L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 2))

ESSAI D'ICONOGRAPHIE VOLTAIRIENNE. 89

saisi l'instant où le poëte, dans sa loge, aux côtés de Mme Denis, se courbant sous la couronne
que 1 acteur Brizard posait sur son front, s'écriait au comble de l'attendrissement : « Ils veulent
donc me faire mourir ! » La loge est fermée par deux colonnes figurant les muses de la tragédie
et de la comédie. On peut voir dans le cabinet de M. de Rothschild
une de ces pendules.

Citons , pour en finir, une statue de Voltaire, exécutée
par Desenne et restaurée par Lesueur, qui avait été placée par
M. de Villette dans la bibliothèque de son château de Plessis-
Villette. Elle avait pour base un piédestal en bois des îles.
C'était dans l'intérieur de ce piédestal que reposait le cœur du
poëte qui devait si fort embarrasser Mgr de Dreux-Brézé,
lorsque ces derniers restes de l'auteur du Sermon des Cinquante
menaçaient de devenir, avec la fortune du fils de Belle et Bonne,
l'héritage d'un prince de l'Église. Nous ne pouvons davantage
passer sous silence le mausolée en faïence, construit, en 1780,
par les ordres de Villette, à la manufacture de l'architecte Racle.
Ce mausolée est surmonté du buste de Voltaire. On le voit
encore, non plus dans la vraie chambre du poëte, mais dans
une autre pièce attenant au salon, où se trouve rassemblé et
groupé tout ce qui a appartenu au patriarche de Ferney, tout b»ste de voltaire,

ce qui est un souvenir, une trace de ce brillant et stupéfiant Par Houdon>I7?s- ~ Fac"simile d'u"

" de Bocourt.

esprit.

Ici s'arrête notre tâche, dont nous ne soulignons les difficultés que pour appeler l'indulgence
sur un travail fait avec conscience et patience, qu'il n'a pas dépendu de nous de rendre moins
imparfait et incomplet. En somme, la route est frayée, de plus compétents achèveront ce que
nous avons ébauché, apportant la solution et la lumière dans certaines parties qui, en dépit de
nos efforts, sont restées douteuses et opaques.

Gustave Desnoiresterres.

Tome IX.