72 L'A
le programme e'tait une porte cochère. On a accordé sept men-
tions.
Enfin, le même jour, jugement du concours du dessin d'or-
nement. Les mentions de dessin nécessaires pour passer en
irc classe ont été accordées à neuf élèves.
Académie des inscriptions et belles-lettres. — A la séance
du 29 juin on a lu une lettre de M. Geffroy, directeur de
l'Ecole française de Rome, annonçant l'envoi à l'Académie, pour
être remis aux mains de la commission compétente, de divers
mémoires de membres de l'école, MM. Fernique, Châtelain,
Beaudoin. Le travail de M. Fernique est relatif à l'antique Pre-
neste (aujourd'hui Palestrina) ; l'auteur a étudié principalement
les ruines du temple de la Fortune ; il s'est occupé aussi de la
nécropole et a déterminé les divers genres de sépulture de façon
à former des types bien caractérisés. Quant aux objets recueillis
dans la nécropole, il distingue ceux qui sont archaïques, et en
général de provenance phénicienne, de ceux qui ont été fabri-
qués sur place ou du moins par une industrie nationale ; cette
industrie se rattacherait à un art latin original.
RT.
M. Geffroy annonce l'envoi prochain des mémoires de
MM. Berger et Haussoulié. Nous en parlerons s'il y a lieu.
Après plusieurs communications de MM. Léopold Delisle,
le comte de Vogué, Michel Bréal, et le dépôt de différents
ouvrages, l'Académie a admis M. H. Montucci à communiquer
des observations sur les détails architecturaux du palais des
empereurs byzantins au xc siècle, palais dont la restitution a été
opérée avec une grande sagacité par M. Laboute.
Les peintures de Flandrin, à l'église Saint-Vincent-de-
Paul, sont en ce moment l'objet d'un nettoyage minutieux à la
mie de pain. Après ce nettoyage, de légères retouches seront
opérées par M. Lemeire.
Exposition de Reims. — Organisée par les soins de la
Société des Amis des arts, elle sera ouverte le 15 septembre
prochain et close le 3 1 octobre.
Les artistes invités à prendre part à cette exposition n'au-
ront pas à supporter les frais de transport de leurs œuvres, tant
à l'aller qu'au retour, pour le trajet en France. On ne pourra
pas envoyer plus de deux ouvrages du même genre.
NECROLOGIE
— La mort vient de frapper à l'improviste notre émi-
nent et sympathique collaborateur, le comte cav. prof.
Pompeo Gherardi. Rien ne faisait pressentir cette triste
nouvelle. Il y a quelques jours encore je recevais une
lettre de notre collaborateur M. Charles Yriarte qui
venait de rencontrer le comte Gherardi en Italie. Celui-ci
lui avait fait avec sa courtoisie habituelle les honneurs de
la ville d'Urbino. Nous attendions avec confiance, non
sans nous étonner quelque peu d'un retard qui n'est
aujourd'hui que trop cruellement explique, son compte
rendu de l'exposition de Naples, qu'il nous avait promis et
que l'Art avait annoncé à ses lecteurs1.... Le 4 juillet,
notre ami succombait aux atteintes d'une maladie dont il
souffrait depuis quelques jours, mais dont on était loin de
soupçonner la gravité. Sa mort nous est annoncée par une
lettre de faire part adressée par le comité directeur de
l'Académie royale Raffaëllienne d'Urbino à ses nombreux
associés et aux amis des beaux-arts.
La Reale Accademia Raffaello d'Urbino était la créa-
tion favorite du comte Pompeo Gherardi qui professait
pour Raphaël un véritable culte. Il avait obtenu pour cette
institution le haut patronage de S. M. le roi Victor-Em-
manuel, et l'Académie l'avait, à l'unanimité, élu président
à vie. Cette élection n'était pas seulement un hommage
rendu au fondateur de l'œuvre ; elle était la récompense de
toute une série de services rendus à l'art et aux artistes, à
la patrie et à la cité.
L'initiative décentralisatrice du comte Pompeo Ghe-
rardi a été très-grande en Italie, où elle a puissamment
aidé à la diffusion du goût et des connaissances artistiques.
Grâce à lui, Urbino, petite ville endormie à l'ombre d'un
palais superbe, est devenue un foyer d'activité artistique ;
elle a tenu à honneur non pas d'exploiter le hasard qui a
fait du Sanzio son concitoyen, mais à se montrer digne
de cette espèce de parenté avec un maître illustre. Stimulée
par le comte Pompeo Gherardi, elle a fait l'acquisition de
1. Nous nous sommes adresses à un de nos collaborateurs italiens qu
la maison de Raphaël, restaurée, entretenue, conservée
aux frais de la cité, et ornée d'une pierre commémorative.
