L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 2))

i}8 L'ART.

qui est; ressusciter et ses grands politiques et ses grands artistes, architectes, peintres, sculpteurs;
dire leur vie en décrivant leurs œuvres ; rechercher dans les archives les origines des vieilles
pierres si prodigieusement sculptées ; évoquer le souvenir de ceux qui reposent dans les Panthéons
des Frari et de San Giovanni e Paolo; graver les puits, les vasques, les statues, les marteaux
de porte; montrer les transformations successives de l'architecture, en suivant pas à pas, par leur
reproduction et par le texte, les influences venues du dehors et les inspirations des artistes des
générations qui se sont succédé; aborder l'histoire du mouvement littéraire, les développements
de la typographie, qui a joué un si grand rôle dans cette ville unique ; c'était une tâche digne
d'un écrivain qui ne veut rester indifférent à aucune des formes que l'art a revêtues.

Lorsque a paru la première partie de l'ouvrage que M. Charles Yriarte a consacré à Venise,
nous avons extrait de son œuvre un des chapitres les plus intéressants, celui qui, dans la division

de son sujet, la Sculp-
ture, était consacré à
Alessandro Leopardi, le
grand architecte et sculp-
teur vénitien '.

Les dix-sept pre-
mières livraisons réunies
en un demi-volume pu-
blié au commencement
de cette année, compre-
i liaient : l'Histoire, — les
Archives, — le Com-
merce, — la Navigation,

— l'Architecture et la
Sculpture. La dernière
partie, dont l'éditeur
veut bien nous commu-
niquer les bonnes feuilles
et qui, dès aujourd'hui,
paraît par livraisons,
comprend : la Peinture,
_ ld ^Mouvement litté-

MoNUMENT funèbre de JaCOPO SuRIANO DE RlMINI, .... MONUMENT FUNEBRE DU DOGE PeSARO.

à San Stefano (içjî)- raire et la Typographie, Par le Longhena (1669).

Tiré du chapitre « les Tombeaux ». 1 -rr 1 -t r Tiré du chapitre « les Tombeaux ».

— le Verre, — la Mo-
saïque, — la Dentelle et le Costume, — les Médailles, — le Doge, —■ la Ville et la Vie,.

Cet ouvrage, dans son ensemble, forme une sorte d'encyclopédie de Venise : nous lui emprun-
tons un certain nombre de gravures prises çà et là, sans ordre, pour donner au lecteur une idée
de la variété et de la multiplicité des documents dessinés, regrettant de laisser de côté les grandes
planches hors texte qui sont au nombre de plus de cinquante.

Le frontispice et le C majuscule sont ceux qui ornent la première page du chapitre consacré
au Doge, et nous lui devons aussi la planche la Procession du Doge, une clos huit qui forment un
curieux ensemble, dessiné sur bois par quelque illustre anonyme du xvi° siècle, que Passavant
et M. Pawlowki n'ont pas craint de désigner comme étant le Titien. Les deux tombeaux, l'un de
Jacopo Suriano, l'autre celui du doge Pesaro, font partie du chapitre spécialement consacré aux
tombeaux de Venise. Dans la même page nous donnons la vue d'ensemble de cette admirable
place de San Giovanni e Paolo où se dressent trois monuments, la célèbre église, la Scuola de
San Rocco et la statue du Colleoni et, au-dessous une charmante vignette d'un dessin spirituel
qui représente dans tout son caractère quoique à une petite échelle, l'admirable Scuola que

1. Voir l'Art, )° année, tome I™, page 5.