Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

DOI Artikel:
Chronique française
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0152

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
C H R ON I QU E

FRANÇAISE

Exposition de 1878. — Un arrête du ministre de l'agricul-
ture et du commerce vient de constituer une commission con-
sultative chargée de l'examen des travaux artistiques de sculp-
ture à exécuter au Champ-de-Mars et au Trocadéro.

Les membres de cette commission sont: MM. de Chennc-
yières, Guillaume, Paul Dubois, Chapu , Viollet-le-Duc ,
Alexandre Denuelle et Georges Berger.

Ecole des beaux-arts. — Le 10 juillet, le jury de peinture
s'est réuni sous la présidence de M. Robert-Fleury, pour juger
le concours d'esquisses. Le sujet était : Jésus couronné d'épines.
Dix esquisses ont été exposées. Après examen et délibération, le
jury a exprimé le vif regret de ne pouvoir décerner aucune ré-
compense, le concours étant d'une extrême faiblesse.

Le même jour, jugement du concours de médailles d'après
l'antique. Cinquante et une figures ont été exposées, dessinées
d'après le Cincinnatus. Le jury, après un second examen, a
donné une seconde médaille à M. Goldstein, élève de M. Ca-
banel, et trois troisièmes médailles à MM. Barnouin, Durand et
Surand.

Les concours pour les travaux d'atelier de fin d'année ont
commencé cette semaine. Le 1} juillet on a distribué les récom-
penses aux sculpteurs. Nous attendrons les concours de pein-
ture pour en parler.

Au Louvre. — Nous avons signalé déjà 1 l'achat fait par le
conservateur du musée égyptien, d'un chaton de bague repré-
sentant le roi Thoutmès II. Nous en donnons aujourd'hui le
dessin. Cette pièce est abso-
lument unique. La repré-
sentation d'un roi tenant par
la queue un lion qu'il s'ap-
prête à frapper est insolite et
curieuse comme symbolisme de force; mais le lion fut adopté
comme emblème de courage royal, surtout sous la 18" dynastie.
Sur les bagues de cette époque, il n'est pas rare de voir les car-
touches accompagnés de la représentation d'un lion terrassant
un ennemi (Voyez Musée égyptien, au Louvre, salle historique,
vitrine H). Aménophis III porte le titre de Lion des rois
(Louvre, salle du rez-de-chaussée, A, 18).

Ainsi que nous l'avions dit, l'autre face de la pierre gravée
nous offre une réduction excellente des scènes de batailles où se
trouve engagée la personne royale, telle qu'on la voit sur les
murailles de Thèbes. Ce tableau du Pharaon monté sur son
char et criblant de ses flèches les ennemis qui tombent autour
de lui, pourrait recevoir pour légende ces lignes du poëme de
Pentaour, traduit par le vicomte de Rougé : « Quand il tient
l'arc il n'a pas de rival; plus puissant que les centaines de mille
réunis ensemble, il marche en avant. »

Académie des inscriptions. — L'Académie vient de recevoir,
par l'intermédiaire de M. Le Blant, inspecteur des finances en
mission dans la Tunisie, dix-huit inscriptions néo-puniques que
M. Guiénot, directeur du poste télégraphique de la Goulette, a
sauvées de la destruction en achetant les pierres qui les portaient
et dont on allait faire du macadam. M. Guiénot se flattait d'en-
voyer ces monuments inédits en France ; il tenait à offrir à ses
compatriotes la primeur de ces vieux textes ; mais il n'a pu veil-
ler si bien sur son trésor qu'un Allemand peu délicat ne soit par-

1. Voir l'Art, y année, tome II, page 264.

venu à dérober un estampage ; il s'en est immédiatement servi
pour le publier.

M. le ministre de l'instruction publique a transmis à l'Aca-
démie le rapport de M. Albert Dumont. directeur de l'École
française d'Athènes, relatif aux travaux des membres de cet éta-
blissement "pendant l'année scolaire 1876-1877. Ce document
contient, paraît-il, certains détails qui ne pourraient sans incon-
vénient être portés à la connaissance du public. Nous n'insistons
pas.

Une découverte. — Les démolitions que l'on achève rue
Saint-Dominique pour le percement du boulevard Saint-Ger-
main ont amené une singulière découverte. Ces jours derniers
on a trouvé, à l'ancien hôtel Matignon, deux plafonds de Louis
Boulogne, le père, qui avaient été cachés sous de faux planchers
et recouverts d'une couche de couleur à la chaux. La plus
remarquable de ces peintures représente Apollon et les Muses:
elle a été achetée par l'administration municipale de Paris et
doit être transportée à l'hôtel Carnavalet. L'autre était recou-
verte d'une peinture blanche, à l'huile. Comme il eût été dillicile
de la restaurer, on l'a laissée.

M. Adolphe de Rothschild a acheté, pour la somme de
50,000 francs, les boiseries Louis XVI sculptées d'un salon du
rez-de-chaussée, qui appartenait au même hôtel.

Le peintre Bonvin. — On a annoncé cette semaine que
M. Bonvin était assez dangereusement malade. L'excellent
artiste serait à un tel point découragé qu'il aurait envoyé à un
de ses amis un panneau signé Bonvin mourant. Espérons qu'une
prompte guérison rendra au peintre mélancolique des Orphelines
confiance et courage.

Le nouvel hôtel de ville. — Les plans du futur hôtel de
ville viennent d'être l'objet de modifications nouvelles. On sait
que les fondations de l'ancien bâtiment en façade sur la place
Lobau, que les architectes avaient pensé pouvoir utiliser, ont dû
être démolies pour être reconstruites entièrement. Cette pre-
mière modification au plan primitif a amené MM. Ballu et
Deperthcs à dresser un nouveau projet d'aprèslequel une galerie
supplémentaire serait construite dans la partie du bâtiment for-
mant le milieu de la façade sur la place Lobau. Cette galerie
sera placée en avant de la grande salle du reï-dc-chaussée, com-
munément appelée salle Saint-Jean, et de la grande salle des
Fêtes, située au premier étage. L'aspect décoratif de la façade
gagnera certainement à cette disposition nouvelle, qui permettra
en outre de faire à l'intérieur des dégagements plus spacieux.

La Société d'encouragement pour l'industrie nationale
vient de distribuer, selon l'usage, ses récompenses. On sait que
cette institution célèbre a été fondée au commencement de ce
siècle pour recueillir toutes les découvertes utiles, en signaler les
auteurs à la reconnaissance publique, proclamer leurs succès,
encourager leurs efforts et recommander leurs travaux à tous
ceux qui s'occupent des arts industriels. Cette année, outre la
grande médaille des arts chimiques, elle a décerné dix médailles
d'or, trois de platine, onze d'argent, sept de bronze et vingt-six
médailles dites d'encouragement à des fabricants et à des
ouvriers. M. Théod. Deck a reçu une médaille d'or pour ses
faïences; MM. Appert frères, une médaille de platine pour leurs
émaux perfectionnés; M. Laterrière, une médaille d'argent pour
ses meubles.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
Annotationen