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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

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Rómer, Flóris: Les manuscrits et miniatures de la bibliothèque corvinienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0037

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LES

MANUSCRITS ET MINIATURES

BIBLIOTHÈQUE CORVINIENNE

on-seulement la bibliothèque du roi Mathias Corvin
est depuis longtemps célèbre dans le monde entier,
mais aujourd'hui même on n'a pas cessé de s'en
occuper, et quoique dans le cours des deux derniers
siècles elle ait donné naissance à toute une littérature,
quoique l'érudition ait déjà consacré à cette remar-
quable collection des centaines de livres, mémoires et
discours, il ne se passe jamais bien longtemps sans
qu'elle fasse l'objet de quelque publication nouvelle.

Quelle peut être la véritable raison de l'intérêt
persistant qu'elle excite? Est-ce le nombre d'ouvrages
qu'elle contenait? Ce nombre était respectable, voilà
tout, et l'on a vu depuis des collections plus consi-
dérables. Ces ouvrages étaient-ils particulièrement
précieux en eux-mêmes, soit à raison des matières
dont ils traitaient, soit à raison des textes, plus exacts
et soignés que ceux des autres manuscrits de l'époque?
Assurément les agents que le savant roi envoyait un

Lettre florentine du xï* siècle.

Miniature sur parchemin, tirée du manuscrit de îa vie des Sophistes, peu partout à la découverte faisaient de leur mieux

de Philostrate, de Lemnos, . / / i

exécuté pour îa bibliothèque de Mathias corvin, roi de Hongrie. pour lui fournir des textes corrects, mais en gênerai

(Bibliothèque de S. M. I. et R. l'empereur d'Autriche, roi de Hongrie.) i r i 11 r f • r >

Fac-similé d'un dessin de h. Vaie.nin. le résultat de leurs expéditions était assez médiocre

• à ce point de vue, et bien souvent ils ne lui rappor-

taient que de la pacotille comme on en faisait pour les foires italiennes. Comment donc expliquer
la renommée de cette bibliothèque, renommée si solidement établie qu'après la mort du roi
Mathias (1490) et surtout après l'occupation de Bude par les Turcs (1 j 30-1686) et le pillage
de la bibliothèque, toutes les grandes collections de livres s'en disputaient les dépouilles et
faisaient l'impossible pour s'en procurer quelque exemplaire?

A mon avis, il faut chercher l'explication non pas même dans les manuscrits, bien qu'il y
eùt là une collection nombreuse de manuscrits hongrois et orientaux, bien que toutes les langues
de l'Orient y fussent représentées, mais principalement dans les miniatures dont plusieurs de ces
ouvrages étaient ornés, dans les peintures exécutées par les meilleurs maîtres de l'époque pour le
roi Corvin, qui tenait à honneur de posséder les plus belles et faisait l'acquisition de ces splen-
dides trésors pour l'ornement de sa bibliothèque et de sa chapelle.

Parmi les manuscrits, on recherchait, pour les traduire et les publier dans les différents
Viornes de l'Europe, les manuscrits grecs, arabes, hébreux, achetés à Constantinople après la
Conquête musulmane; mais les chefs-d'œuvre de la peinture italienne enviés des collectionneurs
°iUl les épiaient au passage, impatients de se les approprier, n'ont pas moins fait pour la

Tome X. 4
 
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