L' art: revue hebdomadaire illustrée (3.1877 (Teil 2))

artouche de Jaillot. — Fac-similc d'une de ses gravures.

LES GRANDS CADRES

II

n se rappelle le tableau qu'exposait Tan dernier M. Henry Gervex : l'Autopsie
à l'Hôtel-Dieu. Il ne manquait à cette toile qu'un nom de clinicien illustre
pour en faire une « leçon d'anatomie » digne de figurer, au-dessous de Rem-
brandt assurément, mais à une place plus qu'honorable dans cette série deux
fois séculaire de peintures médicales dont notre savant collaborateur M. C. Vos-
maer nous retraçait dernièrement la curieuse histoire3. Mais ce qui avait séduit

Lettre de Jean Cousin

M. Gervex, et avait donné à son tableau un charme incontestable en dépit du
sujet, c'était bien moins la médecine que la lumière. Nous voyons encore cette
lumière pulvérulente, tombant de haut sur le cadavre, l'opérateur et ses aides, et relevant l'intérêt
scientifique de la Scène dont elle semblait effacer l'horreur funèbre et glaciale. Quoique le peintre
eût posé ses personnages avec autorité dans toute la conviction de leur devoir, la lumière, ciel de
vie au-dessus de cette scène de mort, était non-seulement une condition nécessaire au sujet, mais
l'élément essentiel de l'œuvre, et au point de vue de l'exécution elle en constituait l'un des prin-
cipaux mérites.

M. Gervex, en effet, pour emprunter une expression à son maître Fromentin, est un « lumi-

1. Voir l'Art, 2e année, tome II, pages 121 et 14;.

2. Voir l'Art, 2' année, tome II, page 145.

j. Voir l'Art, y année, tome II, pages yj et 108.

Tome IX. 22