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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Cérésole, Victor: La grille de la "Loggetta": œuvre d'Antonio Gai de Venise$nElektronische Ressource
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0124

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LA GRILLE DE LA LOGGETTA. io,

Cependant cet accès si facile de la Loggetta au public de la place, de jour comme de nuit,
avait son inconvénient, —■ même à Venise. — Nous voyons en effet, par les considérants d'un décret
des Procuratori di Sopra du 21 décembre 1732, que les alentours de la Loggetta n'étaient pas tou-
jours respectés, ainsi qu'il convenait à la majesté de l'endroit et de la République. Bien loin de
là : « Adi, 21 dicembre 1732 : Conoscendosi necessario dagli Illustrissimi et Eccelentissimi Signori

« Procuratori..... di chiudere l'ingresso délia pubblica Logetta eretta nel piu cospicuo situo sito

« délia Piazza, nella quale vengono spesso a ridursi pubblico magistrati e gli Eccelentissimi
« Procuratori nei giorni di Consiglio : e cio nonostante è fatto un Precetacolo di immonditie, hanno
« per cio colla présente terminato, e terminando appoggiato al zelo dell' Illustrissimo et Eccelen-
« tissimo Procurator-Cassier l'incombenza di fare chiudere l'ingresso d'essa Logetta con una
« balaustrata di ferro, o di quel altro métallo che a lui sembrasse piu convenevole ail' opéra,
« dovendo le polizze dello stesso esser approbate da questi Eccelentissimi Procuratori giusto il

« SolitO. »

(Registre XXV, 29, des Procurateurs de Saint-Marc, aux archives d'État de Venise.)

Il s'agissait donc d'établir une grille en fer ou d'un métal quelconque qui semblerait le plus
convenable au Procurateur-Caissier, personnellement chargé de commander et de surveiller ce
travail délicat toujours en vue, au milieu de la place et devant un édifice de la Renaissance. Voilà
la tâche. Comment Messer Marc Antonio Giustiniani, Procurateur-Caissier, s'en acquitta-t-il ? Il
s'adressa à cet effet au sieur Antonio Gai, fondeur et sculpteur, dont je parlerai ensuite.

Je suis assez heureux pour offrir aux lecteurs de l'Art le contrat qui fut établi entre le patricien
et l'artiste. Je l'ai trouvé dans les mêmes archives indiquées plus haut. Il n'a jamais été publié
et mérite de l'être tout entier afin de démontrer une fois de plus que ces hommes d'État véni-
tiens, même du dernier siècle, faisaient bien les choses. On y remarquera cette prudence, cet
esprit de détail, cette méticulosité, et en même temps ce bon sens qui caractérisent tous les actes
de la Sérénissime République.

« Le 16 mai 1733.

« L'Excellentissime Procuratie, ayant, par décret du 21 décembre 1732, chargé l'Illustrissime
Excellentissime Marc-Antoine Giustinian, Procurateur-Caissier, de fermer l'entrée de la Loggetta
publique moyennant une grille à faire du métal qui lui semblerait le plus convenable, et Son
Excellence ayant été chargée de la direction de ce travail, même au-delà du temps où il aura à
fonctionner comme caissier (en vertu du décret du 8 mars courant) et jusqu'à l'exécution de cette
œuvre, — Son Excellence, ayant connaissance de l'habileté et de l'expérience du sieur Antoine Gaj,
sculpteur, avantageusement connu pour le nombre des œuvres dignes de louange, accomplies par
lui, — a chargé ce dernier de l'exécution de ladite grille., selon les dispositions, forme, conditions
et pactes suivants :

« Art. ier. Le sieur Antoine Gaj exécutera les modèles en argile et en bois de la dimension
voulue des deux battants et des frontons (frontispicii) de la grille de ladite Loggetta. Chaque battant
(portella) portera au milieu une figure debout, d'un côté l'emblème de la Sûreté publique ( Vigi-
lan\d), de l'autre celle de la Liberté. Ces figures seront entourées de trophées avec un enfant aux
quatre coins de chaque battant. De même les frontons desdits battants porteront au milieu deux
grandes figures : l'une représentant le Gouvernement de la République, l'autre la Prospérité publique
(publica Félicita) avec deux lions de Saint-Marc, un de chaque côté. L'artiste sera libre d'ajouter
ce qui lui semblera convenable. Le tout devra servir pour les moules et bronzes à couler.

« Art. 2. Pour la confection des moules et bronzes à couler dont il est parlé ci-dessus le susdit
sieur Antoine aura la faculté de s'adjoindre une personne habile et expérimentée, et en particulier
le professeur Innocente Romano, aux gages qu'il lui conviendra d'établir -, subsistant toutefois l'obli-
gation, soit pour le sieur Antoine Gaj, soit pour la personne dont il se servira, comme il est dit
ci-dessus, de livrer les susdits bronzes parfaitement exécutés et de les refaire aussi souvent qu'il

sera nécessaire, jusqu'à leur exécution parfaite.

Tome IX. 14
 
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