Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

DOI Artikel:
Tardieu, Charles: Le salon de Paris 1877, [8], réminiscences
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0335

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
302 L'ART.

d'honneur, leur sort est digne de compassion. Quelques amateurs délicats, quelques visiteurs
consciencieux, prennent la peine de les chercher. Le public ne s'en inquiète guère plus que de
l'architecture. L'art, les artistes et le public lui-même gagneraient peut-être à un morcellement
du Salon. Quoi qu'il en soit, l'exposition de cette année a gagné à être revue avec quelque
attention. Les classements se sont opérés, le triage s'est fait petit à petit, et bien des rectifications
de détail sont venues réagir contre les lamentations du premier jour et relever des découragements
trop précipités. Si le Salon de 1877 n'est pas une date glorieuse dans l'histoire de l'école fran-
çaise, il constitue cependant un ensemble assez remarquable pour qu'on attende avec confiance
la grande lutte internationale de l'an prochain.

C'est principalement dans le portrait que l'école française de peinture a manifesté cette année
sa supériorité. Dans ce genre, le plus simple et le plus restreint en apparence, le plus noble
peut-être et le plus varié, elle témoigne d'une souplesse digne de son passé, et maintient avec

Une Charmeuse nègre. (Salon de 1877.)
Fac-similé d'un dessin de Jean-François Raffaèlli, d'après son tableau.

honneur une tradition ininterrompue qui remonte à ses origines. Depuis l'élégant portrait de
femme, comme celui de M""' ***, par M. Chaplin, si finement gravé pour l'Art par M. Edmond
Hédouin, jusqu'au portrait historique dont M. Bonnat est cette année le héros, elle a fait sonner
toutes les notes de la gamme.

Il semble que le réalisme, au meilleur sens du mot, le réalisme, qui a fait tant de bruit en
son temps, et qui aujourd'hui, en tant que secte tapageuse, distancé par l'impressionnisme, est
bien déchu de sa vogue d'il y a quelque vingt ans, il semble que le réalisme se soit réfugié dans
le portrait, où l'étude de la figure humaine lui impose un régime salutaire, et où il trouve sa
meilleure expression. Les réalistes tels qu'ils se montraient autrefois n'ont pas beaucoup fait
parler d'eux au Salon de cette année, et pour trouver un écho affaibli de leurs prédications
oubliées c'est encore au portrait qu'il faut aller. Le Portrait de M. par M. Emile Renard,
qui ne vaut pas sa Grand'Mère de l'an dernier, la Bonne Vieille, de M. Charbonnel, portrait peu
séduisant de la Lisette de Béranger, sont à ce point de vue des spécimens curieux.

Un grand tableau populaire de M. Raffaëlli, la Famille de Jean-le-Boiteux, n'est pas
 
Annotationen