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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Photographie publique et privée
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0318

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PHOTOGRAPHIE PUBLIQUE ET PRIVÉE.

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tout en mettant à part le tempérament personnel de chacun des
deux artistes, que le premier sache ce qu'il veut et ce qu'il fait,
tandis que le second cherche encore sa voie et emploie tour à
tour des procéde's divers.

Néanmoins, c'est peut-être là le reproche le plus sérieux
qu'on puisse adresser à M. Salvayre : son œuvre est vraiment
trop composite, elle pèche par un défaut absolu d'unité, et con-
séquemment d'originalité, et l'on voit l'auteur adopter successi-
vement les styles les plus divers, se souvenant ici d'Auber, là
de M. Verdi, ailleurs encore d'un autre maître, sans souci de la
logique et du sens commun musical. Mais, d'autre part, il faut
reconnaître que l'inspiration ne lui fait pas toujours défaut,
qu'il semble doué d'un bon sentiment scénique, enfin qu'il con-
naît déjà et qu'il sait employer toutes les ressources de l'instru-
mentation moderne, quelquefois même avec une certaine intem-
pérance.

On peut dire de la partition du Bravo ce qu'on' dit de
certaines productions de la statuaire : l'œuvre « n'est pas d'en-
semble ». Mais, cette réserve faite, il est juste d'ajouter que
certains morceaux en sont bons. Parmi ceux-ci, je signalerai
l'ouverture, plus substantielle peut-être que bien construite, un
joli chœur d'introduction au premier acte, écrit dans la manière
d'Auber, avec un heureux duo de trial et de dugazon ; ceci est
la part du côté opéra-comique. Plus loin, poème et musique

tournent au vrai drame lyrique. Au second acte, il faut men-
tionner un trio d'un bon effet, suivi d'une romance fort agréable
de soprano. Une des pages les mieux réussies de la partition,
un des épisodes qui peuvent donner la meilleure idée du tempé-
rament dramatique de M. Salvayre, c'est une sorte de grand
récit mesuré, d'énorme racconto placé dans la bouche du Bravo,
et qui est le point culminant du troisième acte; ce morceau,
d'un excellent accent, est vraiment puissant et pathétique. Je ne
trouve plus, à la suite, rien de bien intéressant à citer.

En résumé, M. Salvayre aurait pu débuter plus mal. Avec
les qualités naturelles dont il a fait preuve dans le Bravo, avec
les connaissances pratiques qu'il possède déjà, il peut, à une
seconde épreuve, donner la mesure d'un véritable talent. Il lui
faut seulement prendre la peine de savoir ce qu'il veut, où il
prétend aller, de se rendre compte de la voie dans laquelle il
désire s'engager, et de se mettre résolument en route, sans
prêter l'oreille à tout venant et sans battre les buissons comme
il l'a fait dans son premier ouvrage.

L'espace me manque pour parler, comme je l'eusse désiré,
des interprètes du Bravo. Je me contenterai d'adresser à
M110 Heilbron, à MM. Bouhy et Caisso les éloges qu'ils méritent,
et de mentionner silencieusement M11" Thibault, MM. Lhérie
et Gresse.

Arthur Pougin.

PHOTOGRAPHIE PUBLIQJJE ET PRIVÉE

Le Journal Officiel du 12 juin publie un arrêté du ministre
de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts, rendu
sur les conclusions conformes de la « Commission de photogra-
phie. »

Cette commission, instituée par arrêté du 7 février 1877,
est composée de MM. Léopold Delisle, membre de l'Institut,
administrateur général de la Bibliothèque nationale, président;
Léon Renier, membre de l'Institut; Henri Sainte-Claire Deville,
membre de l'Institut; Maury, membre de l'Institut, directeur
des Archives nationales; Ravaisson, membre de l'Institut;
Ed. Thierry, administrateur de la bibliothèque de l'Arsenal ;
Davanne, président de la Société de géographie; Aimé Girard,
professeur au Conservatoire des Arts-et-Métiers ; Tétreau,
directeur au ministère des travaux publics ; le baron de Watte-
ville, chef de la division des sciences et des lettres; Servaux,
chef de division adjoint, chargé du bureau des travaux histo-
riques; Collin, chef du bureau des bibliothèques, secrétaire;
Mortreuil, de la Bibliothèque nationale, secrétaire adjoint.

La commission était chargée « d'examiner les moyens de
reproduire par la photographie les documents conservés dans
les collections de l'État ».

Le rapport de M. le baron de Watteville, publié au Journal
Officiel, traite seulement de l'emploi de la photographie dans
les collections « scientifiques et littéraires » qui dépendent du
ministère de l'instruction publique et des beaux-arts.

Les collections artistiques sont exceptées ou réservées, mais
comme le rapport et l'arrêté visent les bibliothèques, les collec-
tions publiques d'estampes tombent sous le coup de la réglemen-
tation nouvelle.

Or, voici les dispositions essentielles de l'arrêté ministé-
riel :

s Art. im. —L'emploi de la photographie est autorise dans
les établissements scientifiques et littéraires dépendant de notre
département. »—Très-bien.

« Toutefois, il devra être procédé au préalable à l'aménage-
ment des salles de pose dans ceux de ces établissements où le
besoin en aura été reconnu. » — Cela va de soi. et il est à

désirer seulement que cet aménagement préalable ne se fasse
pas trop longtemps attendre. Renvoyé aux travaux publics qui
ont leur mot à dire en cette affaire, bien que les collections dont
il s'agit dépendent de l'instruction publique.

Passons les formalités qui sont suffisamment compliquées,
comme toujours.

« Art. 6. —■ Les opérateurs admis à photographier dans les
établissements de l'Etat ne devront y introduire ni feu, ni
substances inflammables ou explosibles. » — Irréprochable. —
« Ils ne pourront employer que des surfaces sensibles préparées
d'avance par un procédé sec. » — Ceci devient gênant. — « Ils
se borneront aux opérations de pose; toutes les manipulations
se feront au dehors. » — De moins en moins commode.

« Art. 12.— Les personnes qui auront reproduit par la
photographie, dans un établissement de l'État, un ou plusieurs
objets déterminés, devront:

« i° Déposer au ministère de l'instruction publique un bon
cliché de chacun de ces objets. » — Nous n'y voyons pas d'in-
convénient.

« Le cliché sera signé par l'opérateur. » ■— Pas davantage.

« 20 Faire parvenir à l'établissement auquel ces objets ap-
partiennent deux exemplaires du tirage. » — A la longue cela
pourra devenir encombrant, mais c'est l'affaire des établisse-
ments. — « L'envoi de ces deux exemplaires ne dispensera en
aucune façon de se conformer aux lois, décrets et règlements qui
concernent le dépôt légal. » — C'est entendu, mais voici qui est
plus grave :

« Art. 13. ■— Les clichés déposés deviendront la propriété
de l'État, qui pourra en faire usage pour des travaux d'ordre
administratif ou privé. »

A parler franchement cette disposition nous paraît un peu
vive, et nous ne comprenons guère cette façon de pousser à la
vulgarisation photographique des documents ou objets dont se
composent les collections de l'État.

« Pour des travaux d'ordre administratif », c'est-à-dire
d'ordre public, soit, mais «d'ordre privé », cela passe la mesure.

Nous lisons bien dans le rapport que « par ces mots, la com-
 
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