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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Vagnonville, Foucques de: Jacques Callot, [2]: trois cent quarente-trois dessins de Jacques Callot, de la collection de la Galérie des Offices de Florence et de collections particulières, décrits et mesurés avec notice et éclaircissements
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0345

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306

L'ART.

Dans un coin du haut, un personnage enveloppé jusqu'au menton par son
manteau.

Croquis informe, à la sanguine.

Au milieu, un gentilhomme marchant, vu de profil. Il est coiffé du chapeau
a haute forme et larges bords orné de plumes. Collet droit de chemise, pour-
point à épaulettes, hauts-de-chausses bouffants noués au genou par des rubans,
manteau jeté sur la taille, que son épée horizontale déploie par derrière avec
élégance.

Esquisse au crayon noir, légèrement ombrée.

Plus bas, gentilhomme vu de face, avec un chapeau à plume, étendant le
bras droit. Il est vêtu d'un pourpoint court, à manches pendantes, ou petit
manteau, de hauts-de-chausses bouffants noués au genou. Epée au côté vue en
perspective.

Croquis au crayon noir, à contours beaucoup plus vagues quoique ombré.

Dans la partie inférieure de la feuille, gentilhomme vu de face, avec chapeau
à plumes à larges bords, enfoncé jusqu'au nez dans son manteau. Hauts-de-
chausses bouffants. C'est le même personnage que celui du haut de la feuille,
mais mieux détaillé, légèrement ombré au crayon noir.

On remarquera que dans toutes ces figures les jambes et les pieds finissent
à rien; il suffisait à Callot de leur donner la cambrure dans ses études.

Figure nue, assise,'vue de face, tournant la tète en profil, s'appuyant sur le
bras gauche, une jambe étendue de son long, l'autre repliée.

Pochade en quatre coups de crayon, à la sanguine. Dimensions de la feuille
entière : hauteur, 0^,222; largeur, o-",i8j. Fait partie de l'ancien fonds-Médicis
de la collection des dessins du musée des Offices. Nu 1$ du classement actuel.
A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.

LAVIS AU PINCEAU SANS CONTOURS AU CRAYON NI A LA PLUME.

Callot, par la précision et la netteté avec lesquels il rendait les habillements
de ses petits personnages, est un renseignement utile pour ceux qui font des
recherches sur le costume; il est presque un journal des modes de son époque.
Ses figures ont tant de naturel qu'on se représente très-bien les gestes aisés, la
bonne grâce de cette société de gentilshommes, de cavaliers, de dames de qua-
lité du temps de Marie de Médicis et de la maréchale d'Ancre; et grâce à son
crayon ils ne nous paraissent ni des tournures ridicules ni des vieilleries. On
croit voir s'agiter une jeunesse élégante sous ces chapeaux à plumes, ces pour-
points serrés, ces guipures, ces rubans, que portaient autant les hommes que les
femmes.

Callot représente par exemple ses femmes avec des masques de velours.
Peut-être ne déplaira-t-il pas à nos lecteurs d'apprendre, d'après ce que j'ai lu
dans les vieilles archives manuscrites des Médicis, que le masque de velours
était une prérogative des femmes de haute condition. La grande-duchesse de
Toscane, Christine de Lorraine, contemporaine de Callot, lorsqu'elle donnait ses
audiences, ne levait son masque que pour des gens du rang le plus élevé, tels
que des princes régnants, des cardinaux; et l'on remarqua une fois, comme un
comble de distinction, qu'elle l'ôta pour un ambassadeur de l'empire. Le masque
d'ailleurs était fort commode pour aider à dissimuler les impressions de l'âme
devant les courtisans. Nos mêmes manuscrits nous rapportent que quand
Marie de Médicis, après la mort de Concini, fut reléguée au château de Blois
et qu'elle se sépara de son fils sur le pont de Sèvres, elle garda son masque.
Malgré cela on vit rouler sur le velours de grosses larmes qu'elle ne put
retenir.

Ajoutons que le masque préservait le teint et que les dames de ce temps
étaient aussi soigneuses du leur que les ncTtrcs aujourd'hui. Je lis toujours
dans mes mêmes mémoires que les princesses de la cour de France demandaient
à la grande-duchesse de Toscane de la poudre de lamon pour les joues; ainsi
se nommait alors le fard, d'un arbre du Brésil. Réciproquement, la grande-
duchesse demandait aux princesses de la cour de France par quel moyen elles
se conservaient les mains blanches, et il lui fut répondu que sous leur gant de
peau d Espagne elles en tenaient un second plus ajusté.

