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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

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Chasrel, T.: Mme Henriette Browne
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https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0115

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Fleuron de Théodore de Baig, fac-similé d'une de ses gravures.

ENRIETTE BROWNE

romentin, dans ses Maîtres d'autrefois, a une page mélancolique
sur la passion des voyages lointains qui, après le séjour d'Eu-
gène Delacroix au Maroc, s'est emparée d'un si grand nombre de
peintres, et nous a valu, à la suite de la Noce juive, tant de tableaux
exotiques et ethnographiques. « Depuis trente ans, écrit le peintre
de l'Algérie, on est allé beaucoup trop loin », et faisant un retour
sur lui-même, voici comment il caractérise le résultat de ces
excursions aventureuses, de ces courses autour du globe, autour
des climats, autour des races : « Une peinture cosmopolite, plutôt
nouvelle qu'originale, peu française, qui ne représentera dans
notre histoire, si l'histoire s'en occupait, qu'un moment de curio-
sité, d'incertitude, de malaise, et qui n'est à vrai dire qu'un changement d'air essayé par des
gens assez mal portants ».

Il y a là sans doute un acte de courage en même temps qu'un acte de contrition, mais
avec une nuance d'ingratitude qui suffit à empêcher la critique de se rallier aux regrets d'un
peintre voyageur dont l'individualité ne se fût peut-être pas épanouie s'il n'avait pris le parti
de chercher sous un ciel plus vif, sous un soleil plus chaud, les stimulants que lui refusait le
sol natal. On s'explique ces regrets de Fromentin en présence des chefs-d'œuvre de la peinture
hollandaise, en face des créations essentiellement locales, autochthones pour ainsi dire, de
cette école du Nord dont les plus grands maîtres ont été les plus casaniers. Mais il n'est pas
donné à tout le monde d'avoir à domicile les visions « luminaristes » d'un Rembrandt, ou
comme Hais et Van der Helst de faire des chefs-d'œuvre sur commande, d'immortaliser la

peinture officielle, qui depuis..... mais alors elle était encore une source d'inspiration, d'élever

le portrait-groupe à la hauteur d'une institution , et de trouver dans une réunion d'arque-
busiers ou de régents d'hospice assez d'excitation pour échauffer toute la verve de leur palette. Si
nous rentrons dans notre époque et dans notre pays, pour un Delacroix, dont les promenades afri-
caines ont enrichi la palette sans absorber son génie, pour un Millet qui avait en lui-même assez
de grandeur et de sincérité pour tirer des spectacles quotidiens de la vie rustique des impressions
d'une noblesse presque épique sans arracher le paysan aux dures réalités de sa besogne, sans
dissimuler la rudesse de ses formes, combien de talents qui fussent restés stériles, ou du moins
eussent été privés de la meilleure partie de leur être, s'ils n'eussent été piqués de cette tarentule

Tome IX. • i,
 
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