L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 2))

Frise composée par P. A. Ducerceau, fac-similé d'une gravure de F. de Poilly.

LE SALON DE PARIS

I 877

LES PETITS MAITRES

amais ils n'ont été plus nombreux, plus jolis, plus
coquets, plus spirituels, plus ingénieux, plus amusants
ni plus habiles. Est-ce assez cTépithètes aimables? Mais
malgré toutes ses qualités, il nous semble que cette
petite production étonnamment féconde, mais générale-
ment plus commerciale qu'artistique, devient terrible-
ment fatigante. 11 n'y a pas lieu de s'en étonner. On
s'est fatigué tour à tour du classicisme, du romantisme,
du réalisme; on est déjà fatigué de l'impressionnisme à
peine éclos ; on a bien le droit d'être quelque peu
blasé sur les charmes du tableau de genre qui, sous
toutes les formes, a longtemps joui d'une vogue
excessive. C'est l'article-Paris de la peinture, et la
manie du bibelot, qui est l'un des caractères essentiels
de notre société actuelle, ne pouvait manquer d'en
assurer le succès. Le bibelot est partout, dans la litté-
rature parnassienne, dans la musique précieusement
ouvragée de certaines mélodies et de certaines suites
d'orchestre parfois aussi vides que richement orchestrées.
Comment ne se serait-il pas fait une place dans la
peinture? Mais le bibelot lui-même n'aura qu'un temps.
Déjà dans l'ordre littéraire et musical on signale des
tentatives de retour à l'art héroïque. Il en sera proba-

I.cttre composée et dessinée par F. Elirmann, , . i a iv • 3 1? t 1 11 •

. „ blement de même d ici a peu d années dans le domaine

gravée par Dumont. I

des arts plastiques. La sculpture donnera l'impulsion ;
la peinture emboîtera le pas. Telle était la conclusion qui paraissait se dégager du Salon de 1876,
et si le Salon de cette année ne la confirme pas avec une saisissante évidence, cela tient à ce

1. Voir l'Art, j« année, tome II, pages i ^ i, 145 et [69. — Il y a une erreur à la page 14Ï. En note, au lieu de : « Voir l'Art, 1' année, etc.. »,
il faut lire : « Voir l'Art, année, etc.. »

Tome IX. . 2j