N° 96. — Gentilhomme saluant. Il est vu de profil, il est tête nue, portant
au menton la pointe de barbe. Il tient à la main (gauche) son chapeau à
larges bords orné de grandes plumes. Son cou est entouré d'une collerette
tuyautée rabattue. Un manteau court enveloppe son bras gauche. Son pour-
point est court; on le voit tout entier ainsi que ses hauts-de-chausses plats
finissant carrément au-dessus du genou par une garniture de rubans, ce qui les
faisait ressembler à un jupon court. Au-dessous on distingue la jarretière à
flots de dentelles. Il porte les bottes en entonnoir.

Dessin au pinceau en lavis, d'une couleur violette, sur papier blanc.
Hauteur, om,)oo-J largeur, om,i8j. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la
collection des dessins du musée des Offices. Nn 23 du classement actuel. A été
photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.

N° 97. — Gentilhomme se promenant les mains derrière le dos. Il est vu
de profil, mais il regarde de trois quarts. Il est coifFé d'un chapeau à larges
bords orné d'une grande plume flottante. Son cou est garni d'un collet de
linge rabattu sur lequel se déroule une longue chevelure. Le menton se termine
par une mèche de barbe pointue, un manteau court lui cache les bras jusqu'au
coude. Par dessous on aperçoit le pourpoint festonné. Il a l'épée au côté, les
hauts-de-chausses demi-amples serrés au genou, en finissant par un tour de
dentelles. Il porte des bottes à entonnoir.

Dessin au lavis de couleur violette. Fait au pinceau sur papier blanc. Hau-
teur, om,3o8 ; largeur, om,i58. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la
collection des dessins du musée des Offices. N" 21 du classement actuel. A été
photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.

N" 98. — Gentilhomme marchant à grands pas une canne à la main. Il
est vu de dos, mais la tête est tournée de trois quarts. Il est coiffé d'un chapeau
ù larges bords orné d'un bouquet de plumes. Ses longs cheveux flottent derrière
lui. Une collerette rabattue entoure son cou; son manteau attaché sur l'épaule
droite lui descend jusqu'au jarret, mais il n'empêche pas de voir son pourpoint

court serré à la taille, ni ses hauts-de-chausses ouverts par le bas, libres sans
ligatures. Au-dessous du genou il porte des jarretières à nœuds de rubans, atta-
chées comme simple embellissement.

Dessin au lavis de couleur violette. Fait au pinceau sur papier blanc. Hau-
teur, om,3o9; largeur, om,i8l. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la
collection des dessins du musée des Offices. N° 22 du classement actuel. A été
photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.

N° 99. — Gentilhomme. (Vu de trois 'quarts), montant la garde l'arquebuse
sur l'épaule, coiffé d'un chapeau à larges bords, orné d'une grande plume:
pourpoint ajusté à courtes basques, hauts-de-chausses jusqu'à mi-cuisse, plats,
carrés, libres sans être noués; au-dessous du genou, jarretières avec de gros
nœuds de rubans flottants. Souliers.

Dessin sur papier blanc exécuté au pinceau sans traits de plume, avec un
contour au lavis d'une couleur violette. Hauteur, om,289; largeur, om,i59- Fait
partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins du musée des Offices.
N° 198 du classement actuel. A été photographié dans le recueil des Callot
publié par M. Carlo Pini.

N° 100. — Gentilhomme tout à fait de profil, la tête couverte du chapeau à
larges bords orné de grandes plumes; collerette tuyautée rabattue. Vêtu d'un
pourpoint serré à la taille â petites basques, manteau court sur l'épaule droite,
hauts-de-chausses plats, carrés, libres, sans ligatures. Bottes en entonnoir. Il
étend le bras gauche en présentant un livre.

Dessin sur papier blanc exécuté au pinceau sans trait de plume, au lavis,
d'une couleur violette. Simple contour sans ombres. Hauteur, o'",?i8; lar-
geur, 0"',i9<r. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la collection des dessins
du musée des Offices. N° 197 du classement actuel. A été photographié dans le
recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.

