurs, tandis
qu'il peignait également la figure et avec infiniment de succès ;
on lui doit surtout de charmants camaïeux d'après Boucher.

Adolphe Piat.

ÉTATS- UNIS

New-York, j mai.

En fin de compte, trois cent quarante artistes ont participé
à cette exposition dont le catalogue mentionne six cent quatre-
vingt-quatre productions, pour la plupart des peintures à l'huile.

Tout bien considéré, c'est le meilleur ensemble artistique
que l'Académie nationale ait jusqu'à présent offert au public.

Pour le paysage, par exemple , il est évident qu'il y a
progrès.

En général, la peinture des paysagistes américains manque
de solidité et de réalité. C'est là son défaut capital. Sans doute,

1. Voir l'Art, 2« année, tome Iir, page 2s9.
 
Annotationen