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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Chronique de l'hôtel Drouot
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Mancino, Léon: La descente de la Courtille
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0080

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68

L'ART.

M. Clément, le savant marchand d'estampes de la Bibliothèque
nationale, est parvenu, en y mettant toute la bonne volonté

cier M. Etienne Charavay d'avoir obtenu de l'obligeance de
M. Benjamin Fillon, l'autorisation pour l'Art de reproduire deux

imaginable, à cataloguer en tout et lettres de David (n° 609 et 610 du
pour tout 346 numéros, dont la |ËÉi^iiÉ^£SÉÉ&ii^^~ ' 1 % ' W-, catalogue), précieux documents
plupart comprennent plusieurs ^B^^^^^^^fe:^ ■' rjSËÊÈÊm artistiques sur lesquels nous ne-
pièces, et il a imprimé à la suite ||H||^^^^^- ■ - msw/SSi saurions trop appeler l'attention,
d'un numéro final cet avis élo- Woj^mBo^PS^T' :"~^sé^?r^î^Sb^^a Dans la lettre à Wicar, — David
quent, qui en dit plus que de longs | ' ^ y^2è& Ips^v^ écrit Wicart — la préoccupation de

»'^ÊTffw aHn$).' l'antique est la note dominante à
'. * - vHS'^i côté de laquelle on est tout surpris
vendu environ trois mille estampes M^^^^^^^^R^ >^-^^fe^!^g^^-^^!?r -i, dtf voir le maître exprimer la pen-
de toutes les écoles. » •P^^^^'^'^^jAi '^^^^SL ^SsHKf-4-: sce que son Brutus a quelque chose
Les tapisseries du duc de wÊÊÊmw'ÉÊhL S'^SHtcISN''' ■'"■'^ÊÊHss^ ue florentin. La réponse « au ci-
Berwick, — qu'elles se vendent 'L § Jr>MÊjÈË& '■' MK Jt toyen ministre de l'intérieur» est
brillamment ou non. — n'en reste- JjfôCi' ^\-vKÉr^è\ k . wVpHn^. ^«mHH un argument de plus en faveur de

ront pas moins, pour la plupart, ■hKp f^j^" ^^^lA^^Bll^^P 'liSffl^PB n°S conv'ct'ons anti-académiques;

des œuvres d'art décoratif du plus iSfeC*' là*tff:/"Hj&a!^ï|*TÏf j^Sï 3i ■ * autant nous avons de sympathie

rare mérite; un grand nombre BBBKBWcSto jKjf «SkSI'5' ''-WÈSwÈÊÈÈKt admirative pour certains academi-

d'entre elles sont, sous tous les |HHp^ . - *fl|#|iaMffi^*^■t:-'$'-J&JNkY 1 ciens, autant nous avons toujours

rapports, aussi dignes de louanges ■^fii3& «T ''iV*iiw '«fi^'^'^S^k^^B' i détesté et détesterons toujours les

sans restriction, que les tableaux WÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊB&*fi4ÊÊR: **raÊb'*KnfâaàfaMtâ académieset leur morbide influence ;

mentent d'être sévèrement traités fflBSHffl^^^Si'-'JoV >lg .' jM^IMBpr' David n'a que trop raison d'attribuer

et les tas de gravures, en grande ffi^7f^f£frjj.\ tj&i- ^S§^H& •"î^^fflBHPB^P't: aux sociétés de ce genre la déca-

majorité, dédaigneusement négli- SSEHeI^ ''Ja - ^' ' ■ dence des arts.

gés. Chez maintes tapisseries on B.|^#'1' -"' W§Èi0^ Ç^&ISLes^^^* " ■- Disons enfin pour terminer

ne saurait se lasser d'admirer la ^Sr ^-^^i qu'il faudra vingt-trois jours pour

composition, le caractère, la tour- I "^„.1,„. " , ■ ■ '.'""" - vendre les 5,793 numéros de la

nure, le style et aussi la perfection '--'----■--——b *~~ bt.-.j vente Ambroise Firmin-Didot, et

du travail que fait merveilleusement Arquebusier. que le catalogue, fort bien fait, est

valoir une conservation presque Fac-similé d'une eau-forte de A. Duvivier, précédé de seize pages où M. Char-

d'après le tableau de Meissonier. . -, . , ,

toujours extraordinaire. Nous re- les Blanc a mis toute la verve de

viendrons prochainement sur ce sujet d'un si vif intérêt, en son esprit, toutes les élégances de son style, et d'une excellente

donnant le résultat des enchères. étude due à la plume de notre collaborateur, aussi savant que

L'espace nous est mesuré, et il nous reste d'abord à remer- modeste, M. Georges Duplessis.

LA DESCENTE DE LA COURTILLE

Paris a été couvert d'affiches annonçant que l'exposition des
œuvres des Peintres impressionnistes (sic) s'ouvrirait rue Lepel-
letier le 5 avril. Nous ne comptions pas faire à ces incurables
l'honneur de nous en occuper de nouveau. C'était nous exposer
à coup sûr à répéter, en l'accentuant, ce que nous avons dit
d'eux l'an dernier 1 ; c'est en effet de la récidive et de la récidive
de plus en plus écœurante que leur pitoyable exhibition. Mais
la lettre suivante nous oblige à revenir sur notre décision :

« Paris, 6 avril 1877.

« Mon cher ami,

« Je viens de visiter l'exposition des peintres impression-
nistes, comme s'intitulent eux-mêmes les fervents d'une nou-
velle école, assez heureusement désignée sous le nom d'école de
la pure tache, par ceux-là même qui n'en sont sans doute point
très-fanatiques.

« C'est, je vous assure, fort curieux, et il faut voir à l'œuvre
ces travailleurs de la peinture. Convaincus, ou paraissant l'être,
qu'ils sont les apôtres de l'art, les peintres du progrès et de
l'avenir, ces grands rénovateurs s'escriment avec rage pour nous
montrer ce que leurs yeux extra-clairvoyants peuvent seuls voir.

Ils nous font des révélations inattendues destinées à épater les
populations, et nous exhibent des produits appelés à faire la
joie et l'édification des naïfs mortels qui, dans leur crasse igno-
rance, avaient jusqu'à présent admiré et regardé comme des
génies, ces barbouilleurs de Titien, Velazquez, Rubens, Rem-
brandt, Delacroix, Rousseau, Millet, et autres ejusdem farince.

« La seule pure tache existe ; les impressionnistes seuls
sont les grands et admirables maîtres.....

« Hélas! que nous disent et montrent ces grands maîtres, ou
plutôt ces grands enfants terribles ,qui pataugent. C'est comme
l'expression d'idées en germe mal déterminées et mal exprimées,
des tâtonnements tout pleins de faux pas, des audaces insensées
et puériles, des couleurs qui crient à vous crever les yeux, sous
prétexte d'harmonie et de lumière. Et puis, quel dédain pour
tout ce qui est invention, composition, imagination, quelle irré- ,
vérence pour la forme, que de bouffonnes négligences de
dessin ! Écoutez ces messieurs, que leur faut-il ? De la lumière,
du soleil, c'est là tout, le reste n'est rien, et comment font-ils de
la lumière et du soleil? Avec des taches, des taches, toujours des
taches... et vive la pure tache!.....

1. Voir l'Art, 2« année, tome II, page 36.
 
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