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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Tardieu, Charles: Le salon de Paris 1877, [2], les grands cadres
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0170

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i46 L'ART.

s'avançant vers l'Olympe après leur naissance. Il est assez difficile de l'apprécier à sa juste valeur,
entouré qu'il est de peintures auxquelles il n'est pas destiné à se marier, et placé perpendiculaire-
ment sur un panneau pour lequel il n'est pas fait. La tonalité générale est pâle; évidemment ce
n'est pas l'œuvre d'un coloriste, et chacun sait que M. Ehrmann n'a aucune prétention dans ce
sens. C'est du moins l'œuvre d'un dessinateur habile, et il est telle figure de cette composition
dont les lignes sont harmonieusement équilibrées, par exemple la Muse à la draperie verte, Érato,
croyons-nous, étendue sur un nuage, à droite, et jouant avec une colombe; par exemple aussi
Terpsichore, dont les lignes dansantes se groupent agréablement avec la figure d'Euterpe. Si peu
séduisants que soient au premier coup d'œil les tons vert, orange et violet qui servent de base à
cette grande toile d'une clarté blanchâtre, il se peut que mis à sa place ce plafond illumine la
salle qui l'attend. Tel est sans cloute le but de l'artiste, qui a voulu ouvrir les perspectives d'un
ciel à travers la voûte du palais de la Légion d'honneur. En revanche, on ne sait trop si ce ciel
plafonnera; les Muses se tiennent si bien d'aplomb sur le panneau du salon carré, qu'on se
demande si elles conserveront la correction de leur attitude et de leurs formes quand elles auront

■ ■Atf trfi*Vt*r. À - '----—————^—^———'—

Les Dan a'i des.

Fac-similé d'un dessin d'Hector Le Roux, d'après son tableau (Salon de 1877).

repris la ligne horizontale qu'elles sont condamnées à subir. M. Ehrmann ne paraît pas s'être
soucié des « anamorphoses », jugées nécessaires par le peintre du foyer de l'Opéra. Il semble
avoir dessiné en vue de l'exposition plutôt qu'en vue du palais de la Légion d'honneur, au risque
de s'exposer à un bouleversement complet de son œuvre après la clôture du Salon. Mais il faut
attendre que l'œuvre soit définitivement installée chez elle, avant d'insister sur cette critique, qui
est plutôt une appréhension qu'un blâme.

On remarque dans la même salle quatre grandes compositions : une aberration classique de
M. Toudouze, la Femme de Loth; une grande vignette fantaisiste de M. Dupain, le Bon Sama-
ritain; un tableau d'un peintre belge, M. Émile Wauters, le Serment de Marie de Bourgogne,
une des bonnes choses du Salon ; et une tentative de réalisme dramatique, l'Inondation dans la
banlieue de Toulouse, en juin iSyS, par M. Roll.

Ce dernier est tout jeune, et si l'on tient compte de ce point important, cet essai mérite
d'être pris en sérieuse considération. Élève de MM. Gérôme et Bonnat, M. Roll se pose en
disciple de Géricault. Il se souvient du Radeau de la Méduse avec assez de naïveté, supposant
peut-être à son public un peu moins de mémoire ; mais cette candeur n'est point déplaisante, et ce
 
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