N° 10t. — Une dame de qualité, le poing gauche posé sur la hanche. De la
main droite elle tient l'éventail à plumes (elles n'y sont pas). Cette dame est
vue de face, trois quarts tournée vers la gauche du regardant. Ses cheveux
relevés à la Valois sont ornés de deux plumes et d'une aigrette. Son visage est
couvert du petit masque dit loup de velours. La collerette fait la roue de paon
derrière son cou. Ses manches sont bouillonnées à plusieurs étages, et le corsage
est en pointe. Avec la main posée sur la hanche gauche, elle soulève les plis de
sa robe, qui laissent voir sa jupe (en italien sottana), richement brodée.

Dessin au lavis de couleur violette, fait au pinceau sur papier blanc. Hau-
teur, o'",296; largeur, om,i6i. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la
collection des dessins du musée des Offices. N° 19 du classement actuel. A été
photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.

N" 102. — Une dame de qualité, vue de trois quarts, tournée vers la droite
du regardant. Elle porte sur les yeux le masque dit loup de velours. Ses che-
veux sont ornés d'un petit bouquet de plumes, sa collerette à deux rangs en
éventail entoure son cou par derrière. Elle tient le bras gauche replié vers la
poitrine contre laquelle est serré son éventail de plumes. Elle étend horizonta-
lement son bras droit, ses manches sont bouffantes à plusieurs étages; derrière
la robe pendent les bouts et le nœud d'une ample ceinture.

Dessin au lavis de couleur violette, fait au pinceau sur papier blanc. Hau-
teur, om,272 ; largeur, om,i56. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la collec-
tion des dessins du musée des Offices. N° 20 du classement actuel. A été photo-
graphié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.

N° 103. — Portrait (le buste seulement) d'un gentilhomme, vu de trois
quarts, ayant les cheveux ras, coiffé d'une toque plate (de celles qu'on nomme à
la Crispin), ornée de grandes plumes. Il porte autour du cou une collerette
piisséc. Nous soupçonnons que cet homme a dû être un comédien ou bien un
bouffon de cour. On lit sur la feuille où ce portrait est conservé : Teodoro
Filippo di Ciagnio. Une autre pièce de cette œuvre de Callot porte le même nom.
Voyez le n° 202.

Ce dessin, légèrement ombré, est exécuté à la pierre noire, dont se servait
très-rarement l'artiste. Hauteur, om,i45; largeur o'",i 19. Fait partie de l'ancien
fonds Médicis de la collection des dessins du musée des Offices. N° } du classe-
ment actuel. A été photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo
Pini.

N° 104. — Composition se rattachant aux faits d'armes sur mer des galères
des chevaliers de Saint-Etienne à la poursuite des corsaires barbaresques qui
infestaient la Méditerranée et son commerce, faits d'armes qui illustrèrent le
règne du grand duc Ferdinand Ier. Il porta même la guerre chez ces peuples
d'Afrique et assiégea Bone. Callot a représenté ici une attaque des Turcs vigou-
reusement repoussée, attaque contre un port d'Italie. Us s'enfuient en regagnant
précipitamment leurs vaisseaux qui les attendent. Us sont accompagnés de leur
étendard décoré du croissant. Les trois qui marchent en tête portent des arcs et
des flèches, une lance, un bouclier. Ils ont des turbans, au centre desquels est
une coiffure conique ou en pointe.

Nous avons déjà dit à quelle occasion il est présumable que cette ébauche
a été composée; sans toutefois avoir été l'une des gravures de l'ouvrage sur les
faits et gestes de Ferdinand Ier, elle sera restée dans le garde-meuble des
Médicis.

Ebauche d'un contour à la plume, ombré par un lavis en teinte noire.
Hauteur, 0^,15^ ; largeur, o'V48. Fait partie de l'ancien fonds Médicis de la
collection des dessins du musée des Offices. N° 179 du classement actuel. A été
photographié dans le recueil des Callot publié par M. Carlo Pini.

N° 10?. — Composition se rattachant aux combats des galères des chevaliers
de Saint-Etienne contre les Barbaresques. L'amiral Tnghirami présente au grand
duc de Toscane, Ferdinand Ie'', assis sur son trône, les prisonniers turcs faits
dans une bataille navale. Deux de ces prisonniers s'agenouillent devant les
marches du trône. Les autres défilent enchaînés; on remarque parmi eux une
belle femme coiffée d'un bonnet en forme de corne. Sur le premier plan est
assis un soldat avec casque et cuirasse, lequel tient à la main Pécusson des
Médicis. — Vers 1614, le grand duc Côme II, voulant honorer la mémoire de son
père, fit retracer par la gravure les principaux faits du règne de ce souverain
dans lesquels figurent les exploits sur la Méditerranée des chevaliers de Saint-
 
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