Elle s'est passionnée pour les questions d'art. L'Académie
fondée par notre collaborateur est un centre de discussions
savantes et fécondes, dont un organe spécial, également
créé par le comte Pompeo Gherardi, Il Raffaello, popu-
larise les travaux.
Là ne se sont pas bornés les infatigables efforts du
comte Pompeo Gherardi. Il a collaboré en Italie, et prin-
cipalement à Florence, à un grand nombre de journaux et
revues, publié des poésies três-appréciées et quantité de
brochures et d'ouvrages, parmi lesquels on a surtout
remarqué une série de notices sur les grands hommes de
sa patrie.
Esprit orné, il possédait toutes les qualités du cœur.
Sa mort est une perte réelle pour la ville qu'il a contribué
à relever, pour son pays dont l'avenir et le glorieux passé
passionnaient également son patriotisme, pour l'art auquel
il avait voué sa vie, et cette perte ne sera pas moins vive-
ment ressentie à l'étranger, où le comte Pompeo Gherardi
comptait de nombreux amis.
Paul Leroi.
— La Royal Academy de Londres vient de perdre
deux de ses membres, le sculpteur Henri Week.es, âgé de
soixante-dix ans, élu associé en 1850, membre de-
puis 1863, et le peintre W. E. Frost, âgé de soixante-
sept ans, associé dès 1846, élu membre en 1871 seulement.
Weekes est l'auteur d'un grand nombre de statues. Il avait
essentiellement, semble-t-il, le génie de la commande. En
1852, il obtint la médaille d'or décernée par la Société des
Arts au meilleur Essai sur le département des Beaux-
Arts à l'Exposition universelle de 1851. Il fut un temps où
Frost jouissait d'une assez grande popularité grâce à ses
tableaux mythologiques, nymphes, sirènes, etc,, qui lui
assurèrent le patronage du monde fashionable, dont le
goût a fait depuis de notables progrès.
i a bien voulu se charger de nous rendre compte de cette exposition.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
le programme e'tait une porte cochère. On a accordé sept men-
tions.
Enfin, le même jour, jugement du concours du dessin d'or-
nement. Les mentions de dessin nécessaires pour passer en
irc classe ont été accordées à neuf élèves.
Académie des inscriptions et belles-lettres. — A la séance
du 29 juin on a lu une lettre de M. Geffroy, directeur de
l'Ecole française de Rome, annonçant l'envoi à l'Académie, pour
être remis aux mains de la commission compétente, de divers
mémoires de membres de l'école, MM. Fernique, Châtelain,
Beaudoin. Le travail de M. Fernique est relatif à l'antique Pre-
neste (aujourd'hui Palestrina) ; l'auteur a étudié principalement
les ruines du temple de la Fortune ; il s'est occupé aussi de la
nécropole et a déterminé les divers genres de sépulture de façon
à former des types bien caractérisés. Quant aux objets recueillis
dans la nécropole, il distingue ceux qui sont archaïques, et en
général de provenance phénicienne, de ceux qui ont été fabri-
qués sur place ou du moins par une industrie nationale ; cette
industrie se rattacherait à un art latin original.
RT.
M. Geffroy annonce l'envoi prochain des mémoires de
MM. Berger et Haussoulié. Nous en parlerons s'il y a lieu.
Après plusieurs communications de MM. Léopold Delisle,
le comte de Vogué, Michel Bréal, et le dépôt de différents
ouvrages, l'Académie a admis M. H. Montucci à communiquer
des observations sur les détails architecturaux du palais des
empereurs byzantins au xc siècle, palais dont la restitution a été
opérée avec une grande sagacité par M. Laboute.
Les peintures de Flandrin, à l'église Saint-Vincent-de-
Paul, sont en ce moment l'objet d'un nettoyage minutieux à la
mie de pain. Après ce nettoyage, de légères retouches seront
opérées par M. Lemeire.
Exposition de Reims. — Organisée par les soins de la
Société des Amis des arts, elle sera ouverte le 15 septembre
prochain et close le 3 1 octobre.
Les artistes invités à prendre part à cette exposition n'au-
ront pas à supporter les frais de transport de leurs œuvres, tant
à l'aller qu'au retour, pour le trajet en France. On ne pourra
pas envoyer plus de deux ouvrages du même genre.
