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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Fétis, Édouard: Les portraits historiques de M. Gallait au sénat belge
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0211

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PORTRAITS HISTORIQUES DE M. GALLAIT. 187

lettres et des arts. On acceptera Philippe le Bon; mais on demandera en quoi et comment
Charles-Quint peut bien être considéré comme ayant protégé les arts en Belgique? Bien qu'elle
n'ait été que gouvernante des Pays-Bas, Marguerite d'Autriche avait bien plus de droits à figurer
là. Pourquoi Albert et Isabelle? L'un des deux ne suffisait-il pas? On n'aura pas voulu, sans
doute, séparer ces bons époux. Ce qui a fait leur renommée, c'est que Rubens a vécu sous leur
règne; mais s'il s'agissait de donner une idée du lustre que les beaux-arts ont jeté sur la Bel-
gique, il nous semble que le mieux eût été de représenter Rubens en personne.

Quoi qu'il en soit, acceptant les
listes officielles sans en prendre la
responsabilité, M. Gallait commença
par peindre en grisaille les quinze
portraits qu'il fit porter dans la salle
du Sénat, afin de se rendre compte
de l'effet d'ensemble, sous le rapport
du caractère et sous celui des lignes,
puis il en reprit une première série
de six, pour procéder à l'exécution
définitive. Ces six portraits terminés
viennent d'être placés. Il y en a deux
pour chaque catégorie de person-
nages : Gharlemagne et Godefroid de
Bouillon pour les guerriers ; Philippe
d'Alsace et Jean II pour les législa-
teurs ; les archiducs Albert et Isabelle
pour les protecteurs des arts. Ce qui
choquera vraisemblablement les amis
du naturalisme, dont M. Gallait n'est
l'homme à aucun égard, du reste,
c'est que ces portraits sont peints sur
fond d'or. Quant à nous, outre que
l'effet est infiniment meilleur qu'on
ne se l'imagine, nous trouvons les
fonds d'or parfaitement convenables
pour la circonstance. Dans des por-
traits faits pour la décoration monu-
mentale, les personnages sont sous-
traits, en quelque sorte, à la réalité
de la vie et deviennent des abstrac-
tions. Le fond d'or les isole, les

Godefroid de Bouillon.

transporte du monde terrestre dans la Fac-similé d'un dessin de Louis Gallait, d'après un de ses panneaux décoratifs

sphère de l'idée. p0U1"la sallc des sé*nces du s"nat heIge-

Un autre avantage des fonds d'or, pour une collection de portraits historiques, c'est de
donner une impression d'ensemble qu'on n'obtiendrait pas avec d'autres fonds. Si l'on faisait tous
les fonds du même ton, il y aurait monotonie ; si on les diversifiait, il y aurait papillotage.
Ajoutons que le fond uni n'est pas plus dans la nature que le fond d'or, que c'est également
une convention et que, si ce n'était l'habitude, il ne serait pas plus accepté par les partisans du
réalisme.

Restait le système des fonds historiés, avec des accessoires ou même avec des représentations
d actions tirées de la vie des personnages. Mais il faut avouer que le rapprochement de ces évo-
cations d'époques embrassant un intervalle de dix siècles formerait un assemblage absolument
incohérent. On voit bien dans une galerie de tableaux des sujets, des costumes, des sites et
 
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