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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Vallet, E.: Les expositions de province: l'exposition de la Société des Amis des arts de Bordeaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0231

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206 L'ART.

ment à la vérité de la forme, telles sont les qualités qui recommandent cette composition. L'admi-
nistration des Beaux-Arts avait envoyé en outre deux paysages : la Grève du Lohic et l'île des
Souris près de Lorient, de Mim! La Villette, et les Ajoncs en fleurs, de M. Segé.

Mrau La Villette a rendu avec correction et poésie le panorama d'une longue côte rocheuse,
l'immensité de la mer, sa vibration sous le soleil et l'action d'un vent léger, qui court sur sa
surface tranquille. L'effet de son tableau, où rien ne trahit l'effort, est aussi juste que savamment
exprimé. La toile de M. Segé n'a pas été moins remarquée. Le regard et la pensée s'arrêtent
avec plaisir sur cette plaine baignée de lumière' et si richement vêtue d'ajoncs, de chaumières et
de grands arbres. On ne peut que rendre justice aux belles lignes de ce tableau, à l'entente de
la perspective et du plein air qui s'y manifeste, au soin et à la précision avec lesquels il est traité

dans toutes ses parties. Bien que dans ces peintures la note émue
parle moins haut que la science de l'exécution, je les considère
/ s ^ ' " comme un enseignement utile dans une ville où les aspirants

jGqfH ;aSk \ paysagistes sont nombreux, et où la nécessité de l'expression par

le dessin n'est pas assez reconnue.

Après l'envoi officiel qui vient d'être mentionné, je signalerai
tout d'abord les Femmes au Cabestan, de M. Ulysse Butin, un
des bons tableaux du dernier Salon, peinture vivante, personnelle,
d'impression profonde, et qui rappelle Millet par certains côtés,
un Millet maritime ; XAristée, de M. Bramtot, où il y a beaucoup
de savoir à côté de faiblesses évidentes dans certaines parties ;
une ancienne étude de Couture, intitulée Un Conventionnel, tête
au profil énergique et fier, d'une facture excellente ; Dominica,
une autre étude, par M. Dupain, qui est loin d'avoir l'éclat de
la précédente, mais qui est d'un bon' sentiment.

Comme toujours, les peintres de genre et les paysagistes
formaient la grande majorité des exposants. Je laisserai de côté,
dans cette vue d'ensemble, les toiles insignifiantes, qui sont assez
nombreuses, pour m'arrêter à quelques-unes de celles qui m'ont
paru dignes d'attention. Parmi ces dernières, un petit tableau
d'Antigna, Avant le repas, a conquis tous les suffrages. C'est
une chose complète; le croquis que je vous envoie n'en donne
qu'une faible idée ; la grâce de la composition et la qualité de la
peinture sont ici remarquables; M. Antigna a rarement mieux
fait. Le Marché de Maubeuge, par M. Gilbert, se recommande
^^^^^ ja ffanchise et la souplesse de l'exécution. Il y a là un

étalage de marchande de légumes, qui est tout à fait bien ; les

Saint Jean le Précurseur. °

Fac-simiie d'un dessin de l. Perrault, personnages sont pris sur le vif et traités avec esprit. Une toile
d'après son tableau. qUj n'en manque pas non plus, c'est l'Embuscade de M. Le Blant ;

(Exposition de la Société des Amis des arts . , . , t , . . x

cela représente un soldat, cache derrière une porte et guettant

de Bordeaux.) r

des poules, un bâton à la main. Le Premier vol, de M. A. Leleux,
attirait surtout le public du dimanche; je préfère, pour ma part, une petite toile du même
artiste, qui est probablement un portrait, et qui a pour titre Après déjeuner ; Guide de la vallée
d'A os te.

Les Huîtres, de Philippe Rousseau, une des pièces de résistance de l'exposition bordelaise,
ont été, comme de raison, fort admirées. On a remarqué une autre nature morte qui n'eût pas été
indigne de figurer à côté de la précédente : les Huîtres et Poissons, de M. Bergeret.

Le paysage, largement représenté, n'était pas le moindre attrait du Salon bordelais. Nous
avions un Daubigny, étude d'une suavité exquise, blonde et délicate, jusqu'à faire désirer quelque
part une note un peu plus ferme ; un paysage de M. Defaux, la Saulée, bien construit, plein
de fraîcheur et d'un effet charmant, un coin de la vraie campagne, au bord d'un ruisseau, à
 
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