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Fétis, Édouard: Les portraits historiques de M. Gallait au sénat belge
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0210
l86 L'ART.
Les sénateurs belges ne croient peut-être pas avoir besoin de se donner des leçons de vertu,
moins modestes en cela que les magistrats populaires d'autrefois qui commandaient aux peintres
des tableaux du genre de ceux dont nous venons de parler; mais il ne leur déplaisait pas de vivre
en compagnie des images de personnages illustres, surtout si l'on avait soin de prendre, ainsi
qu'on Ta fait, les originaux dans les rangs de l'aristocratie. Le choix des personnages était donc
important à un autre point de vue que celui de l'effet décoratif. 11 ne s'agissait pas (ceci eût été
l'affaire du peintre) de réunir des
figures d'un grand caractère et
de beaux costumes ; c'était à
représenter des époques et des
idées qu'on s'attachait.
La formation de la liste des
personnages à portraire n'est pas
entrée dans les attributions de
M. Gallait; une commission s'est
chargée de ce soin, aidée par des
historiens. Le peintre n'a fait que
se conformer aux indications qu'il
a reçues. Peut-être, sans être sé-
nateur ou historien, aurait-il fait
de meilleurs choix, car, parmi les
personnages qui lui ont été im-
posés, il en est dont les titres sont
contestables.
Ainsi que l'ont voulu les au-
teurs du programme, les person-
nages sont au nombre de quinze
formant trois groupes distincts,
savoir : i" les guerriers; 2" les
législateurs; 3" les protecteurs des
lettres et des arts.
Le groupe des guerriers com-
prend : Pépin de Herstal, Char-
lemagne, Godefroid de Bouillon,
Robert de Jérusalem et Baudouin
de Constantinople.
Le groupe des législateurs :
Notger, évêque de Liège; Phi-
lippe d'Alsace; Jean II, duc de
Brabant; Guillaume le Bon, comte
de Hainaut; Philippe le Noble,
Fac-similé d'un dessin de Louis Gallait, d'après un de ses panneaux décoratifs , -» t c~\~a Ac. Vin-,,
, „ . , VA c. . , comte de Namur, trere de bau-
pour la salle des séances du Sénat belge.
douin de Constantinople.
Le groupe des protecteurs des lettres et des arts : Philippe le Bon, Charles-Quint, 1 archiduc
Albert, l'infante Isabelle, Marie-Thérèse.
Pourquoi donc a-t-on placé les guerriers en tète de la liste des hommes qui ont bien mérité
de la nation belge, laquelle n'est nullement belliqueuse, nous semble-t-il? Si Ion voulait des
guerriers, les noms qu'il fallait inscrire sur la liste étaient ceux des hommes énergiques et vail-
lants qui, à différentes époques, conduisirent les cohortes flamandes contre les envahisseurs étran-
gers. Faut-il croire que ces noms plébéiens sonnent mal aux oreilles des sénateurs?... Qu'on
nous permette de négliger le groupe des législateurs, pour arriver à celui des protecteurs des
C H A RI.E MAGNE.
Les sénateurs belges ne croient peut-être pas avoir besoin de se donner des leçons de vertu,
moins modestes en cela que les magistrats populaires d'autrefois qui commandaient aux peintres
des tableaux du genre de ceux dont nous venons de parler; mais il ne leur déplaisait pas de vivre
en compagnie des images de personnages illustres, surtout si l'on avait soin de prendre, ainsi
qu'on Ta fait, les originaux dans les rangs de l'aristocratie. Le choix des personnages était donc
important à un autre point de vue que celui de l'effet décoratif. 11 ne s'agissait pas (ceci eût été
l'affaire du peintre) de réunir des
figures d'un grand caractère et
de beaux costumes ; c'était à
représenter des époques et des
idées qu'on s'attachait.
La formation de la liste des
personnages à portraire n'est pas
entrée dans les attributions de
M. Gallait; une commission s'est
chargée de ce soin, aidée par des
historiens. Le peintre n'a fait que
se conformer aux indications qu'il
a reçues. Peut-être, sans être sé-
nateur ou historien, aurait-il fait
de meilleurs choix, car, parmi les
personnages qui lui ont été im-
posés, il en est dont les titres sont
contestables.
Ainsi que l'ont voulu les au-
teurs du programme, les person-
nages sont au nombre de quinze
formant trois groupes distincts,
savoir : i" les guerriers; 2" les
législateurs; 3" les protecteurs des
lettres et des arts.
Le groupe des guerriers com-
prend : Pépin de Herstal, Char-
lemagne, Godefroid de Bouillon,
Robert de Jérusalem et Baudouin
de Constantinople.
Le groupe des législateurs :
Notger, évêque de Liège; Phi-
lippe d'Alsace; Jean II, duc de
Brabant; Guillaume le Bon, comte
de Hainaut; Philippe le Noble,
Fac-similé d'un dessin de Louis Gallait, d'après un de ses panneaux décoratifs , -» t c~\~a Ac. Vin-,,
, „ . , VA c. . , comte de Namur, trere de bau-
pour la salle des séances du Sénat belge.
douin de Constantinople.
Le groupe des protecteurs des lettres et des arts : Philippe le Bon, Charles-Quint, 1 archiduc
Albert, l'infante Isabelle, Marie-Thérèse.
Pourquoi donc a-t-on placé les guerriers en tète de la liste des hommes qui ont bien mérité
de la nation belge, laquelle n'est nullement belliqueuse, nous semble-t-il? Si Ion voulait des
guerriers, les noms qu'il fallait inscrire sur la liste étaient ceux des hommes énergiques et vail-
lants qui, à différentes époques, conduisirent les cohortes flamandes contre les envahisseurs étran-
gers. Faut-il croire que ces noms plébéiens sonnent mal aux oreilles des sénateurs?... Qu'on
nous permette de négliger le groupe des législateurs, pour arriver à celui des protecteurs des
C H A RI.E MAGNE.