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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Carr, J. Comyns: La saison d'art à Londres, [1]: La "Grosvenor Gallery"
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0013

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Frise tirée de l' « Orthographia » de Joh. Daniel Preisler.
Fac-similé d'une gravure de Joh. Christoph Weigel.

LA SAISON D'ART A LONDRES1

IV

LA « GROSVENOR GALLERY " »

ii

LusiEURs membres de la Royal Academy sont représentés à la
Grosvenor Gallery; mais, sauf une ou deux exceptions, leurs
œuvres n'ajoutent que peu de chose à l'éclat de l'exposition,
moins encore à leur propre réputation. Voici par exemple
M. Millais : il est certain qu'il paraît beaucoup plus à son
avantage à Burlington House, où il est entouré d'artistes qui
sont loin de posséder la distinction de son goût et surtout
son habileté d'exécutant. Ici, au contraire, par suite du voisi-
nage d'œuvres qui témoignent de tendances plus élevées et
d'une méthode plus serrée, il semble que ses facultés de per-
ception manquent de finesse et que son réalisme en revanche
ne manque ni de rudesse ni de crudité. Il se peut que ses
trois portraits des Ladies Grosvenor ne soient pas à la hau-
teur de ses meilleures productions ; mais ce qui est évident,
c'est qu'ils ont le malheur d'exagérer tous ses défauts et de
dissimuler la plupart de ses qualités. Impossible de découvrir dans la peinture de ces figures la
moindre beauté de ton, le moindre charme de couleur. Les chairs ont la consistance et la teinte
de la craie blanche, et le modelé des traits trahit le laisser-aller d'un puissant tempérament sans
en manifester la sûreté. De ces défauts si tristement saillants, les uns ont toujours été inséparables
du talent de M. Millais, les autres sont récents et donnent à penser que le peintre, entraîné par
une facilité rare, en arrive à ne plus surveiller son goût.

Tout près de ce pâle trio de toiles est une œuvre de M. G. F. Watts, composition monu-
mentale d'une grande richesse de coloris, Love and Death. Parmi les artistes anglais de notre
époque, il en est peu qui aient au même degré l'intelligence du principe de la conception poétique,
et parmi les peintures de M. Watts, il n'en est pas une qui donne une aussi haute idée de son
imagination que cette noble interprétation de l'éternel conflit entre l'Amour ci la Mort. Trop

1. Voir l'Art, j" année, tome II, pages 241, 265 et 294.

2. Voir l'Art, 5e année, tome II, page 26,.
 
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