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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0237

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212

L'ART.

constamment combattu, lui, son école et ses oeuvres, nous
sommes, hélas ! trop cruellement vengés : il a pour successeur
M. Cabanel!

M. Wedmore nous apprend que M. Flaxman fut en butte
aux dédains de Reynolds qui ne fut jamais « a master of criti-
cism ». C'est fort bien dit, mais Sir Joshua qui a publié de si
monumentales absurdités, — voir son voyage en Hollande et en
Flandre, — a cela de commun avec la large majorité des
artistes modernes qui l'emportent encore de beaucoup sur
lui, en ce genre, grâce à leur incommensurable ignorance
et à leur vanité infiniment plus incommensurable encore,
si difficile que cela paraisse. C'est miracle quand un artiste mis

en présence d'œuvres anciennes ne prend pas un original pour
une copie et réciproquement, tant ils sont imbus de l'étude et
du respect de leurs illustres devanciers ; réunissez-les une di-
zaine pour avoir leur avis, ce sera bien pis encore ; vous tom-
berez en pleine cour du roi Pétaud et ne saurez à quelle sot-
tise entendre. De la vanité à revendre, un égoïsme féroce greffé
sur la plus belle absence d'instruction, beaucoup plus d'esprit
d'intrigue que de talent, c'est, hélas ! trop exactement le bilan de
bon nombre d'entre eux, et il en résulte que des juges d'une aussi
extrême modération que M. Clément de Ris, par exemple, arri-
vent tout naturellement à écrire: « Rencontrer des artistes qui,
dans l'art, n'aiment que leurs oeuvres, est plus fréquent qu'on

Robert La.dbrooks.pim;

Paysage de Robert I.adbrooke.
Fac-similé d'une eau-forte de Maxime Lalanne. d'après le tableau appartenant à M. GoldBChmidt.

ne croit1. » Ainsi Reynolds, autrement instruit qu'eux tous, n'a
pas seulement repoussé Flaxman, il n'a pas compris un traître
mot à la révolution inaugurée dans le paysage par Gainsbo-
rough, révolution qui ne devait être appréciée et porter ses
fruits qu'après la mort du précurseur en qui ses contemporains
virent seulement un peintre de portraits. Aussi M. Wedmore
juge-t-il à merveille sa carrière artistique en la résumant en ces
simples mots : « Il peignit le portrait pour sa génération et le
paysage pour la nôtre. » ( He painted thèse things for his own gé-
nération, and his landscapes for ours.) Ses portraits, qui ne sont
pas cuisinés comme trop de portraits de Sir Joshua, ont toujours
quelque chose de prime-sautier et bien d'ensemble ; M. Wedmore
a écrit à ce sujet des pages exquises tout empreintes d'une pro-
fonde entente des lois du portrait. Il professe sans aucun doute

une vive admiration pour Reynolds, mais pour qui sait lire entre
les lignes, ses préférences intimes vont à Gainsborough, et je
comprends qu'on s'y associe : chez Gainsborough tout est bien
moins voulu, tout est bien plus artiste. Ajoutons que nous lui
sommes reconnaissant d'avoir peint ses paysages en se désinté-
ressant de son siècle, et en comptant sur le notre.

Du paysage de Gainsborough, le critique fait dériver Mor-
land et Wheatley ; c'est d'une observation fort intelligente ; le
dernier est d'importance bien secondaire, mais Morland est
un tempérament ; on compte aujourd'hui avec lui ; en dépit de
ses défauts on l'appréciera chaque jour davantage. Il avait le
diable au corps cet enragé viveur de Morland, et sa peinture s'en
ressent.

M. Wedmore, qui a eu la bonne pensée de consacrer aux

t. C'est ainsi que débute son excellente étude sur Laurent de la Live de Jully.
 
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