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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Madrazo, Pedro de: Leone Leoni et le Musée de sculpture de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0320

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(Collection du comte Passalohqua, à Milan.)

— Fac-similé d'un dessin de Niccola Sanesi.

LEONE LEONI

ET LE MUSÉE DE SCULPTURE DE MADRID

ous sommes en présence d'un des plus beaux monuments de la sculpture
italienne du xvie siècle. 11 s'agit de la statue d'un grand homme, exécutée
par un grand artiste, et célébrée par un grand capitaine.

Le grand homme, l'empereur Charles-Quint; le sculpteur, Leone Leoni ;
le grand capitaine, Ferdinand de Gonzague.

Le monument est un groupe qui résume en une attrayante et simple allé-
Lctue.de jeu cousin, gorie l'œuvre politique de l'empereur jusqu'au jour où cette allégorie fut

gravée par Pilinski.

conçue. Le portrait de Charles-Quint en est naturellement la figure principale.
Qu'on nous permette quelques explications préliminaires.

L'électeur Frédéric de Saxe et le landgrave de Hesse, les deux chefs les plus redoutables de
la ligue protestante, étaient domptés. Le premier, battu à Mùhlberg, blessé et prisonnier, portait
le joug du vainqueur; le second, forcé de se rendre, à Halle, avait obtenu la vie sauve au prix
de la liberté. Le fier césar parcourait les villes de l'Allemagne, se faisant suivre par les deux
princes désarmés, donnés en spectacle au Corps germanique, sans se soucier beaucoup des
projets de vengeance que sa téméraire conduite ne pouvait manquer de provoquer.

Les provinces soumises subissaient les mêmes rigueurs que les anciens empereurs romains
imposaient aux nations vaincues, lorsqu'ils aspiraient à la souveraineté du monde; peut-être
même étaient-elles plus durement traitées. Les villes étaient rançonnées, accablées d'impôts; les
places fortes privées de leurs moyens de défense, sans artillerie, sans armes ; leurs canons, ces
terribles instruments des triomphes de la catholicité, étaient transportés, au nombre de plus de
cinq cents, en Flandre, en Italie, en Espagne, pour l'édification des populations de Bruxelles,
de Milan, de Naples et des deux Castilles. Dominé par la crainte, le pape Paul III saluait le
nouveau César en lui donnant les noms de Augustus Germanicus. invictissimus, vere catholicus.

Voilà donc Charles-Quint dans la plénitude de sa puissance; il a réalisé un de ses rêves les

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