NECROLOGIE
— La mort vient de frapper à l'improviste notre émi-
nent et sympathique collaborateur, le comte cav. prof.
Pompeo Gherardi. Rien ne faisait pressentir cette triste
nouvelle. Il y a quelques jours encore je recevais une
lettre de notre collaborateur M. Charles Yriarte qui
venait de rencontrer le comte Gherardi en Italie. Celui-ci
lui avait fait avec sa courtoisie habituelle les honneurs de
la ville d'Urbino. Nous attendions avec confiance, non
sans nous étonner quelque peu d'un retard qui n'est
aujourd'hui que trop cruellement explique, son compte
rendu de l'exposition de Naples, qu'il nous avait promis et
que l'Art avait annoncé à ses lecteurs1.... Le 4 juillet,
notre ami succombait aux atteintes d'une maladie dont il
souffrait depuis quelques jours, mais dont on était loin de
soupçonner la gravité. Sa mort nous est annoncée par une
lettre de faire part adressée par le comité directeur de
l'Académie royale Raffaëllienne d'Urbino à ses nombreux
associés et aux amis des beaux-arts.
La Reale Accademia Raffaello d'Urbino était la créa-
tion favorite du comte Pompeo Gherardi qui professait
pour Raphaël un véritable culte. Il avait obtenu pour cette
institution le haut patronage de S. M. le roi Victor-Em-
manuel, et l'Académie l'avait, à l'unanimité, élu président
à vie. Cette élection n'était pas seulement un hommage
rendu au fondateur de l'œuvre ; elle était la récompense de
toute une série de services rendus à l'art et aux artistes, à
la patrie et à la cité.
L'initiative décentralisatrice du comte Pompeo Ghe-
rardi a été très-grande en Italie, où elle a puissamment
aidé à la diffusion du goût et des connaissances artistiques.
Grâce à lui, Urbino, petite ville endormie à l'ombre d'un
palais superbe, est devenue un foyer d'activité artistique ;
elle a tenu à honneur non pas d'exploiter le hasard qui a
fait du Sanzio son concitoyen, mais à se montrer digne
de cette espèce de parenté avec un maître illustre. Stimulée
par le comte Pompeo Gherardi, elle a fait l'acquisition de
1. Nous nous sommes adresses à un de nos collaborateurs italiens qu
la maison de Raphaël, restaurée, entretenue, conservée
aux frais de la cité, et ornée d'une pierre commémorative.
Elle s'est passionnée pour les questions d'art. L'Académie
fondée par notre collaborateur est un centre de discussions
savantes et fécondes, dont un organe spécial, également
créé par le comte Pompeo Gherardi, Il Raffaello, popu-
larise les travaux.
Là ne se sont pas bornés les infatigables efforts du
comte Pompeo Gherardi. Il a collaboré en Italie, et prin-
cipalement à Florence, à un grand nombre de journaux et
revues, publié des poésies três-appréciées et quantité de
brochures et d'ouvrages, parmi lesquels on a surtout
remarqué une série de notices sur les grands hommes de
sa patrie.
Esprit orné, il possédait toutes les qualités du cœur.
Sa mort est une perte réelle pour la ville qu'il a contribué
à relever, pour son pays dont l'avenir et le glorieux passé
passionnaient également son patriotisme, pour l'art auquel
il avait voué sa vie, et cette perte ne sera pas moins vive-
ment ressentie à l'étranger, où le comte Pompeo Gherardi
comptait de nombreux amis.
Paul Leroi.
— La Royal Academy de Londres vient de perdre
deux de ses membres, le sculpteur Henri Week.es, âgé de
soixante-dix ans, élu associé en 1850, membre de-
puis 1863, et le peintre W. E. Frost, âgé de soixante-
sept ans, associé dès 1846, élu membre en 1871 seulement.
Weekes est l'auteur d'un grand nombre de statues. Il avait
essentiellement, semble-t-il, le génie de la commande. En
1852, il obtint la médaille d'or décernée par la Société des
Arts au meilleur Essai sur le département des Beaux-
Arts à l'Exposition universelle de 1851. Il fut un temps où
Frost jouissait d'une assez grande popularité grâce à ses
tableaux mythologiques, nymphes, sirènes, etc,, qui lui
assurèrent le patronage du monde fashionable, dont le
goût a fait depuis de notables progrès.
i a bien voulu se charger de nous rendre compte de cette exposition.
Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.